Martin St-Louis est toujours sans contrat en vue de l’an prochain. Et ça ne semble pas le stresser le moindrement.

 

L’entraîneur-chef a d’ailleurs pratiquement arraché lui-même le qualificatif par intérim attaché à son titre depuis son embauche en février dernier en indiquant, après le 82e et dernier match de la saison, qu’une simple conversation avec son directeur général Kent Hughes devrait régler le dossier.

 

Quand on lui a demandé si on pouvait lire entre les lignes le fait qu’il confirmait pratiquement son retour, St-Louis a dit un petit «oui, oui» entre deux gorgées d’eau.

 

St-Louis a même indiqué que son épouse et leurs enfants demeureraient aux États-Unis l’an prochain alors qu’il serait lui à Montréal.

 

Après que son équipe eut profité de l’effervescence d’un dernier match de saison régulière disputé devant ses partisans et de Panthers de la Floride dégriffés de leurs meilleurs éléments pour signer une victoire de 10-2, St-Louis a aussi ajouté qu’une fois la routine de fin de saison terminée, il se consacrerait déjà à la préparation de la saison prochaine. Sa première vraie derrière le banc du Tricolore.

 

« Comme joueur, je n’arrivais jamais à mettre le hockey totalement de côté pendant la saison morte. La roue tournait tout l’été dans ma tête. Je pensais aux choses que j’avais à améliorer et aux moyens à prendre pour apporter ces améliorations », qu’il a raconté.

 

 

À l’aube de son premier été à titre d’entraîneur-chef dans la LNH, St-Louis semble convaincu que ses anciennes habitudes reprendront le dessus dans un avenir assez rapproché.

 

« On aura des rencontres avec les joueurs au cours des prochains jours. On va avoir des rencontres avec l’état-major aussi pour préparer l’été. Mais je sais très bien que je vais écouter beaucoup de hockey au cours des prochaines semaines », que le coach a convenu avant d’apporter une précision supplémentaire qui démontre le niveau de passion que St-Louis accorde à son nouvel emploi. À la passion qu’il déploie pour s’assurer de réussir à refaire du Canadien un club capable de gagner bien plus que la course au 32e et dernier rang du classement général.

 

« Quand je te dis que je vais regarder du hockey, je dois ajouter que je ne le regarderai pas comme un amateur si tu comprends ce que je veux dire », que St-Louis m’a répondu lors de son point de presse.

 

Je ne sais pas si vous comprenez la même chose que moi. Mais ce que j’ai compris de cette précision, c’est qu’il regardera de très près de nombreux matchs des séries qui débuteront lundi. Des séries qui s’annoncent enlevantes au possible dans les deux associations. Et que loin de se contenter de regarder les matchs, St-Louis prendra aussi des notes sur les joueurs qui seraient susceptibles de venir l’aider à réaliser son objectif de faire du Canadien un club capable de retourner en séries et d’y faire belle figure au lieu de se contenter d’un acte de présence.

 

Si on ajoute aux succès qu’il a connus depuis son arrivée derrière le banc du Canadien le fait qu’il ait été sélectionné par Jeff Gorton et Kent Hughes qui ont misé gros en offrant le job d’entraîneur-chef de leur nouvelle équipe à un «coach» de hockey mineur, il est facile de croire que les patrons de St-Louis seront très attentifs aux commentaires que leur entraîneur-chef, bientôt libéré de son titre intérimaire, déposera dans les boîtes à suggestions accrochées à la porte de leur bureau.

 

Des commentaires qui auront sans doute des allures de demandes, voire d’exigences.

 

Mais il y a plus : si l’entraîneur-chef Martin St-Louis s’astreint à la même routine que la grande vedette Martin St-Louis s’imposait et que le coach passe les prochains mois à identifier les choses qu’il doit améliorer et à chercher les meilleurs moyens à prendre pour apporter ces améliorations, le prochain camp d’entraînement sera très intéressant.

 

Et on aura aussi hâte d’y assister qu’on avait hâte que la saison de misère 2021-2022 ne prenne fin vendredi.

 

Une saison au cours de laquelle le Canadien a encaissé 60 défaites, mais a évité d’atteindre le plateau des 50 revers en temps réglementaire (22-49-9-2). Une portion de saison au cours de laquelle le CH dirigé par Martin St-Louis a maintenu un dossier de 14-20-2-2.

 

Avant de dresser son plan d’attaque en vue de son premier camp d’entraînement à titre d’entraîneur-chef du Canadien, Martin St-Louis devra prendre les bouchées doubles en matière de travaux ménagers et d’implication parentale afin de rembourser ses dettes à l’endroit de son épouse et de ses enfants. Ils risquent toutefois d’entendre parler de hockey de temps en temps. Mais bon : ça doit faire partie des conversations habituelles dans la famille…

 

Price : l’incertitude persiste

 

Si St-Louis a été très loquace quant à son avenir à la barre du Canadien, il l’a été beaucoup moins quant à l’avenir de Carey Price.

