BROSSARD – Dix buts, 18 passes, 98 minutes de punition et un ronflant différentiel de moins-44.

Un simple coup d’œil aux statistiques compilées par Michael Pezzetta l’an dernier avec les Wolves de Sudbury dans la OHL pourrait suffire à en effrayer plusieurs, mais pas le Canadien.

Le choix de sixième ronde du Tricolore au dernier repêchage, 160e choix au total, vous prie d’ailleurs de ne pas y porter une trop grande importance.

« Ces statistiques sont un peu trompeuses », se défend le joueur de centre de 6 pieds 1 pouce et 199 livres.

Jeune vétéran au sein d’un club dont la plus récente participation aux séries remonte à 2014, Pezzetta n’a en effet pas été le seul des siens à encaisser les contrecoups de la reconstruction dans laquelle les Wolves sont engagés depuis deux ans.

Quatre de ses coéquipiers ont affiché de pires différentiels oscillants entre moins-46 et moins-61. Au total, huit joueurs des Wolves ont conclu la dernière année avec un différentiel d’au moins moins-30.

Bref, pour pratiquement tout le monde chez les Wolves, la dernière année n’a pas été de tout repos.

« On était une jeune équipe. On a probablement alloué deux fois plus de buts qu’on en a marqués », fait remarquer Pezzetta en exagérant à peine. Avec 328 buts accordés, les Wolves ont affiché le pire rendement du circuit ontarien à cet égard, tout en n’inscrivant que 183 buts. Seule l’attaque du Storm de Guelph a été plus timide avec 156 buts.

« C’est difficile de maintenir son différentiel à un niveau acceptable quand tu as pour mission de contenir les meilleurs trios adverses et que les buts continuent de rentrer. Je tâche de ne pas trop porter attention (à mon différentiel) afin de faire mon travail au meilleur de mes capacités », souligne Pezzetta sans se défiler.

« Je pense que mes minutes de punition sont plus à l’image de ce que j’ai à offrir sur une patinoire », avance-t-il par ailleurs.

En le sélectionnant, le Canadien savait donc très bien qu’il ne mettait pas la main sur un franc-tireur redoutable. Michael Pezzetta, c’est autre chose.

« Je pense qu’ils (les Canadiens) ont vu en moi un joueur fournissant toujours un effort de 110 %. Je crois avoir les habiletés et la mentalité pour espérer jouer un jour dans la LNH », juge celui qui participe cette semaine au camp de perfectionnement de l’équipe à Brossard.

« Je suis un attaquant de puissance qui aime le jeu robuste et qui ne craint pas de se mettre le nez là où ça joue du coude, le genre de joueur avec qui on peut gagner », renchérit-il.

Si les Wolves ont peiné à accumuler les victoires au fil des deux dernières saisons, Pezzetta, toujours au service de ses jeunes coéquipiers, a néanmoins trouvé le moyen de progresser suffisamment pour éveiller l’œil des dépisteurs du CH.

« C’était définitivement dur par moments. On n’a pas été à notre meilleur au cours des deux dernières saisons, mais le simple fait d’avoir passé à travers cela m’a certainement aidé dans la poursuite de ma carrière. »

De retour à Sudbury l’automne prochain, Pezzetta récupérera donc son rôle de jeune vétéran et assumera sans doute une charge de travail plus lourde.

« Mon rôle offensif sera plus important, mais j’aurai toujours comme mandat de contenir les meilleurs trios adverses, de jouer sur le désavantage numérique et de me stationner devant le filet adverse sur le jeu de puissance pour y dévier des rondelles ou livrer bataille pour celles laissées libres. Je veux ramener l’équipe en séries », tranche-t-il.

S’il y parvient, ses statistiques seront sans doute plus flatteuses.