Cracheur de feu, jeux de son et lumière, feux d'artifice, mercure  avoisinant les -6 degrés Celcius, le grand air... Le premier match de la Classique hivernale opposant ce soir les Cataractes de Shawinigan aux Tigres de Victoriaville n'a rien d'ordinaire.

Sauf peut-être l'enjeu.

« Les gens dans les estrades auront droit à tout un spectacle, mais on a une job à faire et c'est d'emmagasiner deux points », insistait plus tôt cette semaine l'entraîneur-chef des Tigres, Bruce Richardson.

« Les premières secondes de la rencontre seront sans doute fortes en émotion pour les joueurs, mais il importe pour eux de ne pas se laisser déconcentrer par l'ampleur de l'événement », enchaîne Richardson.

C'est pourquoi la troupe de ce dernier ne débarquera sur le site du Festival western de Saint-Tite qu'aujourd'hui.

« On devait au départ pratiquer là-bas jeudi, mais on s'est ravisé parce qu’on avait trop de choses à travailler et ajuster. On voulait que la pratique de jeudi soit bénéfique, ce qui n’aurait peut-être pas été le cas en s'entraînant à Saint-Tite en plein jour alors que le match aura lieu à la noirceur », explique le pilote.

Après une fin de semaine ardue au cours de laquelle son équipe a encaissé deux revers et 18 buts, la décision de Richardson pourrait s'avérer judicieuse. 

Défaits à leurs quatre derniers matchs, les Félins tardent en effet à développer une unité depuis la date limite des transactions dans le circuit Courteau, le 6 janvier dernier. S'engageant dans un virage jeunesse, le club des Bois-Francs a notamment échangé les vétérans Brandon Whitney, Yan-Pavel Laplante, Tommy Veilleux et Anthony Beaulieu.

Tout est en place à Saint-Tite

« Huit nouveaux joueurs se sont donc greffés à l’équipe. On a beaucoup d’enseignement à faire relativement au système car on a joué tellement de matchs depuis leur arrivée qu’on a eu beaucoup plus de journées de congé que de séances d'entraînement », observe Richardson. 

Une semaine presque complète de pratique à la maison n'était donc pas de refus. D'autant plus que leur dernier face-à-face avec les Cataractes, il y a près de deux semaines, a mal tourné.

« On menait 5-2 avec 10 minutes à jouer et on a perdu 7-5 », se désole Richardson, dont l'équipe affiche une moyenne d'âge de 17,6 ans, la plus basse de la LHJMQ.

« Le nuage est bien gris en ce moment, mais ça fait assez longtemps que j'évolue dans le hockey que je sais comment nous sortir de cette situation », assure-t-il.

Un environnement familier

Pendant ce temps à Shawinigan, le ciel est plus ensoleillé.

C'est avec une seule défaite à leurs sept derniers matchs que les Cataractes disputeront le premier de deux matchs en plein air, une première dans la LHJMQ. Après les Tigres ce soir, ils accueilleront les Remparts de Québec samedi après-midi.

« On a vécu toutes sortes de situations récemment. On est revenu de l’arrière pour l'emporter, on a su protéger notre avance contre Chicoutimi et on a gagné quatre matchs sur six sur la route. Toutes ces choses-là mises ensemble font que les gars jouent avec confiance », analyse l'entraîneur-chef des Cats Martin Bernard.

C'est dans cet état d'esprit que les Cataractes ont testé leur domicile temporaire mercredi et jeudi à l'occasion de deux séances d'entraînement.

« On veut s'habituer à l'air ambiant, la qualité de la glace et la façon dont réagissent les rondelles le long des bandes. »

Qui sait si ce temps supplémentaire dans l'enceinte de Saint-Tite avantagera les Cataractes. Car le hockey, surtout en plein air, reste le hockey, rappelle Bernard.

« C'est une belle opportunité de célébrer le hockey et revenir à nos racines. »