On l’a dit et écrit plusieurs fois depuis le début de l’année. On doit le répéter et le réécrire une fois encore dans la foulée du revers de 5-4 encaissé jeudi en tirs de barrage aux mains d’Alexander Ovechkin et des Capitals de Washington.

Quand Carey Price est simplement bon devant son filet, les chances de victoire du Canadien deviennent bien minces.

Quand, en plus, ses coéquipiers écopent de pénalités en cascade et offrent à la meilleure attaque massive de la LNH quatre occasions de marquer, les chances de victoire deviennent plus minces encore.

C’est exactement ce qui est arrivé jeudi.

Dans le cadre d’un match qu’on avait qualifié, avec justesse, de duel Ovechkin-Price dans la course au trophée Hart remis au joueur le plus utile à son équipe, Carey Price n’a pas été à la hauteur du capitaine des Caps.

Il n’a pas fait de cadeau à ses adversaires. Ça non! Il ne mérite pas non plus de bonnet d’âne pour les quatre buts accordés aux Caps en temps réglementaire et celui de la victoire, le seul marqué par les deux clubs, en tirs de barrage.

Mais dans un match où ses coéquipiers avaient besoin de quelques miracles ici et de quelques autres là, Price n’a pas été en mesure de les réaliser. Ses poteaux lui sont venus en aide à quelques occasions, mais les miracles eux sont demeurés au vestiaire.

Joel Ward a marqué le premier but des Caps sur un tir que Price gobe normalement facilement avec sa mitaine. Les deux buts d’Ovechkin? Le premier tir était aussi foudroyant que précis. Rien pour aider la cause de Price, P.K. Subban a fait un bien vilain pivot pour permettre à Ovechkin de tirer et de profiter de lui comme écran. Sur le deuxième but, il a sauté sur un retour de tir bloqué en défense.

Il faut faire plein de belles et bonnes choses pour limiter Ovechkin et les Caps à 19 tirs en 65 minutes de jeu.

Mais tout ce que le Canadien a fait de bon à cinq contre cinq, il l’a effacé en écopant ses quatre pénalités et surtout en laissant ses adversaires en profiter.

Cela dit, avec trois matchs « faciles » contre les Devils, vendredi au New Jersey, les Panthers, dimanche en Floride, et à Toronto contre les Maple Leafs où il complètera sa saison le 11 avril prochain, le Canadien aura l’occasion de se reprendre.

Les Red Wings de Detroit qui seront le dernier club à faire escale en saison régulière au Centre Bell, jeudi prochain, représentent les seuls adversaires vraiment dangereux pour le CH. Dangereux en ce sens qu’ils sont susceptibles de croiser le Tricolore en séries.

Bien que tous les points disponibles soient importants et que Michel Therrien voudrait les ajouter aux 103 déjà à la fiche de son club, je demeure convaincu que le coach du Canadien tient d’abord et avant tout à ce que son club joue du bon hockey, du hockey solide. Ce qu’il a fait à cinq contre cinq jeudi face aux Capitals.

Il ne reste qu’à injecter à ses joueurs une bonne dose de discipline en plus de donner un traitement choc en désavantage numérique. Quelques capsules de sulfate ferreux pour rendre son attaque massive moins anémique ne feraient pas de tort non plus.

Tout ça pour dire que c’est bien plus la façon dont il jouera ses quatre derniers matchs que les scores de ces quatre parties qui retiendront l’attention d’ici le 11 avril.

D’où l’importance de ne pas paniquer. Ou du moins, de ne pas paniquer trop vite.

Vrai que depuis le début du mois de mars le Canadien ne casse rien avec sa fiche de 6-6-4 lors de ses 16 derniers matchs. Une fiche bien pâle en comparaison au dossier de 10-5 en mars l’an dernier. Un dossier de 13-7-1 maintenu lors des 21 derniers matchs de la saison.

Si le Canadien joue très bien d’ici la fin du calendrier et qu’il transpose ses bonnes prestations en victoires, il amorcera les séries sur une séquence de quatre gains consécutifs et une fiche gagnante de 11-6-4 à ses 21 derniers matchs.

Deux points seulement derrière sa récolte de l’an dernier. Comme quoi il est encore trop tôt pour paniquer.

Mais au-delà cet élan de positivisme, je crois qu’on peut convenir que si le Lightning a confirmé lundi qu’il serait et sera un adversaire redoutable en séries si les deux clubs se croisent, les Capitals ont servi un avertissement à prendre très au sérieux à l’aube d’un éventuel duel Montréal-Washington.

Le Canadien a peut-être gagné deux des trois affrontements cette saison, mais les trois parties se sont décidées en prolongation (une fois) et en tirs de barrage.

Ce sera donc très serré.

Et si on peut s’attendre à ce que Carey Price ait le dessus sur Braden Holtby, il faudra, en plus d’être solide en défensive et capable de marquer à cinq contre cinq, être discipliné. Très discipliné. Car en offrant autant d’attaques massives qu’il ne l’a fait jeudi aux Capitals et Alexander Ovechkin, le Canadien minera dangereusement ses chances de victoire.

Jean Morin à la retraite

C’était la soirée des ovations au Centre Bell. Russell Martin qui disputera deux matchs vendredi et samedi au Stade olympique avec ses nouveaux coéquipiers des Blue Jays en a reçu une bien belle en première période. Une ovation que le maire Denis Coderre qui l’accompagnait a moussée en se transformant en animateur de foule…

Le grand Vladimir Guerrero a eu droit aux applaudissements de la foule lorsqu’il a été présenté à l’écran géant en période médiane.

Mais la plus belle ovation de la soirée, c’est le juge de lignes Jean Morin qui l’a reçue. Une ovation longue, sincère et chaleureuse par le biais de laquelle la foule a souligné la carrière bien remplie de cet officiel qui prenait part à son 1427e match jeudi soir.

C’est des matchs en simonac.

Les joueurs des deux équipes se sont levés pour souligner l’événement. Ses compagnons de travail, le grand Pierre Racicot et les arbitres Marc Joanette et Dave Jackson l’ont souligné aussi.

Mais le plus beau moment de cette dernière partie, c’est une fois les joueurs retournés au vestiaire après la partie qu’il s’est produit. Réunis dans le coin de la patinoire, là où les resurfaceuses entrent et sortent, les quatre arbitres se sont regroupés, ont échangé des poignées de mains et des accolades avant que les trois petits jeunes ne quittent la glace pour permettre à leur ainé d’effectuer une dernière sortie qui lui permet d’entrer dans une retraite bien méritée.