Le Canadien a disputé son meilleur match de la saison à tous les niveaux. Il a marqué trois buts, dont le tout premier de la saison d’Alex Galchenyuk et de l’attaque massive qui avait été blanchie à ses 14 premières tentatives. Le Canadien a aussi été très solide en défense, limitant les Maple Leafs de Toronto à 21 tirs en 60 minutes, soit 10 de moins que leur plus faible total cette saison.

 

L’ennui, et il est majeur, c’est que Carey Price a disputé son moins bon match de la saison. Son plus mauvais en fait. Directement responsable des trois buts des Leafs en temps réglementaire, le gardien du Tricolore a été victime d’un autre en prolongation. Du coup, la victoire potentielle dont le Canadien avait grandement besoin pour calmer la tempête et servir de tremplin en direction de l’Ouest américain où rien ne sera facile s’est transformée en victoire morale qui ne représente qu’une bien mince consolation.

  1. Doit-on s’inquiéter de Carey Price
  2. Auston Matthews vaut le déplacement
  3. Galchenyuk doit tirer pour marquer
  4. Mettez-en que Mete est bon
  5. Un voyage qui tombe bien

 

Chiffre du match : 1365 jours, ou si vous préférez trois longues années et 270 jours, se sont écoulés entre les deux dernières victoires des Maple Leafs de Toronto aux dépens du Canadien.

 

Doit-on s’inquiéter de Carey Price

 

Je n’ai pas de statistique précise à vous offrir pour appuyer ma prétention. Mais même les détracteurs les plus incisifs de Carey Price reconnaîtront – du moins je l’espère – qu’il a volé bien plus de victoires que le Canadien ne méritait pas, mais alors là pas du tout, qu’il a laissé filer de points que son équipe aurait mérités.

 

Mais samedi, contre Toronto, Price a laissé filer deux points.

 

Vous avez vu les faits saillants comme moi : il s’est fait surprendre sur le premier but à la suite d’une mise en jeu pourtant gagnée par Jonathan Drouin qui s’est ensuite transformée en chaos devant le filet du Canadien; il a perdu l’équilibre sur le deuxième ce qui l’a empêché de faire quoi que ce soit pour contrer le tir d’Auston Matthews; sur le troisième, il s’est mis dans le pétrin en jouant au tourniquet devant son filet au lieu d’afficher la stabilité et l’assurance qui font de lui l’un des meilleurs gardiens de hockey au monde.

 

Parce qu’il n’a pas le plus grand sens du jeu, parce qu’il n’a pas la capacité de remporter des mises en jeu importantes et de remplir les rôles défensifs que doivent remplir les centres, je fais partie de ceux qui croient que cette position n’est pas la meilleure pour Galchenyuk. Même si c’est là – du moins je crois – qu’il préférerait jouer.

 

Mais parce que Galchenyuk a un tir vif et précis et qu’il semble maximiser les chances qui s’offrent à lui lorsqu’il entre en zone ennemie du côté droit, c’est sur ce flanc que je le ferais jouer en lui donnant un entre capable de bien l’alimenter.

 

Maintenant que la glace est brisée, maintenant qu’il a marqué un but qui l’a visiblement libéré d’un gros poids sur les épaules, Galchenyuk n’a qu’à maintenir la cadence.

 

Plus facile à dire qu’à faire? J’en conviens.

 

En passant, il serait temps que le capitaine y mette lui aussi un peu plus de conviction afin qu’il retrouve la cadence. Car cette belle complicité avec Jonathan Drouin doit apporter plus de résultats que le premier trio en a obtenus en cinq matchs. Et ces résultats ne tomberont pas du ciel. Pacioretty obtient beaucoup de glace et de temps d’utilisation de qualité. Il doit être beaucoup plus incisif qu’il ne l’a encore été samedi pour mousser ses chances d’en profiter.

 

Mettez-en que Mete est bon

 

Encore une fois samedi, Victor Mete a pleinement assumé sa place au sein du premier duo en compagnie de Shea Weber. Bien qu’il n’ait pas passé une seule seconde sur la glace en désavantage numérique, c’est lui qui a été l’arrière le plus utilisé (22:26) derrière Shea Weber (27:16) et devant Jeff Petry (20:28).

