Suivez la finale de la Coupe Memorial entre les Bulldogs et les Sea Dogs dès 18 h ce soir sur RDS et RDS Direct.

MONTRÉAL – Les Sea Dogs de Saint John et les Bulldogs de Hamilton ont lancé la Coupe Memorial il y a un peu plus d’une semaine. Ils vont la boucler ce soir.

Neuf jours se sont écoulés depuis que les chemins des deux clubs se sont croisés en phase préliminaire. Arrivés à la dernière intersection, lequel des deux arrivera à destination?

Voici cinq pistes de réponse.

La fatigue

Quand les Sea Dogs ont enfin eu la chance le 20 juin dernier de sabler la rouille de leur carrosserie après un « congé » involontaire de 38 jours imposé par l’Océanic de Rimouski, leurs adversaires de la soirée, les Bulldogs, venaient à peine de débarquer au Nouveau-Brunswick après une lutte acharnée de sept matchs contre les Spitfires de Windsor.

La fatigue des Ontariens, couronnés champions de l’OHL cinq jours plus tôt, crevait les yeux. Dans un revers de 5-3, les Bulldogs n’étaient pas l’ombre d’eux-mêmes. Cette équipe qui avait régné presque sans partage sur son circuit du premier au dernier jour de la campagne 2021-2022 multipliait les revirements, était en retard sur la rondelle et l’attaque manquait de ce synchronisme qui l’avait jusque-là pourtant si bien servi.

« On avait l’air fatigués, je ne pense que pas que mentalement on était assez concentrés pour amorcer le match comme nous l’avons fait dans les derniers matchs », concédait l’entraîneur Jay McKee en point de presse après la rencontre.

Au lendemain de celle-ci, les Bulldogs ont obtenu une journée de congé qui était déjà planifiée à leur horaire avant même le revers contre les Sea Dogs, et sont allés se changer les idées en mer pour observer des baleines.

Revigorés, les champions ontariens ont petit à petit retrouvé leurs moyens, mais ont dû survivre à deux matchs sans lendemain – contre les Oil Kings d’Edmonton en phase préliminaire d’abord, puis contre les Cataractes de Shawinigan en demi-finale – pour retrouver les Sea Dogs en finale.

Un troisième – quatre si on tient compte du duel no 7 contre les Spitfires – les attend ce soir alors qu’ils joueront une 17e rencontre depuis le 12 mai dernier, jour de l’élimination surprise des Sea Dogs au premier tour des séries de la LHJMQ.

Qui arrêtera William Dufour?

Quand William Dufour prend les choses en mains, difficile de lui faire lâcher le morceau.

Un but, deux buts, trois buts, quatre buts... À lui seul, le gros attaquant des Sea Dogs a d’abord effacé un déficit de 3-0 en moins de neuf minutes de jeu, avant d’asséner le coup fatal aux Cataractes dans une victoire de 5-3 qui a propulsé Saint John directement en finale à la conclusion de la phase préliminaire.

Pour l’espoir des Islanders, une sélection de 5e ronde en 2020 récemment mis sous contrat, il s’agissait alors d’un 11e match de plus d’un but en 2021-2022, et un deuxième de quatre buts.

Meilleur buteur de la compétition avec six réussites, le franc-tireur par excellence au pays cette année a marqué dans chacune de ses trois rencontres jusqu’à maintenant. Il domine aussi ses pairs au chapitre des lancers avec 26, soit sept de plus que ses plus proches poursuivants, notamment Avery Hayes et Jan Mysak, deux joueurs des Bulldogs qui ont joué un match de plus.

Les Bulldogs ont prouvé lundi soir, en demi-finale contre les Cataractes, qu’ils sont en mesure de limiter les dégâts contre des joueurs de la trempe de Dufour. Mavrik Bourque et Xavier Bourgault, qui trônent encore aujourd’hui au sommet du classement des meilleurs pointeurs de l’exercice avec sept points chacun, ont été « limités » à deux points par les Bulldogs dans une victoire de 4-3 acquise en prolongation.

Reste qu’il vaut mieux ne jamais prendre Dufour pour battu. Trois buts, c’est si vite marqué parfois...

