MONTRÉAL – Jakob Pelletier se voyait forcer la main des dirigeants des Flames de Calgary au camp d’entraînement. La nervosité l’a empêché d’y parvenir, mais il s’éclate déjà avec le Heat de Stockton. 

En quatre matchs, l’ailier gauche de 20 ans a déjà récolté deux buts et trois mentions d’aide. Cette production le classe parmi le top-10 des pointeurs de la Ligue américaine de hockey. 

La LAH n’est pourtant pas reconnue pour son hospitalité envers les recrues. Pelletier reconnaît qu’il a peiné à trouver son rythme d’entrée de jeu, mais la semaine de préparation après le premier week-end a été déterminante. 

« Quand je compare le premier week-end et celui qui vient de passer, je vois une très grosse différence », a jugé Pelletier qui avait tout de même enfilé son premier but professionnel lors du week-end qui lançait la saison. 

Outre le rythme professionnel à apprivoiser, Pelletier ne craint pas d’admettre que le reste de l’adaptation se jouait au niveau de la confiance. 

« J’étais nouveau et le plus jeune aussi. Disons que je n’étais pas tant en confiance, a-t-il reconnu avec sa franchise habituelle. C’est sûr que je voulais un peu gagner le respect des boys ici. »

Il n’a eu qu’à être fidèle à sa personnalité. Avec le style acharné qu’il prône, il tarde rarement à faire sentir sa présence.  

« Je ne suis peut-être pas le plus gros ni le plus grand, mais si je continue à faire ce que j’ai fait dans le midget et le junior, je devrais être correct », a mentionné Pelletier qui était soulagé que son identité ne perdait pas de son efficacité à cet échelon supérieur. 

Il a obtenu cette validation à un moment opportun alors qu’il a brillé avec une prestation d’un but et deux mentions – lui méritant la première étoile – face à nul autre qu’au nouveau club de Joël Bouchard. 

« Ils ont une jeune équipe et je pense qu’ils vont être bon d’ici un mois. Mais c’est sûr que c’était vraiment bien de pouvoir gagner ce match », a répondu Pelletier à propos du triomphe de 6-2 contre les Gulls de San Diego. 

Quand il réfléchit à son début de saison convaincant avec le Heat, Pelletier en arrive à cette conclusion au sujet de son camp avec les Flames. 

« J’ai réalisé que j’étais pas mal stressé pour ces matchs (préparatoires). Si j’avais juste joué mon style de match, ça se serait peut-être mieux passé. L’an prochain, ou quand que je vais avoir une chance, ce sera à moi de ne pas trop m’en faire », a indiqué Pelletier. 

« Mais ce n’est pas un échec d’être ici, je suis là pour me développer ainsi que gagner en force et en confiance », a-t-il visé avec raison alors que les Flames (4-1-1) connaissent un excellent départ. 

Pour l’instant, Pelletier est jumelé à Matthew Phillips et Adam Ruzicka qui détiennent une expérience fort utile pour son évolution. Derrière le banc, Mitch Love effectue ses débuts en tant qu’entraîneur-chef dans la Ligue américaine. Pelletier l’a toutefois côtoyé au tournoi Hlinka-Gretzky et au Championnat mondial junior. 

Love devient un allié crucial pour favoriser le développement du choix de première ronde (26e au total) des Flames en 2019. Un jeu plus complet d’un bout à l’autre de la patinoire et un accent sur le développement physique constituent les priorités. 

Un éloignement un peu difficile, mais le plaisir est au rendez-vous

Quant à ses coéquipiers, le changement est drastique avec la LHJMQ et le Midget AAA alors qu’il était entouré de plusieurs amis. Avec Stockton, Pelletier connaît à peine Connor Zary (du CMJ) et Dmitry Zavgorodniy (de l’Océanic). 

« Personne ne parle français non plus. Bref, tout était nouveau durant une semaine. Les gars savent aussi que je ne parle pas tant bien anglais donc on s’amuse avec ça et c’est bien plaisant jusqu’à maintenant », a raconté Pelletier, un coéquipier adoré à chacun de ses arrêts. 

Avant d’entamer la vingtaine, c’était déjà un grand défi d’aller jouer avec les Widcats à Moncton pendant trois saisons et avec les Foreurs à Val-d’Or pour une dernière année. Par contre, ça ne se compare point à un déménagement en Californie. 

« C’est vrai que ç’a été un coup. Ce fut quand même dur de trouver une maison à louer et de décider si je la partageais. Ça fait plusieurs petits ajustements en quelques jours demi », a confié Pelletier qui habite avec Zary. 

Pour un jeune comme Pelletier qui provient d’une famille tissée serrée, l’ajustement ne se fait pas aussi vite que quelques coups de patin. 

« Je pense que ça va être difficile parce que je suis quand même proche de mes parents et mes frères. Mais mes saisons à Moncton et Val-d’Or m’ont préparé un peu. J’ai déjà regardé et on a comme une pause (d’une semaine) pour Noël. Ça va parfois être tough, mais ça passera vite avec les matchs », a exprimé le gaucher. 

Force est d’admettre que sa réalité sera bien différente de celle d’un espoir québécois qui évolue avec les Marlies de Toronto ou les Senators de Belleville, mais il a déjà trouvé du positif. 

« On a lancé une ligue de golf, c’est pas mal la seule chose à faire ici après nos pratiques », a conclu Pelletier en sachant qu’il fera des jaloux alors que le froid s’installe au Québec.