Rappelés du club-école dimanche, Michael McCarron et Nikita Scherbak ont bien joué mardi contre les Panthers de la Floride. Les autres joueurs de soutien ont disputé un fort match également.

Mais pour sortir le Canadien du merdier dans lequel il s’enlisait dangereusement depuis le début de la saison, il était impératif que ses meilleurs éléments donnent le ton. Qu’ils prennent les choses en mains pour calmer le jeu. Qu’ils donnent une chance à l’équipe de gagner.

La recette du succès sur la glace et du bonheur dans les gradins passait donc par des arrêts importants et opportuns de Carey Price, par une implication beaucoup plus sentie de Shea Weber, par l’éveil offensif de Max Pacioretty et la contribution du premier trio piloté par Jonathan Drouin.

On dira que Pacioretty a touché le fond du filet alors que le match était joué – il a marqué le cinquième but dans une victoire acquise depuis un bon moment – et c’est tout à fait vrai. Mais au moins il s’est réveillé lui aussi. Quant à Price et Weber, leur réveil a eu un effet d’entraînement sur le reste de l’équipe.

Eh oui! Le Canadien a gagné. Il a signé un gain de 5-1. Un gain ô combien nécessaire ne serait-ce que pour freiner la glissade au classement, pour raviver le moral des troupes et aussi, et surtout, celui des partisans qui sont arrivés au Centre Bell en maugréant et qui en sont ressortis en rêvant de jours meilleurs.

Bon! Il faudra encore gagner jeudi, contre les Kings qui ont battu les Sénateurs, à Ottawa, mardi, et les Rangers, samedi, encore au Centre Bell, pour compléter une semaine cruciale pour le Tricolore. Mais comme l’a dit Claude Julien après la rencontre : « pour connaître une bonne semaine, ça prenait un bon départ. »

C’est fait!

Mais le plus dur reste à venir.

Mes observations associées à cette première, ou toute première, victoire du Canadien en temps réglementaire :

 L’importance des gros arrêts

 La contribution de l’attaque massive

 Weber : puissance avant précision?

 Et de 10 pour Mete

Chiffre du match : 26 – Le Canadien a mis du temps. Beaucoup de temps. Mais après 26 périodes infructueuses, il a finalement retraité au vestiaire avec une avance au terme de la deuxième période du match contre les Panthers. Mieux vaut tard que jamais!

L’importance des gros arrêts

S’il est vrai que le Canadien a bien amorcé sa semaine, il est plus vrai encore qu’il a très mal amorcé la partie.

Il venait de disputer une première période au cours de laquelle, il avait des jambes, un peu plus d’aplomb et surtout un brin de confiance.

Il fallait marquer pour mousser cette confiance.

Et même si c’est loin d’être évident depuis le début de la saison chez le Canadien, il devrait être plus facile de marquer en avantage numérique qu’à forces égales.

Bon! Le Canadien a bousillé ses deux premières attaques à cinq. On a d’ailleurs entendu des huées à quelques reprises lors de ces deux attaques massives.

Mais comme s’ils se disaient que le Canadien était facile à contenir avec ses trois petits buts marqués en 34 occasions (8,82 %), les Panthers ont décidé de sombrer dans l’indiscipline et d’ouvrir toute grande la porte au Tricolore.

La complicité de Gallagher et de Galchenyuk qui a foncé au filet pour profiter du retour accordé par James Reimer sur le tir de son coéquipier a permis au Canadien de marquer un premier but.

Derrière Price et les autres leaders de l’équipe, Galchenyuk a connu un bon match de hockey. Vrai qu’il joue encore un rôle effacé au sein d’un quatrième trio. Mais s’il joue tous les soirs comme il l’a fait mardi, ou qu’il offre le même genre d’effort sans égard aux résultats, il grimpera dans la hiérarchie offensive du club.

Car peu importe ses défauts ou ses lacunes, peu importe qu’on veuille récompenser les efforts et les performances des Byron, Lehkonen, Shaw, voire Hudon si son tour doit venir au sein du premier trio, Galchenyuk ne peut être un joueur de quatrième trio sur une longue période.

Ça n’a juste pas de bon sens!

Le canon de Shea Weber a permis de prendre les devants encore en avantage numérique à peine 90 secondes plus tard.

Après quelques essais lors de la virée californienne de son équipe, Claude Julien est revenue avec une première vague mettant en vedette Drouin et Weber à la pointe.

Pourquoi la combinaison a fonctionné hier alors qu’elle a si souvent bousillé des chances en début de saison?

« Parce que l’exécution a été meilleure », a simplement répondu Claude Juilien.

L’entraîneur-chef du Canadien a raison. Établir des combinaisons, esquisser des stratégies particulières, c’est une chose. Bien exécuter les stratégies pour les faire fonctionner c’en est une autre.

Sur les deux buts marqués en avantage numérique, Jonathan Drouin a récolté des passes. Il a orchestré le jeu qui a permis à Gallagher de décocher le tir qui a mené au but. Il a aussi gagné une mise en jeu en zone offensive pour amorcer la circulation de rondelle qui a permis à Weber de décocher un puissant tir sur réception. Un tir qui ne serait sans doute pas venu, n’eût été la mise en jeu gagnée. On peut faire cette prétention facilement en se basant sur le très (trop) grand nombre d’attaques à cinq que le Canadien a « scrappées » en multipliant les mises en jeu perdues en zone adverse.

Weber : puissance avant précision?

Shea Weber domine ses adversaires en zone défensive grâce à sa taille, sa force et l’aplomb de ses mises en échec.