 

Mete a été « protégé » en désavantage numérique. Je veux bien. Mais le reste du temps, il a été à la hauteur de tous les mandats qu’on lui a confiés. Il a été solide, à sa place, il a bien distribué la rondelle et c’est lui qui a bloqué le plus de tirs (6 des 27) chez le Canadien. Comme quoi il tient son bout en zone défensive.

 

David Schlemko devrait revenir au jeu durant le voyage dans l’Ouest américain. Bien qu’on voyait l’ancien des Sharks comme candidat potentiel au titre de partenaire de Shea Weber, je ne vois pas comment, voire pourquoi, on retirerait Mete de ce rôle tant il se tire bien d’affaire – à ma grande surprise – en ce moment.

 

Karl Alzner et Jeff Petry ont connu un bien meilleur match samedi. Pas juste en offensive, mais aussi et surtout dans leur zone.

 

Brandon Davidson a disputé à mes yeux son meilleur match jusqu’ici. Vous direz, avec raison, qu’il partait de loin cela dit. Mais bon. Celui qui en a arraché encore samedi, c’est Jordie Benn. Et c’est peut-être de son côté que je me tournerais pour offrir une place à Schlemko quand il sera prêt.

 

On verra.

 

Mais pour le moment, non seulement je ne vois pas le Canadien retourner Mete dans les rangs juniors après son neuvième match avec le grand club, mais je ne vois pas non plus pourquoi il se priverait de lui point à la ligne…

 

Un voyage qui tombe bien

 

Parce qu’il s’est contenté d’une victoire et de trois petits points lors de ses cinq premiers matchs, parce que l’attaque ne casse rien et que Carey Price ne casse rien lui non plus, le voyage dans l’Ouest américain tombe à point.

 

Il permettra à Claude Julien de raffermir et peut-être redéfinir les mandats qu’il tient à imposer à ses joueurs. Des mandats qui devront être acceptés et surtout remplis ensuite.

 

Et il sera bien de faire tout ça loin de la pression de Montréal.

 

Mais attention, ce ne sera pas facile pour autant.

 

Le Canadien n’a pas gagné (0-8-2) à ses huit dernières escales à San Jose où il amorcera son voyage mardi. De fait, il n’a pas gagné depuis le 23 novembre 1999. Non seulement a-t-il perdu, mais il affiche un différentiel de moins-22 lors de ces dix matchs. Un différentiel de moins-13 lors des quatre dernières visites alors qu’il a été blanchi 4-0 à deux reprises. Il faut ici insister sur le fait que le Canadien était à San Jose deux ans de suite et qu’il jouait quelques heures après l’heure limite des transactions. Ce qui n’a pas aidé.

 

Mais bon.

 

À Los Angeles, le Canadien et les Kings ont fait jeu égal (2-2-1) lors des cinq dernières visites et le Canadien affiche un différentiel de moins-1 lors de ces cinq parties.

 

L’éveil d’Anze Kopitar, le retour en forme de Jonathan Quick et le fait que le Canadien sera dans une situation de deux matchs en deux soirs mercredi, lors de sa visite au Staples Center, n’aideront pas la cause du Tricolore.

 

À Anaheim vendredi? Le Canadien a une victoire (1-3-1) à ses trois dernières visites et trois des six derniers duels se sont décidés en tirs de barrage.

 

Comme quoi, les matchs qui s’en viennent, bien que difficiles, sont à la portée du Canadien qui a bien besoin de victoire.

 

Pas question de prétendre que le voyage qui commence – le Tricolore quitte Montréal à 11 h dimanche – est crucial, voire sans lendemain. Mais avec une fiche de 1-3-1 après cinq rencontres, le Canadien se doit de rentrer de l’Ouest américain avec au moins trois points de plus au classement. Au moins…

 

Et s’il devait être blanchi, une fiche de 1-6-1 après huit rencontres, placerait le club de Claude Julien – et surtout le directeur général Marc Bergevin – dans une très fâcheuse position.

 

C’est le moins qu’on puisse dire…

 

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