BROSSARD – À sa première saison chez les professionnels, Zachary Fucale a obtenu 42 départs devant le filet des IceCaps de St. John’s. Les trois gardiens qui ont obtenu le reste du boulot à ses côtés ne font plus partie de l’organisation du Canadien.

Eddie Pasquale, le principal adjoint de Fucale l’année dernière, est entré sans cérémonie dans le club des anciens au cours de l’été. Il y avait alors déjà été précédé par Ben Scrivens et Dustin Tokarski.

C’est toutefois loin de signifier que Fucale a maintenant le monopole au sein du club-école. La mise sous contrat du jeune universitaire de 22 ans Charlie Lindgren en mars dernier et l’embauche du vétéran Al Montoya à l’ouverture du marché des joueurs autonomes en juillet mènent au calcul suivant : en ajoutant Carey Price et Mike Condon à l’équation, on obtient présentement cinq gardiens pour quatre postes chez le Canadien et le principal maillon de son réseau de filiales.

Fucale sait compter, mais juste au cas où, il peut être certain que quelqu’un, quelque part, lui offrira une mise à jour sur sa nouvelle réalité. Et sa réponse restera toujours la même.

« Ça ne change rien, vraiment, a platement réagi le gardien de 21 ans lors de l’ouverture officielle du camp des recrues du Canadien jeudi. C’est partout comme ça. Dans toute la Ligue, il y a des gardiens et de la compétition. Alors pour moi, ça ne change pas mon plan. J’arrive sur la glace, je travaille fort et c’est tout ce que je peux faire. Je veux forcer des décisions difficiles. »

La saison 2015-2016 en fut une d’apprentissage pour Fucale. Dans une ligue où abondent les vétérans au bagage bien rempli, le jeune homme de Rosemère a affiché des statistiques à l’image d’un collectif en reconstruction à St. John’s. Il a terminé au 42e rang de la Ligue avec une moyenne de buts alloués de 3,13 et au 37e rang avec un taux d’efficacité de ,903.

Sans mettre de qualificatif sur son baptême pro, l’ancien choix de deuxième tour du CH affirme simplement que son objectif est d’avoir « une meilleure année que l’année passée ».

« Je veux voir une progression, c’est important pour moi. À mesure que les semaines avancent, si je vois que je progresse à chaque jour et que je vais dans la bonne direction, au bout de la ligne ça va être positif. »

Habitué de jouer du gros hockey de printemps, Fucale est tombé en vacances à la mi-avril la saison dernière. C’est du bon pied qu’il s’est remis au travail cinq mois plus tard.

« Mon état d’esprit, pendant tout l’été, c’était d’arriver fin prêt au camp, de travailler le plus fort possible, de mettre toutes les chances de mon côté, de prendre soin de mon corps. Finalement, le camp est commencé et mon état d’esprit n’a pas changé. »

Au tournoi des recrues où les espoirs du Canadien affronteront ceux des Sénateurs, des Maple Leafs et des Penguins à compter de vendredi à London, Fucale partagera le filet avec Lindgren et le jeune de 19 ans Michael McNiven, qui avait mérité un contrat de trois ans au terme de la compétition l’année dernière.

Une nouvelle passion

Pour garder la forme, mais aussi pour décrocher du hockey et s’aérer l’esprit, Fucale s’est immiscé au cours des dernières années dans le monde des sports de combat. Sur ses comptes de réseaux sociaux, on peut le voir sur des photos en compagnie des boxeurs Oscar Rivas et Eleider Alvarez ou encore avec le combattant de l’UFC Olivier Aubin-Mercier.

Plusieurs athlètes professionnels ont, au cours des dernières années, intégré quelques disciplines d’arts martiaux mixtes à leur routine pour parfaire leur condition physique, mais le svelte cerbère n’est pas rendu là.

« Je n’utilise pas ça pour m’améliorer au hockey, c’est vraiment plus un loisir. Je pense que personne ne serait content si je recevais des tapes dans la face, alors mon but n’est pas d’aller trop en profondeur. J’ai juste le goût d’en apprendre un peu plus, je trouve ça le fun. Ça aide à décrocher et je me suis fait des bons amis grâce à ça. »

Pas de jiu-jitsu ou de lutte pour Fucale, donc, qui se limite à faire un peu de pads... et à écouter les galas à la télévision!

« Le jiu-jitsu, c’est dangereux pour les articulations, même si tu fais attention. Je ne veux pas me blesser là-dedans, ça ne serait vraiment pas une bonne idée de pousser trop la note. »