MONTRÉAL – Durant une saison estivale, les entraîneurs d’une équipe de la LNH doivent travailler sur plusieurs aspects pour rehausser le calibre de jeu de leur formation. Dans le cas de Dominique Ducharme, l’un de ses mandats a été d’encadrer Jonathan Drouin pour l’aider à exposer tout son arsenal.

 

Cet été, Drouin a admis qu’il se complique parfois trop la vie sur la patinoire et que cette lacune le rattrape trop souvent dans la LNH alors qu’il pouvait s’en tirer au niveau junior.

 

Il a expliqué que c’est avec l’aide de Ducharme qu’il a scruté, au cours des dernières semaines, de nombreuses séquences vidéos sur lesquelles son exécution n’était pas optimale.

 

Discret dans son approche, Ducharme n’a pas trop voulu s’étendre sur les détails de cet exercice avec Drouin, mais il a bien résumé la situation.

 

« C’est un processus, il avance dans la bonne direction », a d’abord noté l’entraîneur adjoint rencontré dans le cadre du tournoi de golf au profit de la Fondation des Canadiens pour l’enfance au Club de golf La Vallée du Richelieu. Précisons que Claude Julien n’a pas pu y participer en raison d’un empêchement.

 

« On a regardé des choses ensemble et il s’est donné lui-même des points de repères. C’est important autant pour les joueurs que les entraîneurs de parfois – et même peu importe ta profession – de prendre un pas de recul pour regarder ce que tu fais et te préparer pour ce qui s’en vient », a poursuivi Ducharme avec justesse au sujet de celui qui a connu un dernier droit difficile en 2018-2019.

 

Du point de vue personnel, Ducharme a vu son nom être soulevé pour devenir le nouvel entraîneur-chef des Sénateurs d’Ottawa qui ont finalement embauché D.J. Smith. Il admet que c’est flatteur, mais il se concentre sur son évolution comme homme de hockey.

 

« On ne peut pas juste s’asseoir, attendre et reproduire la même recette sans se défier en tant que groupe d’entraîneurs. On recherche toujours d’autres façons d’aller plus loin pour pousser les joueurs à un autre niveau. C’est la réalité de chaque entraîneur pour tous les niveaux », a indiqué Ducharme.

 

Ce n’est pas uniquement à Ottawa qu’un nouvel entraîneur a été engagé. À travers la LNH, pas moins de sept organisations (les Sénateurs, les Panthers, les Sabres, les Flyers, les Kings, les Ducks et les Oilers) ont décidé d’investir sur un autre dirigeant. Julien et ses adjoints devront donc s’ajuster à trois nouveaux entraîneurs au sein de leur division.

 

« En général, ces entraîneurs arrivent avec le style qu’ils préconisent et ils n’en dérogent pas trop souvent. Ils sont, la plupart du temps, fidèles à leur réputation. Présentement, on se soucie avant tout de notre préparation, ce qu’on exécute bien. Plus les choses avanceront, plus on va épier les autres formations pour remarquer les changements effectués. Ça nous permet ainsi d’être bien préparés tôt dans la saison pour cette réalité », a exposé Kirk Muller lors de cet événement auquel assistait aussi Luke Richardson et Stéphane Waite, les autres adjoints.

 

Muller n’a pas tort, mais ce n’est pas aussi facile avec l’arrivée de Ralph Krueger à Buffalo.

 

« On se prépare avant tout pour connaître un bon départ, mais, quand on est opposés à de nouvelles idées, on s’assure de regarder les matchs préparatoires. Ça nous donne une bonne idée de ce qu’ils essaient de déployer », a argué Muller.

 

C’était aussi l’occasion de demander à Muller comment il avait réagi en apprenant que Michel Therrien, son ancien patron, avait accepté un défi en tant qu’adjoint à Alain Vigneault avec les Flyers.

 

« Vous savez quoi, on adore tous ce sport et c’est une occasion pour lui de revenir dans la LNH. Je présume que cette idée l’a convaincu d’accepter. On se sent tous privilégiés quand on peut travailler derrière un banc de la LNH, c’est une chance prestigieuse », a indiqué Muller qui a justement œuvré auprès de Vigneault lors des Championnats du monde ce printemps.

 

Peu de changements, mais une relève qui pousse

 

Ce qui semble évident, c’est que le Canadien devra se méfier de plusieurs rivaux qui ont procédé à des acquisitions. La formation montréalaise a été nettement moins active avec les ajouts de l’attaquant Nick Cousins, du défenseur Ben Chiarot et du gardien Keith Kinkaid.

 

Éternel optimiste, Muller préfère regarde le tout d’un bon œil.

 

« Je vois cela comme un bon signe. La saison dernière, c’était une belle année pour bâtir sur notre progression. On a vu bien des choses positives lors de cette saison. On sait tous qu’on avait effectué des changements durant la saison morte précédente quant à notre style de jeu. On a joué du hockey excitant, rapide et on est parvenus à connaître une saison plutôt constante. On a raté notre objectif de faire les séries donc on a changé quelques trucs cet été et il y a aussi les jeunes qui vont tenter de se tailler une place avec l’équipe. C’est l’une de nos dernières journées à pouvoir jouer au golf, mais bien des choses font que je suis excité pour ce camp d’entraînement », a exposé Muller.

 

Ces jeunes, en particulier Ryan Poehling et Nick Suzuki, vont attirer l’attention lors de cette étape intrigante.

 

« Chaque cas est unique, il y a plusieurs choses à prendre en considération. On aura plus les réponses durant le camp d’entraînement. Marc (Bergevin) et Claude auront une décision finale à prendre, mais ce sont souvent les joueurs qui offrent les réponses à moyen terme. Bien sûr, il ne faut pas se baser sur une seule journée du camp », a commenté Ducharme qui constate l’impact de la Fondation des Canadiens pour l’enfance notamment dans son coin de pays, à Joliette, où l’organisation bâtit sa 11e patinoire extérieure.

 

Cet automne, on parlera surtout de Poehling et Suzuki, mais le Canadien a été en mesure de renverser la vapeur quant à sa banque d’espoirs. Les Josh Brook, Cale Fleury, Cayden Primeau, Jesse Ylonen, Alexander Romanov et Cole Caufield vont aussi se pointer le bout du nez éventuellement. Spécialiste de l’attaque, Ducharme disposerait de toute une ressource en Caufield.

 

« Tout le monde était excité (quand il a été repêché) c’est certain, même si ça reste plus difficile à évaluer pour nous parce qu’on ne les voit pas beaucoup jouer. On a entendu plein de bonnes choses sauf qu’il faut être patient parce qu’il est jeune. On verra comment il va se développer, mais il possède certainement de belles habiletés pour avoir marqué un nombre incroyable de buts », a conclu Ducharme.