 

Il ne sait pas – ou ne veut rien avancer – si Carey Price a disputé son dernier match dans l’uniforme du Canadien vendredi. S’il a disputé son dernier match en carrière, malgré le fait qu’il soit encore sous contrat pour les quatre prochaines saisons.

 

Il a toutefois indiqué que cette victoire facile a été tout aussi satisfaisante pour son gardien vedette qu’elle l’a été pour les partisans à qui le Canadien devait ce genre de célébration pour clore une saison très difficile au cours de laquelle leurs favoris sont loin de les avoir gâtés.

 

« Je suis convaincu que cette victoire est importante à ses yeux. On ne lui a pas donné d’aide lors de ses deux premières parties. Il s’est battu toute l’année pour retrouver la forme. Il a réglé ses problèmes. Comme tous les joueurs vedettes, Carey s’impose des objectifs importants en matière de performance. Il est très critique de lui-même. C’était bien pour lui de terminer sur une bonne note », que St-Louis a indiqué.

 

Carey Price devait rencontrer les journalistes après la rencontre. Sa cinquième depuis son retour au jeu. Le tout a été remis à samedi en raison des festivités qui se déroulaient dans le vestiaire.

 

Salut Pierre Gervais!

 

Après une journée au cours de laquelle les joueurs du Canadien l’ont couvert de cadeaux, les anciens du Tricolore et autres joueurs qui ont «profité» de ses services dans le cadre des Jeux olympiques ou des coupes du Monde avec Équipe-Canada l’ont couvert d’éloges, Pierre Gervais est venu commenter sa carrière à titre de préposé à l’équipement avec le Tricolore. Une carrière qui a pris fin vendredi après 35 saisons passées à dorloter les joueurs qui ont défilé dans «son» vestiaire.

 

Pendant ces 35 saisons, Gervais en a vu passer des joueurs. Des bons, des très bons, des moins bons, des pas bons du tout. Mais il leur a tous accordé l’attention qu’ils méritaient en aiguisant leurs patins comme ils l’exigeaient, en ajustant les pièces d’équipement comme ils le demandaient en partageant avec eux la frénésie de la victoire, l’agonie de la défaite tous comme les aléas du quotidien.

 

C’est cette camaraderie qui manquera le plus à Pierre Gervais qui s’est permis de voler au secours de ses joueurs après le match de vendredi. Au secours de Carey Price et de Shea Weber en particulier.

 

« Carey est un gardien exceptionnel, mais aussi un homme exceptionnel. Il était souvent le premier dans le vestiaire tôt le matin avec moi. On a beaucoup partagé ensemble. J’ai été à même de voir à quel point il a travaillé fort au fil des dernières années pour composer avec les blessures. Je ne sais pas ce que l’avenir lui réserve. Je ne suis pas médecin. J’espère qu’il pourra reprendre des forces et connaître encore quelques bonnes saisons. Mais si c’était son dernier match, c’était une manière fantastique de terminer », que Pierre Gervais a lancé.

 

Rien pour dissiper l’incertitude qui entoure l’avenir du gardien vedette.

 

Pierre Gervais a joué un rôle dans la transaction qui a amené Shea Weber à Montréal. Après une nuit de sommeil un brin courte à Nashville où il prenait part à la réunion annuelle de tous les responsables d’équipement de la LNH, Gervais a été réveillé à 6 h 30 le matin par un appel de son directeur général de l’époque : Marc Bergevin.

 

Gervais avait côtoyé Weber dans le cadre de Jeux olympiques et son d.-g. voulait savoir ce qu’il pensait du défenseur des Predators, car il était possible de l’obtenir en retour de P.K. Subban.

 

« Je lui ai dit : fais ça vite. Je lui ai dit d’envoyer les papiers à la Ligue – pour confirmer la transaction – avant que les Predators ne demandent plus. Ce n’est rien contre P.K. qui était un bon gars, mais Shea Weber c’est un phénomène », que Gervais a assuré.

 

De passage à Montréal, Shea Weber est venu au centre de la patinoire pour rendre hommage à Pierre Gervais avec le reste de ses coéquipiers. Il sera à Montréal pour les prochains jours. Il semble acquis qu’il rendra hommage à Guy Lafleur exposé en chapelle ardente dimanche et lundi, au Centre Bell, et qu’il sera également aux obsèques célébrées mardi avec une majorité de ses coéquipiers.

 

Pierre Gervais a aussi salué le courage de l’ensemble des joueurs qu’il considère parfois injustement critiqués.

 

« Si vous saviez à quel point ces gars-là sont des machines. Les calendriers sont rendus épuisants, ils jouent en dépit de blessures et des fois ça me fait mal d’entendre les critiques à leur endroit. »

 

Verre de champagne à la main, Pierre Gervais a qualifié de rafraîchissant l’apport de Nick Suzuki et de Cole Caufield au sein du vestiaire et sur la patinoire.

 

Quant au champagne, il semblait bien beau et bien bon dans la flûte que le jeune retraité tenait en main, mais Gervais s’est permis d’ajouter qu’il est bien meilleur quand il est bu dans une coupe Stanley. Ce qu’il a pu faire deux fois au cours de sa carrière de 35 ans avec l’organisation du Canadien.