Le 1er décembre 2015, le Canadien de Montréal occupait le premier rang de la division Atlantique avec une avance de 10 points sur ses plus proches rivaux, les Sénateurs d’Ottawa. Il avait, tenez-vous bien, un avantage de 15 points sur les Panthers de la Floride. À peine un mois plus tard, il peine à maintenir une position lui assurant une participation aux séries de fin de saison. Les rivaux directs passent devant, les rivaux indirects sont partout dans les rétroviseurs. C’est à peine croyable!

Une séquence complètement dénuée de sens de 4 victoires en 18 rencontres depuis le triomphe du 1er décembre contre les pauvres Blue Jackets de Columbus est venue foudroyer cette organisation qui semblait pourtant rouler à pleine vapeur dans la bonne direction. Les blessures répétitives, dont celle qui tient toujours au rencart le gardien Carey Price et qui a mis sur la touche Brendan Gallagher pendant un mois, expliquent en partie la situation, il n’y a pas de doute là-dessus. Mais nous avons maintenant la preuve irréfutable qu’il y a d’autres facteurs qui minent l’équipe!

Je comprends très bien le principe qui veut qu’un entraîneur-chef doive ultimement porter sur ses épaules la responsabilité du rendement de son équipe. Tout comme on peut facilement comprendre celui (un peu bébête) voulant qu’il soit plus facile de remplacer un entraîneur que 23 joueurs! Mais en ce moment, le personnel en place mérite qu’on lui apporte de l’aide. À tout prix!

Cela veut donc dire que le directeur général doit accepter de sortir de sa « zone de confort », en partie du moins. Et qu’il doit consentir à mettre sur le marché des actifs attrayants pour en obtenir d’aussi attrayants car le Canadien de Montréal vient non seulement d’entrer dans une phase critique de sa saison, mais aussi dans une phase critique de son avenir à moyen terme. On le sait tous, dans la LNH actuelle, les contrats à très long terme et les clauses restrictives sur les transactions viennent restreindre considérablement le mouvement des joueurs via le marché des échanges. Un dirigeant disait récemment qu’il « n’était même pas en mesure d’effectuer une mauvaise transaction », tellement le marché était mort présentement. Or, il arrive parfois que deux partenaires de danse trouvent le bon parquet, comme ce fut le cas pour Columbus et Nashville. Le sacrifice de Seth Jones a dû être pénible à faire pour la haute direction des Predators. Mais on a jugé que Ryan Johansen valait le prix, compte tenu des besoins de l’équipe en attaque et de sa profondeur en défense.

Marc Bergevin en est certainement à faire le même genre de raisonnement présentement, mais il ne peut pour autant jeter son plan d’ensemble à la poubelle. Le processus de construction du Canadien ne sera complété que lorsque des jeunes attaquants comme Michael McCarron, Nikita Scherbak et Charles Hudon seront vraiment mûrs pour la Ligue nationale et que des défenseurs comme Noah Juulsen et Brett Lernout viendront assurer la relève à la ligne bleue. Idéalement, il faut donc regarder ailleurs et voir qui, de l’édition actuelle, peut servir d’appât. C’est assurément à la ligne bleue où il y a le plus de profondeur présentement, et la qualité du jeu de Mark Barberio, depuis son rappel, ne fait qu’ajouter à cette réalité. Avec Jeff Petry et Tom Gilbert en santé, il y a neuf défenseurs « étiquetés LNH » au sein de l’équipe présentement.

Pas besoin de posséder un doctorat pour comprendre que la marge de manœuvre de Marc Bergevin est là même s’il affirmait encore il y a peu de temps que « l’on n’a jamais trop de défenseurs au sein d’une équipe ».

Il y a une pause de quatre jours au calendrier d’ici le prochain match, contre Chicago. Le moment semble bien choisi pour bouger!