Pendant que le Canadien de Montréal cumule les défaites et échappe les points au classement général, l’état-major du club semble tenter de redresser le bateau avant qu’une qualification en séries éliminatoires devienne hors de portée. Le Tricolore a ainsi acquis Marco Scandella et Ilya Kovalchuk.

L’aventure de Kovalchuk avec les Kings de Los Angeles n’a pas été fructueuse, alors que l’équipe californienne a récemment racheté le contrat de l’attaquant russe, qui a récolté 3 buts et 6 passes en 17 rencontres cette saison.

La Sainte-Flanelle prend le pari que Kovalchuk saura redevenir un joueur d’impact à l’attaque, ce qui pourrait permettre au club d’arracher quelques victoires supplémentaires. Inversement, si l’opération Kovalchuk devait se révéler être un échec, Montréal n’en subirait pas de grande conséquence, lui ayant offert un pacte d’un an à deux volets. De plus, Kovalchuk a tout intérêt à se relancer dans la métropole.

Ce pari n’est pas sans rappeler ceux de Marc Bergevin à l’égard de Alexander Semin et Ales Hemsky, ou encore Alex Radulov. Le CH semble avoir beaucoup à gagner et peu à perdre.

Les statistiques avancées suggèrent qu’Ilya Kovalchuk soit encore un joueur au potentiel offensif intéressant.

En effet, pour un même temps d’utilisation, le Russe s’est hissé au quatrième rang chez les avants de Los Angeles pour le nombre de jeux générant des chances de marquer. Kovalchuk réussit pareil fait d’armes en tirant à profusion depuis l’enclave. Ceci n’est pas négligeable, considérant que le tir de Kovalchuk était dévastateur par le passé, ayant déjà connu quatre saisons de plus de 40 buts au cours de sa carrière.

Kovalchuk cadre de nombreux lancers depuis la zone payante en se positionnant dans l’enclave et en y recevant une passe de ses coéquipiers.

Dans l’uniforme tricolore, il ne faudrait pas se surprendre que Kovalchuk soit en mesure d’augmenter son volume de tirs dangereux, alors que la formation montréalaise aligne davantage de joueurs complétant des passes dans l’enclave que la formation californienne. Si Kovalchuk évolue avec des passeurs tels que Domi, Drouin ou Suzuki, ces combinaisons pourraient s’avérer très profitables. Chez les Kings, seul Anze Kopitar réalise cette action avec régularité.

À Los Angeles, Kovalchuk n’a pas seulement présenté de bonnes statistiques quant à son volume de tirs dangereux, alors qu’il a complété beaucoup de passes en zone offensive et qu’il a généré un temps de possession plus qu’intéressant. Ceci suggère qu’il soit un joueur aux multiples armes offensives pouvant encore changer l’issue d’une rencontre.

Cependant, il convient de relativiser ces données, alors que les Kings sont l’une des pires équipes de la LNH. En présentant un pareil rendement avec le CH, Kovalchuk ne ferait pas partie des meilleurs attaquants du club, mais il aurait certainement sa place sur une troisième ligne, peut-être même au sein d’une deuxième unité.

Ce qui est inquiétant dans le cas de Kovalchuk, c’est qu’il s’agit d’un joueur à vocation offensive, mais qu’il présente un différentiel négatif de buts marqués comparativement aux buts attendus. Cet algorithme permet de prédire la production offensive d’un hockeyeur selon la provenance de ses tirs comparativement au joueur moyen de la LNH.

Cela suggère que Kovalchuk bousille davantage d’occasions de marquer que l’attaquant moyen. Pourtant, l’an passé, le Russe avait présenté un différentiel positif.

Conséquemment, soit Kovalchuk est en sous-production et il devrait débloquer incessamment à l’attaque, soit Kovalchuk a perdu sa touche offensive et il est réellement moins efficace que le joueur moyen de la LNH. En acquérant les services de Kovalchuk, le Canadien mise assurément sur la première hypothèse.

Il est peu probable qu’un joueur ayant appartenu à l’élite du circuit pendant plusieurs années voit son talent se volatiliser aussi rapidement, même s’il est normal de voir une baisse de production avec les années qui passent.

Finalement, Ilya Kovalchuk est un hockeyeur qui ne s’est jamais démarqué via son apport défensif, ce qui est toujours d’actualité. Le Russe ne réalise que peu de jeux défensifs soutirant le disque à l’adversaire et il commet de nombreux revirements dans son territoire défensif, ce qui mène généralement à des chances de marquer à la faveur de l’adversaire.

Si Kovalchuk est pour contribuer aux succès de la formation montréalaise, ce sera via son apport offensif. Les statistiques suggèrent que Kovalchuk a un potentiel offensif intéressant, mais il est également possible qu’il soit en régression importante.

En misant sur Kovalchuk, le Canadien n’a pas grand-chose à perdre, alors qu’il s’agit d’un pari à faible coût et que le Tricolore enchaîne présentement les insuccès.