Le Canadien de Montréal traverse une période creuse, n’ayant amassé que 11 points à ses 14 dernières parties. Ces contre-performances pourraient difficilement survenir à un pire moment, alors que le Tricolore est au plus fort de la lutte pour se tailler une place en séries éliminatoires.

Ultimement, ces mauvais résultats risquent d’entraîner l’exclusion de la Sainte-Flanelle de la danse printanière, si le club ne se ressaisit pas rapidement.

Cet été, Marc Bergevin a pris plusieurs décisions qui ont fait couler beaucoup d’encre, expédiant notamment Max Pacioretty et Alex Galchenyuk sous d’autres cieux. Ces décisions avaient été dictées par le plus grand bien de l’organisation : changer l’attitude et le caractère du club.

La position prônée par l’organisation a indéniablement rapporté des dividendes lors de la première moitié du calendrier. Le CH ne cessait alors de nous surprendre et nous offrait un bon spectacle tous les soirs.

Soudainement, depuis le 9 février 2019, c’est la débâcle. Alors, comment expliquer une telle déroute?

Contrairement à ce que suggère sa fiche, depuis un mois, le Canadien ne se fait pas outrageusement dominer par ses adversaires. Même que la Sainte-Flanelle passe un temps similaire à celui-ci de ses opposants en possession du disque en zone offensive, tout en présentant un rendement respectable quant au nombre de tirs cadrés depuis l’enclave et le bas de l’enclave.

Il en résulte que les parties disputées par le Tricolore devraient normalement être extrêmement serrées, ce que confirment les algorithmes. Or, ce n’est pas ce qui se concrétise sur la glace. Les opposants de la Sainte-Flanelle inscrivent, en moyenne, 0,71 but de plus que le Canadien à chaque partie. Cet écart est énorme dans une ligue où la parité est reine.

Certes, une partie importante de ces insuccès sont imputables aux performances des gardiens, alors que Niemi semble présentement incapable d’arrêter un ballon de plage et que Price est visiblement essoufflé à force d’enchaîner les rencontres.

Au-delà de toutes ces statistiques, ce qui importe réellement, ce sont les points au classement général.

Malheureusement, le Canadien a récemment laissé filer trop de points au classement. C’est simple, le CH semble perdre de toutes les façons imaginables, que ce soit en bousillant une avance en troisième période, par une contre-prestation de l’un de ses cerbères ou en ne se présentant pas face à une équipe nettement moins bien nantie.

Le voyage en Californie est probant à cet égard. Le Tricolore a arraché deux points face aux Kings, avant de s’incliner devant les Sharks et les Ducks. Le Canadien n’est sorti victorieux qu’à une seule reprise lors de ce périple, soit face à un club se hissant au 30e rang du circuit Bettman au moment d’écrire ces lignes.

Historiquement, il est vrai que les voyages en Californie sont rarement synonymes de succès pour le Canadien. Cette situation peut s’expliquer par le décalage horaire, les transports successifs ou le style de jeu préconisés par ces formations.

Indépendamment de tous ces constats, le Tricolore doit impérativement trouver une façon de gagner, car il n’a plus de marge d’erreur.

À ce stade, les performances sur la glace n’ont que peu d’importance. Ce qui fait foi de tout, ce sont les résultats. Les autres équipes impliquées dans la course aux séries l’ont bien compris et risquent de distancier avec célérité la Sainte-Flanelle.

Au début de la saison, l’état-major assurait présenter une meilleure édition en raison du changement d’attitude. Or, faire preuve de caractère, c’est être capable de rester debout face à l’adversité. Si le Canadien veut sortir de sa torpeur et surmonter cette adversité, il doit le faire collectivement.

Si l’état-major a réellement injecté du caractère au club cet été, le CH rebondira et saura arracher les victoires, et la manière d’y parvenir n’aura pas d’importance. Les véritables gagnants trouvent des moyens de parvenir à leurs fins, car l’échec ne leur est pas envisageable.

Le caractère supposément insufflé par l’état-major ne s’est pas dissipé du jour au lendemain. Il reste à savoir si ces promesses de ce début de saison étaient de la poudre aux yeux.

À défaut de se relever, les joueurs du Tricolore se trouveront, dès le mois d’avril, scotchés devant leur téléviseur pour observer leurs confrères compétitionner lors des séries.

Les vaincus racontent l’histoire pendant que les vainqueurs l’écrivent.