BOSTON - Pendant une dizaine de minutes, Max Pacioretty s’est dressé devant son casier et a parlé de la léthargie dont il est affligé, samedi midi, à quelques heures du début du cinquième match de la série entre le Canadien et les Bruins.

Limité à une seule mention d’aide depuis le début de la deuxième ronde, le meilleur franc-tireur du Tricolore en saison régulière s’est dit conscient qu’il devait offrir une meilleure production offensive et sûr de pouvoir le faire à partir de ce soir.

Pacioretty, qui n’a pas fait scintiller la lumière rouge depuis qu’il a éliminé le Lightning de Tampa Bay avec son seul but des séries en première ronde, dit également ne pas ressentir davantage de pression à mesure que son absence de la feuille de pointage se prolonge.

Au premier trio de se réveiller

« Je travaille fort. Peut-être que je tiens mon bâton un peu plus serré, mais ça vient avec l’environnement dans lequel on se retrouve. On s’attend à ce que je marque des buts importants et je ne l’ai pas fait encore », a confessé Pacioretty au terme d’un entraînement auquel seul Rene Bourque, bénéficiaire d’une journée de repos, n’a pas participé.

Le numéro 67 du CH croit toutefois que tout n’est pas noir dans son cas. « Je crois que j’apporte une contribution à d’autres niveaux. Je peux faire mieux offensivement et j’espère y parvenir à partir de ce soir, mais je crois que je n’ai qu’à continuer à jouer comme je le fais. Et peut-être me calmer un peu. »

« Les marqueurs s’imposent généralement beaucoup de pression, a commenté l’entraîneur Michel Therrien. Max doit s’assurer de se concentrer sur les points positifs et garder une bonne attitude. On sait qu’éventuellement, le vent va tourner. Et on espère que ça sera ce soir, parce que quand ce gars-là part sur une séquence, c’est habituellement toute une séquence! »

Pacioretty, qui s’est placé au quatrième rang des meilleurs buteurs de la Ligue nationale avec 39 réussites en saison régulière, se dit en parfaite santé. Lorsqu’on lui a demandé si c’est son épaule ou sa tête qui a essuyé le plus durement le choc de la mise en échec que lui a servie Jarome Iginla dans le match numéro 4, il a provoqué quelques éclats de rire en se contentant de faire référence au fameux « haut du corps ».

L’Américain de 25 ans ne se sent pas plus ciblé que ses coéquipiers par les assauts des Bruins.

« Ça fait partie du jeu. Je suis sûr que certains gars de l’autre côté veulent jouer un style de jeu un peu plus physique, mais je ne m’en formalise pas. Moi-même, j’essaie de distribuer plus de mises en échec. Quand les choses ne fonctionnent pas offensivement, j’essaie d’être un peu plus robuste et je crois l’avoir fait jusqu’à présent. »

Avantage Chara

Les démêlés entre Pacioretty et Zdeno Chara ne datent pas d’hier. Depuis le début de la série, Claude Julien a la plupart du temps tenté d’opposer son défenseur format géant à la première ligne d’attaque de son vis-à-vis.

Michel Therrien est plus hésitant à l’admettre, mais Pacioretty ne se retient pas pour dire que la stratégie a jusqu’ici souri aux Bruins.

« Chara a été très bon depuis le début de la série. C’est difficile de jouer contre lui, mais je vois ça comme un défi stimulant pour moi. Il a été le meilleur des deux, mais je ne peux que me soucier de l’avenir. Il reste trois matchs à cette série, c’est amplement suffisant pour me reprendre. C’est le temps de montrer de quel bois je me chauffe. »

« On compte sur lui, a ajouté Therrien au sujet de son meilleur ailier gauche. Il représente une grande partie de nos succès et le match de ce soir est le contexte idéal pour une grande performance d’un gars de sa trempe. »