C'est surprenant de la part du Canadien d'annoncer le congédiement de Jacques Martin le matin d'un match, mais quand on y pense, il n'y a pas vraiment de bon moment pour remercier un entraîneur.

En fait, Jacques Martin a probablement été mis au courant de la décision de Geoff Molson et Pierre Gauthier vendredi soir, mais on a attendu au lendemain matin pour l'annoncer à tout le monde. Personnellement, je suis convaincu que Randy Cunneyworth, lorsqu'il s'est couché vendredi soir, savait qu'il était le nouvel entraîneur du Tricolore.

Je suis un peu surpris et déçu par ce revirement de situation. J'ai pris quelques minutes ce matin pour étudier l'historique des entraîneurs du Canadien au cours des dernières années. Je n'ai pas reculé trop loin, mais je me suis quand même rendu à Jean Perron en 1986. C'est incroyable le nombre d'entraîneurs qui sont passés par Montréal depuis! C'est dommage, parce qu'on aimerait toujours voir une organisation afficher une certaine stabilité, comme les Sabres de Buffalo avec Lindy Ruff ou les Predators de Nashville avec Barry Trotz.

Je ne sais pas comment s'est déroulé le processus décisionnel du Canadien, mais je sais une chose : Cunneyworth est l'homme de Pierre Gauthier. Il l'a embauché la saison dernière pour diriger les Bulldogs. Il a ensuite laissé partir Kirk Muller, à qui il avait d'ailleurs préféré Cunneyworth pour le poste à Hamilton, pour amener son homme dans la LNH.

Je ne veux pas défendre Jacques Martin. Il n'a peut-être pas toujours pris les bonnes décisions et l'utilisation qu'il faisait de certains joueurs faisait jaser. Il y a aussi eu cette petite chicane avec Erik Cole en début de saison. Mais ce n'est quand même pas lui qui est allé chercher Scott Gomez, qui a décidé que Markov serait blessé pour la première moitié de la saison ou qui est responsable des moins bonnes performances de P.K. Subban!

Comme entraîneur, tu es victime des joueurs que tu as sous la main et je ne m'attends pas à ce que Randy Cunneyworth fasse des miracles. Le Canadien ne sera pas meilleur que Pittsburgh et Philadelphie avec un nouvel homme derrière le banc.

Il y a aussi eu cette histoire avec le départ de Perry Pearn. C'est peut-être à partir de ce moment que Martin et Gauthier ont eu de la difficulté à cohabiter.

J'étais là quand Alain Vigneault s'est fait congédier et je trouve que les deux situations se ressemblent beaucoup. Des joueurs blessés, des vedettes qui ne sont pas à la hauteur...

Mais il y a une dernière question que je me pose : le fameux système de Jacques Martin, est-il si compliqué que ça ou est-ce plutôt les joueurs qui ont décidé d'abandonner?

*Retranscription de l'intervention de Benoît Brunet à Sports 30.