Alors que P.K. Subban rentre au bercail, tout le monde y gagne.

-Le premier sujet fera taire la grogne populaire à son endroit alors que les succès de l’équipe, aussi tôt surviennent-ils, engrangeaient des accusations de gourmandise envers le défenseur.

-L’ajout de Subban permettra à tous les défenseurs d’être assis dans la bonne chaise. Markov restera le général, mais P.K., une fois le synchronisme revenu, allégera de façon positive la charge de travail des Gorges, Emelin et Diaz qui en profiteront pour pouvoir s’exprimer sans se prendre les patins dans leur langue qui traîne sur la patinoire .

-Avec un calendrier chargé, la profondeur est un élément primordial. À ce chapitre le CH s’améliore considérablement.

-Les partisans retrouvent un joueur des plus dynamique qui saura électriser le Centre Bell et faire rager l’adversaire.

- P.K. pourra bénéficier de l’approche d’un entraîneur d’expérience qui adore développer à leur plein potentiel des jeunes de talent. La main de fer de Michel Therrien le ramènera sur terre lorsque nécessaire. Et il aura en J.J. Daigneault un complice qui pourra lui enseigner ce qu’il doit savoir.

-Finalement, Marc Bergevin vient d’acquérir énormément de respect dans son vestiaire et à travers la LNH. Ajouté au rachat hâtif de Gomez, à l’embauche d’un personnel chevronné et au changement instantané d’atmosphère dans l’entourage de l’équipe; il a été très conséquent pour un directeur général qui en est à ses premières armes.

Décision rendue facile

Je n’étais âgé que de dix-neuf ans lorsque j’ai joué mon premier match dans la LNH. Encore d’âge junior. La position de gardien de but est tellement différente de celle d’attaquant, j’en conviens, mais si j’étais prêt à disputer un bon match avant d’aller poursuivre mon apprentissage, j’étais loin d’être prêt à faire le saut de façon définitive dans les ligues majeures. Alex Galchenyuk n’a que dix-huit ans, mais à la lumière de ce qu’il a démontré jusqu’à maintenant dans cette jeune saison, il est prêt.

L’état major des Canadiens a clos le débat en annonçant lundi matin qu’il passera, en compagnie de Brendan Gallagher, vingt ans, le reste de la saison écourtée avec le grand club. C’est aussi ici que j’arrêterai les comparaisons entre mon début de carrière et celui du troisième choix au total du dernier repêchage. Parce que j’étais un choix de fin de première ronde, parce que j’étais un gardien, mais surtout parce que c’était une autre ère. Sans comparer je m’aperçois toutefois, en me relatant mes premiers pas, à quel point les adolescents ambitieux ont aujourd’hui les outils nécessaires à portée de main pour réussir une entrée remarquée plutôt que hâtive. Je vous épargnerai les « dans mon temps » cependant.

J’ai obtenu mon premier départ au Great Western Forum de Los Angeles face aux Kings, amphithéâtre que je ne connaissais que grâce à la présence des Canadiens en finale de la coupe Stanley en 1993. Je ne connaissais à peu près rien de l’équipe que j’affrontais, mais quel état de surprise lorsqu’en patinant au banc de mon équipe pour la première infraction de l’adversaire, j’aperçois du coin de l’œil Tom Hanks à quelques sièges d’où j’ai pris ma gorgée d’eau. Je n’étais pas gros dans mes culottes. Tout ça sans compter que j’avais autre chose à accomplir dans les rangs juniors comme tenter d’être un élément dominant et de remporter à titre de gardien titulaire les championnats mondiaux. Il y avait aussi une technique à fignoler et un régime de conditionnement physique à rehausser afin d’endurer les rigueurs des dures saisons professionnelles dont on ne connaissait que très peu de détails. Mon séjour de trois semaines dans la LNH en 1996 aura été l’élément le plus éducatif pour moi et ayant le plus collaboré à l’ensemble de ma carrière de douze ans. Bref, j’avais énormément de croûtes à manger.

De nos jours, la technologie de l’information de même que la télédiffusion de presque tous les matchs font que l’effet d’intimidation n’existe plus pour les recrues. Si on y ajoute les médias sociaux et les agents à un âge de plus en plus jeune, c’est l’effet magique qui s’estompe un peu. Mais qu’à cela ne tienne, car le fait d’être un espoir de la LNH en 2013 a beaucoup de points positifs. Et, bénéficiant, sans le vouloir, des erreurs du passé, Galchenyuk jouira d’un encadrement de tous les instants de la part de la direction du Tricolore. La saison écourtée qui ne s’amorce qu’en janvier aura donc été la planche de salut pour les jeunes de sa trempe, comme Huberdeau et Gallagher pour ne nommer que ces deux-là. Les futures vedettes auront pu se tailler un poste au sein de leur équipe nationale respective et de se faire valoir à un niveau très élevé aux derniers championnats mondiaux juniors à Ufa après avoir dominé leur circuit junior. Sinon, ils auront ajouté à leur expérience une demi-saison professionnelle dans une LAH très relevée afin d’acquérir une motivation supplémentaire qu’ils n’auraient peut-être pas connue sans conflit de travail.

Une décision importante guettait le Canadien en ce qui a trait à ses jeunes prodiges. Galchenyuk, et Gallagher, de par leurs actions sur la glace et dans la vie de tous les jours leur ont rendu cette décision facile…