Le Canadien entreprendra sous peu les négociations avec son défenseur vedette P.K. Subban et l’arrière d’utilité Raphael Diaz. Le directeur général du Canadien Marc Bergevin a confirmé mardi que lui et l’agent Don Meehan auront des discussions préliminaires d’ici une semaine ou deux dans ces deux dossiers.

Les négociations proprement dites suivront. Des négociations qui pourraient être longues. Surtout dans le cas de Subban.

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Fort de son talent, du trophée Norris qu’il a remporté l’an dernier, de la place importante qu’il occupe au sein de la formation et de l’immense popularité dont il profite, à Montréal bien sûr, mais aussi aux quatre coins de la LNH, l’arrière âgé de 24 ans pourrait se montrer très gourmand autant sur le plan de l’argent que sur celui de la durée du contrat qu’il recherchera.

Après s’être plié aux exigences du Canadien qui lui a offert un contrat de transition il y a deux ans, une entente totalisant 5,75 millions $ qui prendra fin en juillet prochain, P.K. Subban touchera le gros lot lorsqu’il apposera sa signature au bas de son prochain contrat. C’est acquis. Surtout si ce contrat s’échelonne sur une durée de huit ans, soit la limite maximale prévue à la nouvelle convention collective liant la LNH à ses joueurs.

Plusieurs agents contactés au cours des derniers jours assurent que Subban sera en mesure de toucher un salaire semblable à celui que les Maple Leafs de Toronto ont consenti le mois dernier à leur vedette offensive Phil Kessel : 64 millions $ répartis sur huit ans.

Cette moyenne de 8 millions $ par année semble élevée quand on la compare aux moyennes associées au contrat de Shea Weber (7 875 143 M$), Ryan Suter (7 538 462 M$), Kristopher Letang (7 250 000 M$ à compter de l’an prochain), Drew Doughty, Zdeno Chara (6 916 667 M$) et même Erik Karlsson qui a lui aussi un trophée Norris à son actif et (6,5 M$) et Alex Pietrangelo, la pierre angulaire de la défensive des Blues de St Louis qui sont de passage au Centre Bell mardi soir.

Mais parce que Subban est le prochain à signer, qu’il profitera donc de l’inflation « normale » qui prévaut dans la LNH sans oublier la hausse anticipée du plafond salarial dès l’an prochain et le fait qu’il a accepté de freiner ses exigences l’an dernier en se pliant au contrat de transition, plusieurs agents sont convaincus de l’à-propos d’un salaire moyen de huit millions $ sur huit ans pour l’as défenseur du Tricolore.

Contrairement à mes prétentions et à celles de plusieurs amateurs, la présence où l’exclusion de P.K. Subban de l’équipe canadienne en vue des Jeux olympiques de Sotchi n’aura pas une incidence directe sur les négociations à venir.

« La valeur de P.K. Subban dépasse les paramètres des Jeux. Comme agent, tu veux le plus d’arguments favorables à ton client possible. C’est évident. Et les équipes jouent le jeu inverse. Mais dans le cas d’un joueur comme P.K. je ne crois pas que Don (Meehan) ou Marc (Bergevin) perdrait ou gagnerait beaucoup en accordant de l’importance au dossier olympique. La place du joueur au sein de l’équipe, ses exploits passés et les projections sur sa contribution à venir sont bien plus importants », expliquait un agent bien en vue dans la LNH joint par le RDS.ca au cours des derniers jours.

Deuxième transition?

Et si le Canadien refuse d’ouvrir les coffres et de multiplier les années? Si Marc Bergevin reçoit le mandat de son propriétaire Geoff Molson d’afficher une ligne dure devant Subban une fois encore?

Cette décision pourrait malgré tout avantager le jeune défenseur.

Car après avoir joué le jeu du Canadien en acceptant le contrat de deux ans offert l’an dernier, Subban et son agent pourraient décider de réclamer à leur tour un contrat de transition.

Pourquoi?

Parce qu’en signant un contrat de deux ans d’une valeur oscillant entre 14 et 15 millions $, Subban frapperait à la porte du marché des joueurs autonomes dans deux petites années.

Et une fois disponible, Subban pourrait facilement faire monter les enchères et toucher plus que le salaire qu’il lorgne en vue de son prochain contrat.

Rien n’empêcherait le Canadien et Subban de s’entendre au cours de cet autre contrat de transition. C’est un fait. Mais Subban serait, sur le strict plan des affaires, perdant de se priver de la possibilité d’aller tâter le marché.

Joints au cours des derniers jours, le directeur général du Canadien Marc Bergevin et l’agent de Subban Don Meehan ont refusé catégoriquement d’étaler leurs stratégies quant aux négociations qui s’annoncent. Des négociations qui seront très intéressantes à suivre.

Et l’arbitrage?

Subban et le Canadien pourraient bien sûr avoir recours à cette solution s’ils se retrouvent dans un cul-de-sac l’été prochain.

