Débarqué à Las Vegas en «spectateur» dans la course au trophée Vézina, Carey Price a esquissé un large sourire lorsqu’on lui a demandé de commenter l’acquisition de Jonathan Drouin par le Canadien.

«Ça me donne hâte de reprendre le travail. C’est un très bon joueur de hockey. Il a beaucoup de talent, ça saute aux yeux. Il a beaucoup de vitesse, il est capable de marquer des buts comme ses statistiques le démontrent. J’espère qu’il pourra nous en marquer plusieurs», a lancé Carey Price en ajoutant qu’il avait hâte de voir à quel endroit Drouin s’installera au sein de la formation.

Parallèlement à l’arrivée de Drouin, Carey Price a aussi vécu le départ de son coéquipier défenseur Nathan Beaulieu, échangé aux Sabres de Buffalo en retour d’un choix de troisième ronde.

«Ça fait partie du hockey. Des joueurs arrivent, d’autres partent. C’est la nature du sport. C’est moche, car il est un ami. J’ai échangé quelques messages avec lui lorsque la nouvelle est sortie. Je lui ai souhaité bonne chance», a défilé Carey Price qui a toutefois ajouté que le Canadien a réalisé des bons coups depuis la fin de la saison.

Un contrat riche et juste

Dès son arrivée au Centre Bell jeudi dernier, Jonathan Drouin a signé un riche contrat de six ans d’une valeur de 33 millions $ en guise de cadeau de bienvenue.

Le premier juillet prochain, Carey Price pourrait l’imiter alors que le gardien et le Canadien seront en mesure de prolonger son contrat actuel qui se terminera à la fin de la saison 2017-2018. Dans le cas de Price, on parlera toutefois bien plus d’un remerciement pour faveurs obtenues que d’un cadeau de bienvenue.

Et il est acquis que le contrat de Price coûtera beaucoup plus cher que celui de Drouin.

Derrière Henrik Lundqvist (8,5 millions $ sous le plafond), Sergei Bobrovsky (7,425 millions $), Pekka Rinne et Tuukka Rask (7 millions $), Price occupe le cinquième rang (6,5 millions $) au sein des gardiens les plus dispendieux de la LNH.

Il sera premier lorsqu’il signera son prochain contrat. C’est clair. La seule question est de savoir par combien alors que Price pourrait obtenir un salaire moyen qui dépassera les 10 millions $ annuellement. Ce résultat donnera une très bonne idée de la marge de manœuvre qu’aura ensuite Marc Bergevin pour bien entourer son gardien. Une réalité que Price comprend et prendra en considération.

«Je comprends les conséquences qu’aura mon contrat sur le volet affaires de l’équipe. Mais quand on regarde autour de la Ligue, il y a plusieurs joueurs qui sont payés à leur juste valeur par des équipes qui composent avec ces contrats. C’est un dossier important. Je sais qu’il retient beaucoup d’attention. Mais comme je le dis depuis le début, je n’ai aucune inquiétude. Je suis convaincu que nous nous entendrons. Ça pourrait arriver le premier juillet ou ça pourrait attendre un peu, mais ça ne m’inquiète pas.»

S’il s’est bien gardé de nommer l’une ou l’autre des grandes vedettes de la LNH qui reçoivent des salaires faramineux de clubs qui arrivent à demeurer compétitifs, il est facile de croire que le gardien du Canadien faisait référence aux Jonathan Toews et Patrick Kane qui grugent tous deux 10,5 millions $ annuellement sur la masse des Blackhawks à Chicago, Alex Ovechkin (9,538 millions $ à Washington), Evgeni Malkin (9,5 millions $) et Sidney Crosby (8,7 millions $) à Pittsburgh.

Beaucoup de repos

Arrivé à Las Vegas en fin d’après-midi mardi, Carey Price est convaincu que les gardiens Braden Holtby (Washington) et Sergei Bobrovsky (Columbus) ont de bien meilleures chances que lui de gagner le trophée Vézina.

«Ils ont connu des saisons vraiment exceptionnelles. Mes attentes sont beaucoup moins élevées qu’il y a deux ans – Price avait alors remporté les trophées Hart, Vézina, Ted Lindsay et Jennings – en fait je me sens vraiment comme un spectateur. Il y a tellement d’excellents gardiens aujourd’hui dans la LNH. Il y certainement un groupe de sept ou huit gardiens qui peuvent rivaliser pour le Vézina chaque année maintenant.»

Visiblement en forme et reposé, le rôle de spectateur va bien à Carey Price en ce moment.

«Je passe un très bel été à Kelowna avec mon épouse et notre fille. Je me repose beaucoup. Je n’ai rien fait depuis la fin de la saison et je n’ai pas l’intention de chausser les patins avant le début du mois d’août. Je vais à la pêche, nous faisons des excursions en famille dans la nature. Je refais le plein d’énergie pour être en pleine forme la saison prochaine», a insisté Price qui a très peu regardé les séries éliminatoires et pas du tout la grande finale même si elle mettait en vedette son ami P.K. Subban. «C’est trop difficile de regarder des gars faire ce que je rêve de faire.»