QUÉBEC – L’expérience n’a duré qu’une saison pour Jeremy Brodeur.

« J’ai commencé comme attaquant, mais je n’ai marqué un seul but à ma première année dans le hockey. C’en était déjà assez, j’ai réalisé que c’était peut-être mieux pour moi d’être un gardien. »

Quand on partage la même génétique qu’un futur membre du Temple de la renommée à cette position, emprunter cette voie n’est certes pas un mauvais choix. C’était du moins la destinée de Jeremy.

L’un des trois fils de Martin Brodeur participe en effet à la Coupe Memorial à titre de gardien auxiliaire des Generals d’Oshawa, qui disputeront leur premier match du tournoi samedi après-midi face à l’Océanic de Rimouski.

Contrairement à son aîné Anthony, qui s’est joint aux Olympiques de Gatineau la saison dernière à titre de joueur autonome, avant d’être troqué aux Voltigeurs de Drummondville l’an passé, Jeremy a trouvé preneurs au repêchage de la Ligue junior de l’Ontario (OHL), devenant le choix de huitième ronde des Generals (154e au total) en 2013.

William Brodeur, le jumeau de Jeremy, évolue pour sa part comme attaquant pour l’équipe de la réputée école de Shattuck-St. Mary’s au Minnesota, qui a notamment accueilli Sidney Crosby, Jonathan Toews et Zach Parise dans ses rangs dans le passé.

« William en est à sa dernière année à Shattuck. Il ne sait pas encore ce qu’il va faire par la suite », signale Jeremy, qui a lui aussi parfait son apprentissage pendant trois campagnes dans ce programme de développement avant de faire le saut dans le junior cette saison avec les Generals.

Épaulant Ken Appleby, un portier de 20 ans à sa dernière année dans la OHL, Brodeur a néanmoins obtenu sa part de boulot, cumulant une fiche de 13-4-2 en 19 départs, tout en maintenant une moyenne de buts alloués de 2,47 et un taux d’efficacité de ,900.

« Chaque gardien veut être le numéro un de son équipe. Je savais que ça n’arriverait pas cette année à ma première saison. Je pense que c’était bon pour moi de jouer dans une équipe aussi bonne défensivement. […] Je vais redoubler d’ardeur cet été pour m’attaquer au poste de numéro un l’an prochain », promet-il.

À moins d’une surprise de taille, Brodeur ne posera pas les patins sur la patinoire du Colisée Pepsi que lors des séances d’entraînement, ce qui ne l’empêchera toutefois pas de savourer l’expérience qui s’offre à lui.

« Même si je ne joue pas, j’observe comment tous les joueurs de l’équipe se comportent sur la patinoire et à l’hôtel. Je ne peux qu’être là pour mes coéquipiers », se console Brodeur.

Un style bien à lui

Jeremy ne sait toujours pas si le paternel sera de passage à Québec d’ici la fin du tournoi, lui qui vient à peine d’accepter les fonctions d’adjoint au directeur général des Blues de St Louis, Doug Armstrong.

Martin n’est cependant qu’à un coup de fil de prodiguer d’autres précieux conseils à son jeune fils de 18 ans.

« Il m’aide surtout pour le côté mental du jeu parce que je ne peux pas vraiment jouer comme lui, car son style était, disons… spécial », rigole Brodeur en faisant référence à la façon singulière dont Martin a frustré les équipes adverses tout au long de sa carrière.

Si Brodeur ne risque pas d’obtenir de départs au cours de la compétition, il a néanmoins trouvé une façon bien à lui de venir en aide à son équipe, en jouant au traducteur.

« Déjà dans l’avion, ils me demandaient comment on dit ceci et cela en français », confie Brodeur dans un timbre de voix calqué sur celui de Martin.

Outre le nom Brodeur qui est cousu au dos de son uniforme, les ressemblances entre Jeremy et son père sont donc évidentes, mais le jeune gardien insiste, il ne sera jamais comme son père. Rares sont les gardiens sur cette planète qui peuvent ou qui pourront rivaliser avec la feuille de route du célèbre homme masqué.

« Ce sera toujours là dans mon dos que mon père, c’est Martin Brodeur, mais je ne veux que jouer qu’à ma façon », répète-t-il.