Le Canadien a connu une fin de semaine fructueuse en récoltant deux victoires en autant de jours. De nombreux joueurs présentant des rendements décevants sur le plan des statistiques individuelles ont fini par débloquer offensivement au cours de ces deux dernières parties, dont Artturi Lehkonen qui a marqué deux buts face aux Sénateurs d’Ottawa.

Cette saison, Lehkonen n’a amassé que 4 buts et 4 passes en 37 parties. Pourtant, sa récolte offensive a été bien supérieure la saison précédente, soit 18 buts et 10 passes en 73 rencontres. Comment expliquer cette baisse de production?

Une blessure subie à la mi-novembre lui a cassé les reins, mais les statistiques avancées révèlent plutôt que le rendement de Lehkonen est bien meilleur que ce que sa production offensive sous-entend. Le Finlandais risque d’exploser offensivement s’il poursuit dans la même veine, ce qui devrait réjouir les partisans de la Sainte-Flanelle.

Pour marquer dans la LNH, il faut lancer depuis la zone payante : l’enclave. Le tireur y profite d’un angle de tir optimal, alors que le temps de réaction du cerbère y est minimal. Cela explique que près de 75% des buts inscrits dans le circuit Bettman aient pour provenance l’enclave.

Pour ce qui est de décocher des tirs de qualité, il serait difficile d’en demander plus à Artturi Lehkonen. Pour un même temps d’utilisation, il mène le Tricolore pour le nombre de lancers cadrés depuis le bas de l’enclave et il se classe au deuxième rang quant aux tirs cadrés provenant de l’enclave.

Il réussit pareil fait d’armes en se plaçant devant le filet. Il est sans égal chez le Canadien pour ce qui est du nombre de passes reçues dans l’enclave pour chaque tranche de 20 minutes de jeu. Il vient également au deuxième rang pour les retours de lancers récupérés en zone offensive dans les mêmes circonstances. Ce sont deux indices irréfutables comme quoi Lehkonen se positionne régulièrement devant la cage adverse.

Normalement, ces efforts devraient rapporter des dividendes. Le joueur moyen parvient à tromper le gardien approximativement 17% du temps lorsqu’il cadre un tir depuis de l’enclave. Avant la partie de dimanche, le taux de tirs cadrés de l’enclave convertis en buts par Lehkonen n’était même pas de 2%.

Cette situation est d’autant plus absurde, considérant qu’il avait inscrit 16 de ses 18 buts la saison dernière depuis l’enclave. Pourtant, cette saison, l’ailier fait mieux que la campagne précédente dans toutes les principales catégories de statistiques avancées quantifiant l’efficacité et l’implication d’un joueur devant le filet adverse. Ce portrait global a de quoi nous laisser dubitatifs et c’est probablement ce qui explique que l’entraîneur-chef, Claude Julien, soit aussi patient à l’égard de Lehkonen.

Pour une raison obscure, le numéro 62 du Canadien n’est tout simplement pas en mesure de capitaliser sur ses chances de marquer cette saison. Cela ne fait pas de lui un mauvais joueur de hockey. Autrement, il n’aurait pas marqué 18 buts à sa saison recrue. Même que s’il continue de décocher un aussi grand nombre de tirs depuis la zone payante, les choses devraient finir par se replacer d’elles-mêmes. C’est probablement la guigne de la deuxième année qui s’acharne sur lui.

Arturri Lehkonen doit offrir de meilleurs résultats à son entraîneur, mais le meilleur moyen d’y parvenir est paradoxalement de ne rien changer à son jeu. La loi de la moyenne devrait théoriquement faire en sorte qu’il connaisse à nouveau du succès.

Certes, Lehkonen n’a pas joué à la hauteur des attentes depuis le début de la saison. C’est d’ailleurs pourquoi il fut si agréable de le voir marquer deux buts face aux Sénateurs. Espérons maintenant que cela renforcera sa confiance et qu’il débloquera pour de bon offensivement.

Après tout, c’est bien beau de générer des chances de marquer, mais ce qui a véritablement de l’importance, c’est de noircir la feuille de pointage. Cela explique que les athlètes professionnels soient jugés si sévèrement, les résultats font foi de tout.