Contre des Islanders de New York éliminés de la course aux séries depuis Noël, peut-être même avant, des Islanders débarqués à Montréal avec 11 recrues au sein de leur alignement, le match s’annonçait facile.

Il l’a été.

L’ennui, et il est de taille, c’est qu’il l’a été pour les Islanders et non le Canadien. Des Islanders qui ont blanchi le Tricolore 2-0 devant des partisans désabusés qui n’ont pas manqué de vociférer leur mécontentement durant toute la rencontre.

Car non seulement le Canadien a-t-il été blanchi – c’était le premier jeu blanc de l’histoire des Islanders aux dépens du Canadien en 77 matchs disputés à Montréal – mais il a été dominé. Du début à la fin de la rencontre. Les jeunes, voire très jeunes, Islanders ont amorcé la partie en force. Tôt dans le match, ils affichaient 10 tirs contre trois pour le Canadien. La tendance s’est maintenue alors que les « Insulaires » ont terminé la rencontre avec 30 tirs sur la cage défendue par Carey Price contre seulement 19 sur celle défendue par Evgeni Nabokov.

Bon! Pas question de paniquer. Car au-delà du revers d’hier le Canadien n’a encaissé qu’une troisième défaite en temps réglementaire (10-3-1) à ses 14 derniers matchs.

« La concentration n'y était pas »

Mais il faut dire les choses comme elles sont : le Canadien a été mauvais hier. Lamentable même. Sans vie, sans âme, sans rien.

« Nous étions pourris », a d’ailleurs convenu Thomas Vanek.

« Nous avons disputé un mauvais match », a ajouté un Michel Therrien moins incisif que son joueur vedette dans son analyse.

Mais peu importe que les mots choisis pour commenter la déconfiture de l’équipe soient polis ou moins polis, l’analyse demeure la même : le Canadien ne méritait d’aucune façon la victoire.

Et Tampa s’approche

Comme une mauvaise nouvelle arrive rarement seule, le Canadien se réveille ce matin avec le Lightning de Tampa Bay qui lui souffle dans le cou.

Tampa ayant battu les Flyers de Philadelphie 4-2 jeudi soir, le Lightning n’accuse plus qu’un retard d’un petit point derrière le Canadien. Le Tricolore n’a qu’un match à disputer en saison régulière – samedi au Centre Bell contre les Rangers de New York – alors que le Lightning reçoit les Blue Jackets de Columbus vendredi avant de clore sa saison dimanche après-midi à Washington.

Le calcul est simple : même si le Canadien remporte son match face aux Rangers samedi, il pourrait être coiffé au fil si le Lightning gagnait ses deux dernières rencontres.

Cela dit, si les deux équipes terminent sur un pied d’égalité au chapitre des points récoltés, le Canadien obtiendra l’avantage de la patinoire. Affichant plus de victoires en temps réglementaire et en prolongation, le Tricolore devancerait ses adversaires du nord de la Floride. La première ronde opposant les deux clubs se mettrait donc en branle à Montréal.

L’horaire n’est pas encore confirmé par la LNH, mais si la série débute à Montréal, les deux premiers matchs seront disputés mercredi et vendredi prochain au Centre Bell. La série se transportera ensuite à Tampa dimanche et mardi pour les matchs trois et quatre.

On verra pour la suite.

Fatigue mentale et physique

Parce que le Canadien disputait jeudi un deuxième match en deux soirs après sa défaite de 3-2 encaissée en prolongation à Chicago mercredi, la fatigue a sans doute handicapé le Tricolore.

Mais cette fatigue physique ne peut expliquer l’ensemble des déboires du Tricolore face aux Islanders. Des déboires que Carey Price, très solide dans la défaite, a permis de minimiser. Car n’eût été sa performance, le revers aurait pu être beaucoup plus cuisant. Beaucoup plus gênant.

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Après une séquence étincelante, le trio de Desharnais, Vanek et Pacioretty a été plus brouillon hier. Plusieurs passes ont raté la cible et les tirs ont été beaucoup moins précis.

Volé à deux ou trois reprises par Corey Crawford à Chicago mercredi, Max Pacioretty a vu le gardien Nabokov le priver de son 40e but de la saison avec un arrêt solide en deuxième période.

