Sommaire du 4e match

MONTRÉAL – « Oui, il y a quelque chose de spécial dans notre groupe. Est-ce qu’on peut écrire notre propre histoire? Voilà ce qu’on veut faire. »

Dominique Ducharme ne craint pas de le dire publiquement. À vrai dire, il sait que de tels propos deviennent une motivation pour son groupe. 

Il a répondu ainsi à une question exposant les similitudes avec l’édition championne du Canadien en 1993. On peut penser aux victoires en prolongation, au balayage accompli en deuxième ronde, aux performances époustouflantes d’un gardien et, surtout, à des surprises causées en cours de route. 

Ce serait inutile de s’exciter trop vite quand on sait que le Canadien devra croiser le fer, en troisième ronde, contre l’une des deux meilleures équipes de la LNH : l’Avalanche du Colorado ou les Golden Knights de Las Vegas. 

Les entraîneurs sont des hommes de défis alors Ducharme et ses adjoints accueillent ce défi avec motivation surtout qu’ils disposeront de temps pour peaufiner la stratégie. 

« Ça va nous donner plus de travail de préparation, mais c’est bon de se mesurer aux meilleurs. Notre objectif n’est pas de s’arrêter ici. Si on veut se rendre où l’on souhaite, il faut battre les meilleures équipes », a convenu l’entraîneur-chef. 

Ce test d’envergure sera particulièrement intrigant à suivre puisque les attentes étaient très élevées entre le Canadien avant la saison et au début de celle-ci. Ça s’est grandement gâté par la suite et l’inconstance du club ne chassait pas les doutes. 

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« On a eu un peu l’impression que personne ne croyait en nous. On se retrouvait avec nous, nos partisans et nos proches. On se tient, on joue comme un groupe et on s’amuse. [...] On veut juste que la magie continue », a confié Tyler Toffoli. 

« Je suis simplement reconnaissant, c’était cool. Nos partisans et nos proches nous ont manqué dans les gradins. Ça sonnait comme bien plus que 2500 partisans », a ajouté l’auteur du but gagnant à propos des célébrations. 

Si Toffoli vient d’arriver avec le Canadien, Phillip Danault traverse sa sixième dans cet uniforme. Il ne cache pas que lui et des acteurs d’expérience du club, comme ses partenaires Brendan Gallagher et Artturi Lehkonen, savourent le tout.  

« Beaucoup de fierté, on travaille extrêmement fort depuis plusieurs années. On dirait que tout le monde joue son meilleur hockey en même temps. C’est beau à voir, mais personne n’est satisfait. C’est le meilleur temps de notre vie présentement », a raconté Danault qui était un petit bébé de trois mois quand le Canadien a soulevé la coupe Stanley en 1993.  

« J’ai rêvé de ramener la coupe à Montréal un jour, c’est notre chance cette année. On joue bien, mais on ne doit pas regarder trop loin tout en s’amusant dans ce processus », a-t-il précisé. 

Est-ce que l'adversité de la saison sera payante ?

Quand on lui demande d’expliquer le secret de ce groupe montréalais par rapport aux éditions précédentes, Danault évoque cette hypothèse. 

« On a des marqueurs, mais tout le monde accepte son rôle. On possède quatre bons trios avec des joueurs matures. Oui, notre noyau est jeune, mais (Nick) Suzuki et (Jesperi) Kotkaniemi ont un peu d’expérience. Tout le monde embarque dans le bateau et on a de l’expérience. Ça produit une excellente chimie, on a de tout. C’est vraiment le fun et c’est beau à voir », a jugé Danault. 

Toffoli a également été invité à identifier l’ingrédient déterminant de cette formation. 

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« On dirait qu’on se fiche de savoir quel joueur accomplira le travail. Tout le monde joue de la bonne manière et on joue chacun notre meilleur hockey au bon moment », a maintenu Toffoli qui s’est assuré de trouver Cole Caufield durant les célébrations. 

« Il est petit, je ne le voyais pas, a taquiné Toffoli. Quand je suis arrivé dans la LNH, des gars m’ont pris sous leur aile. J’essaie un peu de faire la même chose, mais il est bien meilleur que je l’étais à mes débuts. C’est un plaisir de jouer avec lui et Suzuki. »

Parlant de plaisir, le capitaine Shea Weber s’est présenté au micro avec un immense sourire. Ça en disait long de sa part. 

« On forme tellement un bon groupe avec cette équipe, ça se reflète sur la patinoire. Chaque gars joue pour ses coéquipiers », a vanté Weber. 

À 35 ans, Weber comprend que les ennuis vécus durant la saison deviennent des outils supplémentaires en séries. Il assure qu’il a toujours cru que sa troupe se rendrait aussi loin. 

« Bien sûr, ce fut le cas toute l’année. Il n’y a pas eu un moment qu’on a douté de notre équipe. Tous les clubs traversent des moments difficiles, le calendrier était éprouvant pour tout le monde. Mais on a composé avec cette adversité et ça peut nous aider », a-t-il évoqué. 

Il ne fallait toutefois pas compter sur Carey Price pour se lancer se joindre aux réponses optimistes. Il a encore démontré qu’il préfère, de loin, arrêter des boulets de canon que de répondre aux questions des journalistes.