Les dernières saisons dans le hockey professionnel ont apporté leur lot d’excitation, et la variété des informations disponibles au plan statistique a connu un essor impressionnant. Cela a mené à la création d’une nouvelle branche dans l’analyse du sport.

L’une des façons grâce à laquelle nous disposons d’une meilleure compréhension du jeu est la représentation plus exacte des lancers au but : quel type de lancer a été effectué et en provenance de quel endroit a-t-il été décoché? Désormais, chaque tir au filet et son emplacement est comptabilisé par la LNH.

Le site SportingCharts.com a élaboré un outil permettant d’avoir une vue globale et d’avoir une idée d’ensemble des tendances des joueurs quant à leurs tirs et leurs buts.

Dans le cadre d’une entente avec RDS, nous avons décidé de nous pencher plus spécifiquement sur un duel d’intérêt, celui entre le Canadien de Montréal et les Sénateurs d’Ottawa au premier tour des séries éliminatoires. Les cartes que nous avons créées évaluent les habitudes de quelques-uns des acteurs important de cette série.

Regardons cela de plus près…

P.K. Subban et Erik Karlsson

Le brio de deux jeunes défenseurs bourrés de talent explique en bonne partie les récents succès du Canadien et des Sénateurs. Les deux arrières ont amassé respectivement 60 et 66 points (15 buts et 45 aides pour Subban, 21 buts et 45 aides pour Karlsson), ce qui leur a valu le premier et second rang à leur position dans la ligue.

Mais comment se différentient-ils du point de vue des buts? Grâce à un graphique, la différence est bien perceptible :

Une différence bien particulière saute aux yeux dès le premier regard.

Subban marque la plupart de ses buts plus près de la ligne bleue adverse, tandis que Karlsson semble plus actif en zone ennemie et inscrit plusieurs de ses filets à proximité de la cage adverse. En fait, Subban a compté 11 de ses 15 buts de l’extérieur des cercles de mises en jeu, tandis que Karlsson n’a déjoué les gardiens rivaux que huit fois sur 21 de cette position.

Subban tire à une distance moyenne de 51,95 pieds du filet. Karlsson, pour sa part, est à 45,72 pieds du but en moyenne.

Les types de lancers :

- Onze des quinze buts de P.K. Subban ont été inscrits grâce à des lancers frappés, deux autres sur des lancers du poignet et un dernier marqué sur une feinte.

- Neuf des vingt-et-un buts d’Erik Karlsson ont été marqués sur des tirs du poignet, huit autres sur des lancers frappés, trois autres sur des tirs balayés et un dernier sur une déviation.

La vaste majorité des filets de Subban ont été obtenus grâce à des lancers en puissance, tandis que Karlsson a récolté la plupart des siens en utilisant une combinaison de lancers frappés et de tirs du poignet.

Et l’avantage numérique des deux équipes?

L’attaque massive est primordiale aux succès des équipes, en saison régulière comme en séries éliminatoires. Un but marqué avec l’avantage d’un homme peut être très décourageant pour la formation adverse.

Le prochain graphique constitue une comparaison entre les buts marqués sur le jeu de puissance par le Canadien et les Sénateurs au cours de la campagne 2014-2015.

Avant d’analyser ce que le graphique révèle comme similitudes et différences, regardons les chiffres présentés par chaque club.

Montréal a réussi un total de 40 buts en avantage numérique, un total bon pour le 23e rang dans la LNH, tandis que les Sénateurs en ont marqué 47, ce qui leur confère une égalité en 13e place. Toutefois, les deux formations ont connu des taux d’efficacité très semblables (16,5 % pour le Canadien, 16,8 % pour les Sénateurs), ce qui s’explique par le fait qu’Ottawa a bénéficié de 26 opportunités de plus.

La conclusion la plus significative qui puisse être tirée du graphique est la propension d’Ottawa à marquer ses buts à proximité du filet. À l’inverse du spectre, Montréal a été beaucoup plus équilibré, et beaucoup moins de ses filets ont été le résultat de jeux près de la cage adverse.

En fait, 14 des 47 buts (29,8 %) des Sénateurs avec l’avantage d’un homme ont été inscrits à 10 pieds ou moins du gardien, comparativement à  huit sur 40 (20 %) par le Canadien. En se concentrant sur les filets marqués à l’extérieur des cercles de mises en jeu, on s’aperçoit que Montréal a touché la cible 11 fois parmi sa récolte de 40 buts (27,5 %), tandis que 14,8 % de la production de buts d’Ottawa (7 sur 47) a été obtenue de cet endroit.

En termes stratégiques, la logique suggère que le Canadien doit s’assurer dans la mesure du possible de protéger le devant du filet de Carey Price, puisque c’est l’endroit privilégié par les Sénateurs. Quant à la troupe de Dave Cameron, elle aura intérêt à bloquer des tirs en provenance de la ligne bleue et à bien couper les lignes de passe au haut de l’enclave.