Mais il serait très surprenant de voir le Tricolore adopter un tel scénario, les procédures d’arbitrage étant très ardues alors que les équipes défilent les reproches à l’égard de leur joueur dans le but d’obtenir le contrat le plus avantageux possible, les contrats ainsi signés à regret par l’une ou l’autre des parties annoncent la plupart du temps un divorce.

Un divorce qui n’aiderait en rien la cause du Canadien. À moins bien sûr que Marc Bergevin arrive à concocter une mégatransaction par le biais de laquelle il pourrait faire avaler aux partisans de son équipe la perte d’un joueur aussi important et populaire que Subban.

Mais bon! On est encore très loin de ce scénario catastrophe. Bergevin et Meehan auront l’occasion de s’invectiver, de donner de grands coups de poing sur la table et de se raccrocher la ligne au nez plusieurs fois avant d’en arriver là.

Markov : nouvel agent

Après s’être entendus relativement facilement sur les paramètres du contrat signé la semaine dernière par le défenseur Alexei Emelin, Marc Bergevin et Don Meehan ont bon espoir de s’entendre dans les dossiers de Subban et aussi de Raphael Diaz.

En passant, le Canadien avait placé le nom d’Emelin tout en haut de la liste de priorité en raison des risques associés au maraudage ouvert effectué par les équipes de la KHL.

Si les joueurs nord-américains sont moins sensibles aux millions de dollars que font miroiter les équipes de la deuxième ligue professionnelle en importance après la LNH, les Russes sont plus facilement intéressés. C’est normal. Car en plus de toucher des salaires supérieurs à ceux qui leur sont consentis dans la LNH, ils ont le plaisir de jouer à la maison. En s’assurant les services d’Emelin pour les quatre prochaines années (à compter de l’an prochain), le Canadien a donc évité la possibilité d’un exode vers la Russie de son défenseur robuste qui occupe une place importante au sein de sa brigade défensive.

Dans le cas d’Andrei Markov, les négociations s’annoncent plus difficiles. Surtout que des informations confirmées au cours des derniers jours ont permis d’apprendre que le vétéran défenseur avait décidé de larguer son agent : Don Meehan.

L’identité de celui qui le remplacera n’est pas connue pour le moment. Mais ce changement représente une mauvaise nouvelle pour le Canadien. Du moins pour l’instant puisque Marc Bergevin a convenu ne pas avoir la moindre idée de son futur interlocuteur dans le cas de Markov.

Pour cette raison, les négociations sont beaucoup moins imminentes dans le cas de Markov que dans ceux de Subban et Diaz.

Et si elles s’annoncent difficiles dans le cas de Subban, elles pourraient être plus ardues encore dans celui de Markov.

Le vétéran défenseur célébrera ses 35 ans le mois prochain. Il complétera en juillet la dernière année de son contrat de trois ans d’une valeur de 17 250 000 $.

Malgré son âge, et le fait que les blessures l’ont contraint à patienter jusqu’à sa 13e saison pour atteindre le plateau des 700 matchs en carrière dans la LNH, Markov entend passer à la caisse une fois encore.

Plus encore que son intention de demeurer à Montréal, avec le Canadien, Markov entend signer un autre contrat à long terme et à un salaire moyen équivalent à celui (5,75 millions $) qu’il touche actuellement.

Malgré les performances plus que satisfaisantes que Markov offre au Canadien depuis le début de la saison, il sera difficile de consentir un contrat de trois, quatre, voire cinq saisons à Markov pour le garder à Montréal.

Surtout que si elles semblent déraisonnables aux yeux de plusieurs observateurs, les demandes de Markov pourraient être consenties par quelques équipes de la LNH en manque d’expérience à la ligne bleue.

Les noms des Flyers de Philadelphie et des Oilers d’Edmonton viennent en tête d’une liste qui pourrait s’allonger d’ici l’an prochain.

Markov pourrait également profiter de la générosité des équipes de la KHL pour aller compléter sa carrière en Russie où il toucherait le salaire qu’il espère.

Andrei Markov n’est pas encore parti de Montréal. Ça non! Mais le changement d’agent qu’il effectue en ce moment annonce une intention claire de signer un contrat riche et long. Que ce soit à Montréal, ou ailleurs.

Quant à Diaz, bien que son avenir avec le Canadien soit loin d’être coulé dans le béton, le défenseur qui aura 28 ans en janvier s’acquitte très bien de sa tâche. À 1,25 million cette année, il remplit ce rôle à un salaire raisonnable dans les paramètres de la LNH.

Et bien que des jeunes comme Jarred Tinordi, Nathan Beaulieu, voire Greg Pateryn et Magnus Nygren frapperont bientôt à la porte du vestiaire du Tricolore, le Canadien serait malvenu de laisser partir le défenseur suisse sans rien obtenir en retour.

Car une fois sous contrat, Diaz pourrait être échangé et ainsi permettre au Canadien d’obtenir une compensation.

Trois dossiers à suivre…