BROSSARD, Québec  – La ressemblance est à s’y méprendre. La même chevelure châtaine ondulée, la même bouille et la même aisance avec les médias. Pas de doute, il s’agit bel et bien du fils de Shayne Corson, Dylan.

Comme deux autres rejetons d’anciens joueurs du Canadien –Stefano Momesso et Daniel Audette – Corson participe cette semaine au camp de perfectionnement du Canadien au Complexe sportif de Brossard.

« C’est un petit monde et il est amusant de voir comment les choses peuvent tourner parfois », fait remarquer Corson au sujet de sa présence et de celles d’Audette et Momesso.

« Avec toute l’histoire qui lie ma famille à cette équipe, c’est tout un honneur d’être ici. Mon père a amorcé sa carrière à Montréal et c’est à cet endroit que je prends part à mon premier camp de la LNH », s’émerveille Corson, tout sourire.

Mais contrairement à son paternel, qui avait été repêché huitième au total par le Canadien en 1984, Corson donne ses premiers coups de patin chez les professionnels à titre de joueur invité, tout comme Momesso d’ailleurs.

« Lors du premier jour du camp, j’étais quelque peu nerveux, reconnaît Corson. J’espère que j’aurai l’occasion de mieux jouer et d’afficher davantage mon style de jeu. »

S’il prend le soin de souligner qu’il n’est pas un Shayne Corson numéro deux, Dylan s’inspire néanmoins de ce qu’a accompli son père au fil des 1156 matchs qu’il a disputés au cours de sa carrière de 19 saisons dans la LNH.

« On est deux différentes personnes, alors on est nécessairement deux joueurs distincts. Je tâche toutefois de jouer comme lui.  Les joueurs adverses n’aimaient pas l’affronter et il marquait à l’occasion, tout en étant fiable dans les deux sens de la patinoire », précise Corson.

En 64 rencontres avec les Colts de Barrie et les Greyhounds de Sault Ste. Marie dans la Ligue junior de l’Ontario (OHL), Corson a inscrit sept buts et amassé 18 mentions d’aide, tout en écopant de 39 minutes de punition.

« Ma deuxième moitié de saison a été bien meilleure que la première, signale-t-il. J’ai été échangé à Sault Ste. Marie, où on m’a offert l’opportunité de jouer dans des situations sous pression au cours desquelles je crois avoir bien fait. »

Une agressivité qui n’est pas sans rappeler celle dont a fait preuve son père.

« J’ai vu comment il a mené sa vie jusqu’à maintenant et tout le plaisir qu’il a eu. C’est une source d’inspiration pour moi que de marcher sans ses pas », indique Corson, qui est né à Edmonton, mais qui a néanmoins habité pendant quatre ans à Montréal lors du deuxième séjour de Shayne avec le Canadien.

« Je me souviens qu’il m’amenait aux entraînements du samedi matin, mais c’est pas mal tout. »

Momesso à la dernière minute

Stefano Momesso, fils de Sergio, n’a pas eu la même chance que Corson. Né en 1993 à Kirkland, il n’a en effet pas eu la chance de voir son père endosser l’uniforme tricolore entre 1985 et 1988.

N’empêche, participer au camp de perfectionnement du CH n’est pas moins spécial. D’autant plus que l’invitation lui est parvenue à la dernière minute.

« Après avoir fait une sieste en après-midi dimanche, je suis descendu pour le souper et c’est alors que mon père s’est dirigé vers moi et a élevé la main pour me faire un high-five . Je ne savais trop pourquoi il agissait de la sorte jusqu’à ce qu’il m’annonce que j’avais été invité par le Canadien! ».

Momesso était alors appelé à remplacer un joueur qui venait d’échouer à des tests médicaux.

« J’étais sous le choc d’abord, mais la joie n’a pas tardé à s’emparer de moi. J’habite à Montréal depuis 15 ans, je suis excité à l’idée de tenter ma chance. »

Le joueur de 21 ans n’en est toutefois pas à sa première expérience du genre. En 2012, il participait au camp de développement des Canucks de Vancouver, une formation pour laquelle son père a évolué pendant cinq campagnes.

« Ça fait deux ans, je me sens beaucoup plus prêt », assure celui qui a disputé ses quatre dernières saisons dans la Ligue centrale de hockey junior A en Ontario, une rampe de lancement vers la NCAA.

« C’est la raison pour laquelle j’ai joint cette ligue et les Hawks de Hawkesbury lorsque j’avais 18 ans. Mon but était d’accéder à la NCAA et ce l’est encore si l’opportunité se présente. »

Avec une récolte de 72 points (26 buts et 46 passes) en 62 rencontres avec les Bears de Smiths Falls l’an dernier, l’attaquant pourrait parvenir à ses fins.

« Je viens de connaître ma meilleure saison en carrière. […]  J’ai parlé avec plusieurs équipes et j’ai même visité certaines universités. J’espère susciter encore plus d’intérêt. »

Pour l’instant, avec le nom « Momesso » inscrit à l’endos de son uniforme d’entraînement du Canadien, c’est ce qu’il génère à Montréal.

« J’ai peut-être un peu plus d’habiletés et de vitesse que mon père en avait, mais il était plus gros et plus fort. Je suis un fabricant de jeu qui amène la rondelle au filet. J’ai un gros gabarit et je me dois de l’utiliser afin de créer des chances de marquer ou de l’espace pour mes compagnons de trio. »

C’est ce qu’il tente de démontrer à l’état-major du Canadien.

« Je me sentais prêt, mais pas autant que je l’aurais souhaité. J’étais cependant sur la patinoire pour les premiers exercices du camp. En espérant que j’y serai toute la semaine. »