Je l’ai dit souvent déjà et plusieurs fois écrit : si j’étais DG dans la LNH je ne toucherais pas à Alexander Semin avec « une pôle de 100 pieds ». J’ai donc grimacé quand l’annonce de l’embauche de l’attaquant russe par le Canadien est tombée peu avant midi vendredi.

Le pari de donner à ce vétéran droitier aussi talentueux que paresseux le mandat de relancer l’attaque anémique du Tricolore et son attaque massive plus anémique encore me semblait risqué. Mais parce que Marc Bergevin a profité du fait que les 29 autres équipes le boudaient pour le mettre sous contrat à ses conditions, ce pari méritait d’être tenté.

À 1,1 million $ pour un an, Semin ne coûte vraiment pas cher. S’il profite du tremplin que lui offrent Bergevin et le Canadien pour faire ce qu’il fait de mieux, marquer des buts, et ainsi relancer sa carrière, ce pari sera même très rentable. Autant pour le Canadien que pour l’ailier droit.

Si Semin occupe encore ces deux postes à Noël, à la date limite des transactions et une fois en séries, on saura que Marc Bergevin a gagné son pari. Un pari qui serait doublement gagnant puisque Brendan Gallagher, aussi bon et teigneux soit-il, occuperait un rôle beaucoup plus à sa taille au sein d’un deuxième trio plutôt que d’évoluer au sein du premier trio. Ce qu’il a fait l’an dernier, parce que personne ne pouvait le chasser de ce poste.

Mais attendons!

Car s’il est capable du meilleur comme il l’a prouvé à maintes reprises depuis son arrivée dans la LNH en 2006. Semin est aussi capable du pire. Et c’est d’ailleurs au pire qu’il nous a habitués au cours des trois dernières saisons. J’ai donc bien hâte de voir comment Michel Therrien arrivera à composer avec un joueur aussi à l’opposé de ses valeurs sans perdre patience et sans s’arracher les cheveux qu’il lui reste sur la tête.

Mais bon! Si Semin gaspille la chance offerte par le Canadien, c’est lui qui sera le grand perdant. Car pour relancer sa carrière et prouver qu’il peut encore, à 31 ans, marquer des buts dans la LNH et obtenir un long contrat, il doit impérativement connaître une grosse saison à Montréal. Rien ne dit qu’il la connaîtra. C’est vrai. Mais on doit donner à Marc Bergevin le mérite d’avoir pris ce pari.