HOLLYWOOD, Floride – C’est un phénomène normal, les partisans adorent se transformer en directeur général virtuel à l’approche du repêchage et ils souhaiteraient, pour la plupart, que Marc Bergevin s’octroie une marge de manœuvre financière pour acquérir un joueur d’impact.

Le hic demeure que ce scénario ne s’avère pas si facile à effectuer dans la réalité du DG du Tricolore. Dans sa rencontre annuelle avec les médias à la veille du repêchage, Bergevin s’est dit conscient des désirs des amateurs sans pouvoir promettre quoi que ce soit.

« Qui sont les personnes qui disent ça? », a d’abord répondu Bergevin en recevant comme réponse que cette vision venait des fans qui font des calculs et discutent de telles possibilités sur les réseaux sociaux.

«Il faudrait que j’embarque là-dessus pour regarder ça de près », a enchaîné Bergevin avec le sourire.

« En ce moment, nous n’avons pas de problème sur le plafond salarial. C’est une bonne question et je comprends la philosophie des gens regardent ça de l’extérieur, mais le casse-tête ne finit pas par toujours fonctionner.

« Je vais toujours regarder des solutions pour améliorer l’équipe et plusieurs scénarios sont possibles », a-t-il développé.

Le dirigeant du Canadien a toujours prôné le développement de son équipe par le repêchage et il entend poursuivre dans cette veine. Cependant, conséquence de l’acquisition de Jeff Petry et de la signature de son nouveau contrat, Montréal ne dispose que de cinq choix pour le moment et

Bergevin a reconnu qu’il pourrait essayer d’en dénicher un ou deux de plus.

« C’est certain que j’aimerais en avoir plus, mais c’est le prix à payer. Les équipes qui ne font pas les séries auraient aimé être dans notre position à la date limite des transactions pour donner des choix dans le but de se rendre loin en séries. Je n’ai pas de regret, ça veut dire qu’on a eu une bonne saison même si on souffre un peu aujourd’hui », a argué Bergevin qui tentera de remédier à la situation.

Par contre, le Canadien doit grimper sur le podium pour la première fois au 26e rang et ce n’est qu’à l’approche de choix que Bergevin pourrait
décider de reculer de quelques échelons pour ajouter une sélection à sa banque.

« L’an dernier, on voyait Nikita Scherbak sur cette liste et on était fier d’avoir gardé ce choix (le 26e) quand il a reculé », a expliqué l’ancien joueur qui avait vu juste en demeurant patient.

Les fidèles du CH caressent toujours l’espoir que des hockeyeurs de la LHJMQ poursuivent leur développement dans le giron montréalais. Ceci dit, Bergevin n’a pas hésité à mentionner qu’il considère que le bassin d’athlètes du circuit québécois n’égale pas la profondeur de la cuvée de 2013 (Nathan MacKinnon, Jonathan Drouin, Samuel Morin, Anthony Mantha…).

« Elle n’est pas aussi élevée que 2013, l’année de Mantha quand il y avait eu beaucoup de Québécois comme Zach (Fucale).
Interrogé plus directement sur son intérêt envers Jérémy Roy, un défenseur du Phoenix de Sherbrooke qui détient une réputation enviable et qui pourrait être disponible au 26e rang, Bergevin est demeuré discret.

« Je ne vous montrerai pas mes cartes, mais il est sur notre liste sauf que je ne peux pas vous dire où », a-t-il offert en guise de réponse.
Mais, chose certaine, la profondeur globale de cet encan ne fait aucun doute particulièrement chez les défenseurs et les joueurs de centre.

Fidèle à sa philosophie, le Canadien préfère se concentrer sur le meilleur joueur qui sera disponible et non sa position spécifique.

Le contexte du repêchage a permis à Bergevin de souligner le travail de Trevor Timmins qui avait permis de sélectionner Carey Price il y a déjà 10 ans. Le grand lauréat de la soirée des trophées de la LNH a cependant eu besoin de plusieurs années pour arriver au sommet de son art.

Dans ce sens, Bergevin suggère la patience envers les joueurs qui seront repêchés par son groupe.

« Il faut donner du crédit à Trevor Timmins et le Canadien qui l’ont choisi il y a 10 ans. On voit la patience et le temps qui ont été requis pour qu’il devienne un gardien élite dans la LNH. C’est une leçon à retenir », a noté le sympathique interlocuteur.

Comme c’est le cas chaque année, Bergevin garde son téléphone près de lui puisque les tractations ne manquent pas alors que les principaux intervenants de la LNH sont réunis dans la même région.

En plus des sujets liés au repêchage, le DG du Canadien pourrait aussi en profiter pour faire avancer quelques dossiers contractuels. Pour le moment, l’arrivée de Pat Brisson en tant qu’agent à Alex Galchenyuk n’a pas encore fait progresser ce sujet.

Sa réponse a été plus intéressante par rapport aux joueurs qui approchent de l’autonomie et qu’il pourrait rencontrer dans les prochains jours pour les attirer à Montréal.

« Oui, oui, j’ai l’intention de parler à des joueurs. Certains sont ici en Floride et d’autres non », a-t-il confirmé donnant une lueur d’espoir aux plus gourmands.

En terminant, Bergevin a donné son point du vue sur la possible expansion vers laquelle la LNH semble se diriger après l’étude du dossier.

Durant sa carrière de joueur, il a connu l’époque lointaine de 21 équipes alors que ce nombre pourrait grimper à 32 sous peu et il est loin de s’y opposer.

« On voit la parité et le système des équipes, ce n’est plus comme avant. Il y a des marchés qui veulent supporter une équipe et je pense que c’est une bonne idée. Je vois juste du positif là-dedans », a conclu Bergevin qui en craint pas une dilution du talent.