Mais au-delà les quatre tirs cadrés de Pacioretty, il était clair que ses coéquipiers tentaient beaucoup trop de l’alimenter pour lui offrir la chance d’atteindre le plateau des 40 buts au lieu de simplement laisser le jeu suivre son cours.

Le premier trio n’a pas été fort. C’est un fait.

Mais il est loin d’être le seul coupable.

Tomas Plekanec, qui a donné son corps et son âme à son équipe en relevant des mandats défensifs difficiles tout au long de l’année, avait des jambes de plomb hier soir.

Il n’avançait pas.

Mais au lieu de le confiner au banc ou d’espacer ses présences, il me semble qu’il aurait été plus profitable de simplement lui donner congé face aux Islanders. Un congé qui aurait été fort mérité d’ailleurs.

Je sais que Plekanec n’est pas du genre à réclamer un congé. C’est tout à son honneur. Mais pour éviter une situation délicate comme celle d’hier alors qu’il a passé plus de temps qu’à l’habitude sur le banc.

Cela dit, avec le virus qui a frappé Lars Eller au point de l’obliger à déclarer forfait mercredi, à Chicago, le Canadien aurait dû effectuer un rappel de Hamilton pour offrir un congé à Plekanec. Une procédure qu’il pouvait certainement se permettre…

Où était Subban?

Si les joueurs devant lui n’ont pas disputé un fort match, l’entraîneur-chef Michel Therrien a pris des décisions qui n’ont pas aidé la cause de son équipe.

Remarquez qu’au nombre de fois où ses coups de dés ont mené son club vers la victoire, l’entraîneur-chef du Canadien a lui aussi droit à l’erreur de temps en temps.

Mais lorsque le Canadien s’est trouvé à quatre contre trois en milieu de deuxième période, il a été surprenant de voir Andrei Markov sur la patinoire à titre de seul défenseur – avec le trio de Desharnais devant lui – alors que P.K. Subban était sur le banc.

Markov affiche 2 buts et 19 passes cette saison en avantage numérique. C’est seulement deux buts de moins que Subban en supériorité numérique.

Mais au-delà les nombreuses qualités de Markov, il me semble que la qualité du tir de Subban, surtout dans une situation de quatre contre trois, aurait dû dicter sa présence sur la glace.

Subban ne dispute pas son meilleur hockey depuis quelques semaines. C’est vrai. Il cache peut-être même une blessure. Sait-on jamais. Mais à l’aube des séries, et surtout alors que l’attaque massive du Canadien cherche à obtenir le survoltage qui la relancerait, un but de Subban à quatre contre trois n’aurait certainement pas nui.

Il n’est pas venu.

Et le Canadien s’est fait blanchir en trois attaques massives. Il a donc été blanchi à ses 20 derniers avantages numériques obtenus lors des sept derniers matchs.

Histoire de rappeler ses joueurs à l’ordre un brin ou deux, afin de les aider à rebondir samedi avec une victoire dans le cadre du dernier match de la saison, Michel Therrien tiendra un entraînement à midi vendredi à Brossard.

Galchenyuk : deux semaines

Blessé au genou droit lors du match de mercredi à Chicago, Alexander Galchenyuk ne sera vraisemblablement pas disponible pour la première ronde des séries.

Une tuile qui rendra le Canadien plus vulnérable sur le flanc gauche. Surtout si Brandon Prust (épaule) et Travis Moen (commotion) ne sont pas en mesure de venir prêter main-forte à leur coéquipier.

Les prochains jours devraient nous permettre d’en apprendre davantage sur l’état de ces blessés…

Murray : aucune sanction

De retour au jeu après qu’il eut écoulé sa suspension de trois parties, le défenseur Douglas Murray s’est remis dans le pétrin en deuxième période lorsqu’il a été chassé de la rencontre pour une mise en échec aux dépens de Johan Sundstrom.

Le solide défenseur du Canadien a écopé d'une pénalité majeure de cinq minutes pour une mise en échec par-derrière. Cela dit, le joueur des Islanders a tourné le dos à Murray alors que ce dernier s’apprêtait à le frapper.

Si la sanction imposée par les arbitres semblait appropriée, elle n’entraînera pas de mesure supplémentaire alors que les responsables de la sécurité des joueurs ont confirmé ne pas avoir l’intention de s’impliquer au dossier.