Shea Weber domine les gardiens en zone offensive grâce à la puissance et la précision de ses tirs frappés sur réception. Des bombes qui, lorsque les rondelles sont bien cadrées, donnent rarement l’occasion aux gardiens de réagir. À moins qu’ils ne soient touchés par les rondelles décochées par le gros défenseur du Canadien, les gardiens sont très vulnérables devant celui qui a l’un des tirs les plus puissants de la Ligue.

« C’est incroyable la force qu’il est capable de concentrer derrière les rondelles. Quand tu lui fais une passe et qu’il tire sur réception, tu sais que ce sera une occasion de marquer », a convenu Jonathan Drouin après la rencontre.

À Tampa, où il a fait le saut dans la LNH, Drouin a été témoin de tirs sur réception d’une grande qualité avec les boulets multipliés par son coéquipier et parfois compagnons de jeu Steven Stamkos.

« Ils sont un peu similaires en ce sens qu’ils sont capables de tirer de partout. Mais Shea est beaucoup plus fort, ses tirs sont plus lourds, plus puissants, alors que Steven, même s’il tire avec force, est plus en mesure de placer la rondelle où il veut », m’a expliqué Drouin après le match.

Mardi contre la Floride, Shea Weber a décoché 13 tirs en direction de la cage défendue par James Reimer. Sept ont touché la cible et deux ont atteint le fond du filet ce qui lui a permis d’enfiler deux buts pour la première fois depuis qu’il porte le chandail tricolore.

Deux buts marqués à l’aide de son puissant tir frappé.

Dans le vestiaire après le match, j’ai demandé à Weber s’il privilégiait la force au détriment de la précision lorsqu’il s’élançait comme il le fait, ou s’il s’assurait de toujours avoir une dose de précision.

« Je cherche un mélange des deux, mais les situations dictent le ton le plus souvent. En début de match, je visais le côté rapproché. Même en y mettant toute la gomme, leur gardien effectuait les arrêts. Il couvrait très bien son poteau. Je n’ai pu le déjouer », a lancé Weber qui, comme il l’a indiqué au collègue Marc Denis dans l’entrevue menée avec la première étoile après le match, a demandé conseil à Al Montoya, l’auxiliaire de Price.

« Comme il couvrait bien le poteau, j’ai suivi les conseils et je me suis appliqué à viser la partie supérieure. Quand je m’élance, j’ai une cible en tête, mais j’y vais aussi à fond », a-t-il commenté avec un petit sourire de satisfaction au visage.

Le sourire que Weber affichait en répondant à ma dernière question, on pouvait le lire dans le visage de tous ses coéquipiers qui ont défilé dans le vestiaire.

C’est normal.

La victoire aux dépens des Panthers a enlevé un poids énorme sur le dos de Weber et du reste de l’équipe. Sans oublier le coach Claude Julien et son patron Marc Bergevin qui sont loin d’être insensibles aux revers à répétition et aux critiques qui en découlent.

« On a encore beaucoup à faire, mais c’est certainement un bon début », a conclu Weber.

Et de 10 pour Mete

Je n’ai pas vu Victor Mete dans le vestiaire du Canadien après la victoire d’hier. Je suis malgré tout convaincu qu’il souriait lui aussi.

Le jeune arrière de 19 ans disputait son neuvième match mardi. Il disputera son 10e jeudi. À moins qu’il ne soit blessé, il disputera son 11e samedi et ainsi de suite…

Il ne fait plus l’ombre d’un doute que le Canadien gardera Mete au-delà la période de neuf matchs d’essais accordée.

Le contraire serait absurde considérant que Mete affiche la troisième moyenne de temps d’utilisation chez les défenseurs du Canadien et qu’à plusieurs égards, il a été l’arrière le plus constants de l’équipe.

Encore hier, il a multiplié les jeux pas évidents. Non il n’est pas spectaculaire. Mais il est efficace et intelligent avec, comme sans, la rondelle. Il affiche une confiance et une aisance sur la patinoire qui sont inhabituelles pour un jeune de son âge. Surtout un jeune repêché en troisième ronde.

Histoire de préciser les règles associées aux recrues, Mete pourrait être retourné à son club junior après l’essai de neuf matchs.

Mais si tel est le cas, la première année de son contrat d’entrée sera valide. L’an prochain, il en sera à sa deuxième année de contrat, alors que s’il ne disputait que neuf matchs, il reprendrait du début l’an prochain.

Outre la règle des 10 matchs, c’est la règle de 40 parties qui est la plus suivie par les équipes de la LNH aujourd’hui.

Si Mete, comme les 18 autres recrues dans sa situation cette année dans la LNH – joueurs de 19 ans qui doivent retourner dans les rangs juniors et non dans la Ligue américaine, s’ils sont retranchés par le grand club – dispute 40 matchs à leur première saison, ils n’auront pas à attendre huit ans avant de pouvoir profiter de leur autonomie complète, mais bien sept. Un gros avantage pour les joueurs. Un gros pensez-y-bien pour les équipes à l’ère du plafond salarial et des contraintes associées à l’autonomie complète.

Je ne sais pas si Mete passera le cap des 40 matchs avec le Canadien, s’il sera cédé à Équipe Canada Junior avant d’être retourné à son club junior – il pourrait également revenir à Montréal après le Championnat mondial junior – ou s’il passera la saison entière avec le Tricolore.

Mais je suis convaincu qu’il sera encore en uniforme jeudi et que ses patrons et coéquipiers à London sont mieux de se faire à l’idée qu’ils devront se passer de ses services cet hiver. 

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