MONTRÉAL – Même s’il est en Arizona, quand Peter Budaj répond à des questions d’un journaliste montréalais, il a subitement l’impression de remonter dans le temps et de vivre de nouveau la ferveur qui règne dans ce marché. Mais non, l’ancien adjoint de Carey Price sous Stéphane Waite refuse d’enfoncer le bouton panique.

 

Budaj a été encadré par Waite durant la dernière de ses trois saisons avec le Tricolore, en 2013-2014. Il en conserve de très bons souvenirs et il n’a aucun reproche à adresser à Waite. Par contre, il n’a pas été sous le choc d’apprendre la fin du règne de Stéphane Waite.  

 

ContentId(3.1384365):Congédiement de Stéphane Waite : Carey Price aurait-il dû être consulté? (Canadiens)
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« Ce n’est jamais facile, mais ça doit parfois se produire pour changer le cours d’une saison. Je crois quand même que tout se replacera pour le Canadien, je n’appuierais vraiment pas sur le bouton de panique », a-t-il insisté durant la discussion avec le RDS.ca.

 

À plus d’une occasion, Budaj a rappelé que le Canadien évolue dans un milieu unique où rien n’échappe aux partisans. Toutefois, il n’adhère aucunement à l’impression selon laquelle Price aurait été consulté pour remplacer Waite.

 

« Je ne suis pas dans les souliers de Carey, mais je le connais et je ne crois pas du tout que ce serait son genre de s’immiscer là-dedans, ce n’est pas son style. J’assume que ça vient de plus haut que lui. Les dirigeants et les entraîneurs sont là pour prendre les décisions afin que les joueurs excellent », a réagi Budaj qui a lui-même abordé cet élément avant qu’on puisse le faire.

 

Quand on le relance en disant que certains partisans ne croient pas cette affirmation de Bergevin, il ne peut s’empêcher de rire.

 

« Si le DG dit qu’il ne l’a pas consulté, pourquoi croyez-vous le contraire? Je crois que Marc est honnête quand il dit cela. Dans le fond, Marc sera le premier à payer le prix si l’équipe ne répond pas aux attentes. S’il laissait les joueurs choisir ce qu’ils veulent, c’est lui qui finirait par écoper quand même. Je ne pense pas que la décision a été prise par Carey », a réagi Budaj en notant que les histoires à Montréal sont souvent assaisonnées avec un peu de piquant superflu.

 

Puisque Price peine à éviter le manège des montagnes russes dans les dernières années, il y a lieu de se demander si Waite n’était pas trop technique dans son approche.

 

« Chaque gardien a une relation différente avec son entraîneur. Dans mon cas, il a été très bon pour moi. J’aimais beaucoup ce qu’il répétait souvent : ‘Travaille fort dans les entraînements, mais ne réfléchit pas quand tu joues. Tu ne peux pas penser aux aspects techniques dans le feu de l’action’. Je n’étais pas là quand il parlait individuellement avec Carey, mais Carey a connu ses meilleurs moments avec Stéphane. Selon ce que je voyais, ils s’entendaient bien. Je n’ai remarqué aucun problème », a répondu Budaj.

 

Originaire de Slovaquie, Budaj a exercé sa passion dans la région de Toronto, en Pennsylvanie, au Colorado, au Québec, en Californie et en Floride. Il a côtoyé une multitude de gardiens de haut niveau, mais comment explique-t-il que Price traverse autant de hauts et de bas?

 

Peter Budaj et Carey Price« C’est une position très complexe. Tout le monde connaît le talent de Carey, c’est un très bon gardien qui travaille sans relâche pour être parmi les meilleurs. Mais c’est évident que c’est difficile de plaire à tout le monde. Après tout, chaque équipe finit par éprouver des ennuis. Ce serait un sport bien trop facile si un club pouvait voguer, du début à la fin de la saison, jusqu’à la coupe Stanley. À la limite, ce ne serait pas amusant. Avec Carey, on s’attend à ce qu’il obtienne un blanchissage à tous ses départs, mais ce n’est pas possible. Les gens oublient parfois qu’il est une étoile du hockey, il se classe encore parmi les meilleurs. C’est vrai que ça peut s’oublier facilement quand ça va moins bien. Mais je sais qu’il fait tout en son pouvoir pour aider le Canadien. Au final, je sais qu’il sera correct pour le reste de la saison. Je ne vois aucun problème », a maintenu Budaj.

 

L’ancien gardien de 38 ans préfère demeurer loin des analyses des failles actuelles de Price puisqu’il n’a que regardé des faits saillants du CH. Mais il a eu vent du départ enflammé de son ancienne équipe et ça le rassure pour la suite des choses.

 

« Je considère que Montréal dispose d’une très bonne équipe. Tout le monde jouait bien donc ça me prouve que cette équipe sait gagner des matchs et je ne crois pas que les décisions récentes auront un impact négatif », a jugé Budaj en parlant des séparations avec Waite et Claude Julien.

 

« Le contexte est très différent cette année avec la COVID-19. C’est comme une toute autre ligue si on peut dire. Ça fait que bien des aspects s’ajoutent à l’équation. Même si le calendrier est écourté, je continue de croire c’est un marathon si bien que c’est inévitable de traverser des hauts et des bas. Le Canadien a procédé à des décisions difficiles en deux temps, mais je suis persuadé que c’est fait dans les meilleurs intérêts du club », a plaidé Budaj qui est toujours aussi passionné de hockey et qui s’amuse à prodiguer des conseils à de jeunes gardiens via des cliniques et des camps.