Congédié de son poste d'entraîneur des Gulls de San Diego dans la Ligue américaine en compagnie de ses adjoints Maxime Talbot et Daniel Jacob, Joël Bouchard n'est pas tombé en bas de sa chaise quand il a appris la nouvelle.

Le directeur général des Ducks d'Anaheim, Pat Verbeek, a informé la décision de l'organisation aux trois hommes mardi matin.

Bouchard ne se morfond pas sur ce renvoi et par la tournure des événements, lui qui a obtenu le poste le premier juillet dernier après trois ans à la barre du Rocket de Laval. Il n'était tout simplement pas l'homme de Verbeek, qui a décidé de faire le ménage dans l'organisation depuis sa nomination.  Il a été embauché au début février pour succéder à Bob Murray, qui a quitté pour soigner des problèmes personnels.

Verbeek greffera ses hommes de hockey à la direction du club. Deux jours avant le début des séries, il avait d'ailleurs remercié celui qui campait officieusement le rôle de DG par intérim des Gulls et qui était dans l'organisation depuis longtemps,Todd Marchant.

« On s'y en attendait un peu. On a été embauché par Bob Murray qui a dû quitter au début d'octobre. La situation n'était pas évidente. Bob avait confiance en nous et on avait un plan, » a déclaré Bouchard lors de son passage à l'émission le 5 à 7 à RDS.

Bouchard, qui est de retour au Québec, n'est aucunement amer envers les Ducks. « C'est sans doute le congédiement le plus cordial de l'histoire. On a jasé 20 minutes avec Dan et Max, les quatre ensembles. Pat a été très généreux et candide à la fois dans nos discussions. C'est un concours de circonstances. »

À sa première campagne à la barre de l'équipe, Bouchard a guidé les Gulls à un dossier de 28-33-7. Depuis longtemps, lui et ses adjoints se doutaient du sort qui les attendait à la fin de la saison, ce qui ne l'a pas empêché de faire son travail jusqu'au bout. « Ça n'a rien changé pour notre travail. Je suis fier de mon personnel d'entraîneurs et des joueurs. On a donné un coup jusqu'à la fin pour faire les séries et on a eu de bons moments avec une équipe diminuée à certains moments. »

Bouchard ignore ce qui l'attend au niveau professionnel. Il avait signé un contrat de trois ans avec l'organisation. Il sait fort bien qu'un congédiement d'un poste d'entraîneur dans la LAH est une tache à un curriculum vitæ d'un entraîneur qui aspire à la LNH.  Il voit quand même  les choses avec philosophie.

« Je ne m'attends pas à avoir 22 millions d'entrevues dans la LNH. Je suis réaliste et je vais avec ce qui arrive, c'est pour cela que ça ne m'énerve pas. J'ai confiance en mes compétences, mais je suis aussi réaliste.  Est-ce que je pourrais être capable de diriger dans la LNH?  Si tu me donnais le poste demain matin, je ne tremblerais pas dans mes bottes.  »