En 1971, les Remparts de Québec étaient l'équipe de l'heure dans la vieille capitale. Le club chéri de la ville de Québec partait à la conquête de la Coupe Memorial. Il y a trente ans, la formule du tournoi n'avait rien de comparable avec ce qui existe aujourd'hui. "Il y avait plus de voyages, les séries étaient plus longues, je trouvais ça plus intéressant aussi. Ca ressemblait plus aux séries de la coupe Stanley pour rendre le tout plus intéressant," a dit Guy Lafleur.
De l'intérêt certes, mais en même temps un tel format était très exigeant car il fallait parcourir le pays pour conquérir la coupe Memorial.
Lafleur se souvient de l'enthousiasme presque démesuré des partisans des Remparts, notamment contre les Hawks de Ste-Catherine, une équipe pour laquelle jouait Marcel Dionne. "La série s'était terminée parce que l'équipe n'a pas voulu revenir à Québec parce que ça brassait pas mal."
Les Remparts de Québec ont toujours été reconnus pour avoir des partisans fanatiques. "A cette époque, on remplissait le Colisée, les partisans nous suivaient autant à la maison que sur la route. Il y avait toujours une vingtaine d'autobus qui nous suivaient sur la route, Même à Charlettown, ils avaient nolisé un avion pour venir nous voir jouer là bas."
La fièvre des séries était à son summum. La chanson fétiche des Remparts clamait haut et fort, "Ils sont en or", une façon pour les partisans de l'époque de décrire leurs joueurs favoris.
La finale opposait les Remparts aux Oils King d'Edmonton une formation pour laquelle évoluait deux futurs joueurs des Black Hawks de Chicago Darcy Rota et Phil Russell.
Sur le plan strictement du hockey, le défi était renouvelé à chaque série, car en 1971, l'espionnage du club adverse grâce à la magie de la vidéo était inexistant. "Tes adversaires, tu les connaissais uniquement la journée où tu jouais contre eux. On n'avait pas la chance de les voir jouer pendant la saison régulière. On en entendait parler énormément."
Guy Lafleur était le grand leader du club. Un leader bien entouré avec Jacques Richard et André Savard.
Les plus vieux se souviendront de Réjean Giroux, Jacques Locas, Richard Nantais de même que Pierre Roy et Charles Constantin qui eux ont déjà joué avec les Nordiques.
La conquête de la Coupe Memorial par une formation de la ligue junior majeure du Québec a donné de la crédibilité au circuit québécois, jusque-là dénigré par plusieurs. "Cela a été un plus parce que la ligue junior majeure du Québec était ignorée, on disait que c'était une ligue pas très sérieuse où il y avait pas beaucoup de talent. Cela a prouvé que la ligue se tenait debout, l'avenir l'a prouvé car il y a eu plusieurs bons joueurs qui évolué dans la Ligue nationale."
Jadis reconnu pour l'abondance de ses joueurs offensifs dont les plus célèbres sont Guy Lafleur et Mario Lemieux. Aujourd'hui, le circuit québécois se démarque pour la qualité de ses gardiens de but.