L’éveil de Mason McTavish  

Si Dufour a cette capacité de faire basculer un match en faveur des siens, il en va de même pour le joueur étoile des Bulldogs Mason McTavish.

Après une première performance discrète contre les Sea Dogs, de laquelle il est ressorti sans point et avec un différentiel de moins-1, McTavish a d’abord repris du poil de la bête dans le match suivant. Puis, lors des duels sans lendemain contre les Oil Kings et les Cataractes, on a revu le vrai McTavish. Le joueur de la LNH dans les rangs juniors.

Contre Shawinigan en demi-finale, l’espoir des Ducks d’Anaheim a dans un premier temps tiré avantage de l’espace s’offrant à lui en entrée de zone pour servir une passe des grandes ligues à son coéquipier Artyom Grushnikov, aidant celui-ci à créer l’égalité en fin première période.

C’est ensuite avec son tir à faire rougir bon nombre de joueurs du circuit Bettman que McTavish a procuré l’avance aux Bulldogs avec son quatrième but et sixième point du tournoi.

Les Sea Dogs risquent de plus d’en avoir plein les bras au cercle de mise en jeu, ainsi que dans les luttes pour la rondelle le long des rampes, deux endroits où l’Olympien a aussi l’habitude d’exceller.

Costantini l’imperturbable, Hurtubise le « Gamer »

À l’ombre de McTavish et compagnie, le gardien des Bulldogs Marco Costantini s’est imposé comme le meilleur gardien du tournoi, dominant ses pairs pour la moyenne de buts alloués (2,91) et le taux d’efficacité de (,918).

Réputé pour son imperturbable calme, le portier originaire de Hamilton a notamment été brillant contre les Oil Kings, tenant le fort alors que son équipe devait l’emporter en temps réglementaire pour survivre à la phase préliminaire. Dans un gain de 4-2 dont il a été le grand artisan, Costantini a repoussé 40 des 42 lancers des représentants de la Ligue junior de l’Ouest pour mener les siens en demi-finale.

Les statistiques de celui qui lui fera face, Nikolas Hurtubise, sont moins reluisantes. Des cinq gardiens qui ont obtenu du temps de jeu à Saint John, il occupe le troisième échelon pour la moyenne (3,19) et le cinquième pour le taux d’efficacité (,875).

Ses trois buts alloués sur les 14 premiers lancers des Cataractes en première période du dernier match de la ronde préliminaire y sont pour quelque chose, mais ils sont loin d’avoir ébranlé la confiance que lui voue Gardiner MacDougall.

« On a demandé à chacun des gars de trouver un mot pour décrire ce qu’il allait faire au tournoi et l’accrocher à son casier. Le sien était "Gamer" et c’est ce qu’il est. Je pense qu’il a bien répondu », a confié l’entraîneur-chef des Sea Dogs dimanche, en entrevue à SPUD-FM,  une station de radio de l’Île-du-Prince-Édouard, d’où il est originaire.

Des 14 lancers effectués par les Cataractes lors des 40 dernières minutes de jeu, aucun n’a en effet échappé à l’armure d’Hurtubise,  champion de la LHJMQ avec les Tigres de Victoriaville en 2021.

Discipline!

Cette finale opposera la meilleure attaque massive, celle des Bulldogs (5 en 11, 45,5%), au pire désavantage numérique, celui des Sea Dogs (4 buts alloués en 10 occasions, 60%).

Les Sea Dogs devront notamment garder un œil sur Avery Hayes et Ryan Winterton, qui ont chacun deux buts au compteur sur le jeu de puissance.

Avec l’avantage d’un homme, Saint John en arrache encore plus avec un seul but compté en 11 chances, pour un rendement d’à peine 9,1%.

Les Bulldogs ont quant à eux blanchi les jeux de puissance adverses dans trois des quatre matchs qu’ils ont joués jusqu’ici (72,7%), cédant trois fois en sept occasions devant celui des Cataractes lors d’un duel de la ronde préliminaire. En demi-finale, ils ont fait preuve d’une discipline exemplaire face à un rival qui n’attendait encore que ça, n’offrant qu’une attaque à cinq aux gros canons des Cataractes.