Avant-match Lightning-Canadiens

MONTRÉAL - Une bonne et une mauvaise nouvelle attendent le Canadien de Montréal jeudi. La mauvaise, c'est la visite du Lightning de Tampa Bay, la formation numéro un dans la LNH. La bonne, c'est le fait que Mikhail Sergachev devrait participer à un 40e match cette saison.

Banal à première vue, ce détail fera en sorte d'éliminer la clause ajoutée à la transaction qui a amené Jonathan Drouin à Montréal, le 15 juin dernier, et qui prévoyait que le Lightning obtiendrait un choix de deuxième tour en juin prochain - en retour d'une sélection de sixième ronde - si jamais Sergachev ne disputait pas au moins 40 parties en 2017-2018.

Pour le jeune défenseur russe, qui a très brièvement rencontré les journalistes jeudi midi au Centre Bell, ce deuxième rendez-vous avec le Canadien en une semaine - même s'il aura lieu à Montréal - est un match comme un autre, devant des partisans passionnés et contre une équipe qui voudra mettre fin à une séquence de cinq défaites.

Et le fait qu'il s'agira de son 40e match est le dernier de ses soucis, car c'est un élément, note-t-il, qui relève davantage du directeur général Steve Yzerman ou de l'entraîneur-chef Jon Cooper que de lui.

Toutefois, le fait que Sergachev soit toujours avec le Lightning, à ce moment précis de la saison, démontre qu'il a su s'imposer et faire sa place, malgré son jeune âge. D'ailleurs, son rendement et sa prestance étonnent certains observateurs dans l'entourage du Lightning.

« Oui, je suis surpris », a répondu Brian Engblom, un ex-défenseur aujourd'hui analyste aux matchs de la formation floridienne à la télévision.

« Chaque fois qu'un jeune de 19 ans arrive dans la ligue et joue avec autant de brio que lui, il y a de quoi être étonné. On ne voit pas ça souvent. Il possède d'excellentes habiletés. Il a la stature. Vous n'avez pas à vous inquiéter de le voir se faire bousculer. Quand ça arrive, il réplique immédiatement. Il est un très bon patineur. Dans le hockey d'aujourd'hui, c'est essentiel pour jouer à la défense", d'énumérer Engblom, qui a joué avec le Tricolore entre 1977 et 1982.

Engblom est impressionné par la capacité de Sergachev à prendre des risques, mais aussi à apprendre de ses erreurs.

« Dès que je l'ai vu jouer à son premier match préparatoire - et ça n'a pas changé - j'ai remarqué à quel point il est audacieux. Il est audacieux à l'attaque, il est audacieux en défensive. Il n'est pas gêné. C'est un atout important pour lui. Oui, il lui arrive de faire des erreurs. Mais quand ça se produit, il va se dire 'D'accord, je ne peux pas faire ça. J'avais l'habitude de faire ça chez les juniors, mais je ne peux pas faire ça ici.' Et il apporte les ajustements nécessaires. Que pouvez-vous demander de plus? » 

Cooper admet lui aussi que le rendement général de Sergachev étonne.

« Lorsque l'on revient sur cet échange, il y avait de l'inconnu. C'est la raison pour laquelle avait été inclus un choix de deuxième ronde. Je ne savais pas qu'il allait connaître une telle saison. Je pense que personne ne s'y attendait au sein de l'organisation. Nous l'espérions, mais nous n'avons jamais imaginé qu'il totaliserait plus de 20 points, qu'il patrouillerait notre deuxième unité en avantage numérique et qu'il passerait presque 20 minutes par match sur la patinoire. C'est un témoignage de son ardeur au travail et de sa capacité d'adaptation à la ligue. Nous sommes vraiment heureux de sa progression. » 

Engblom et Cooper notent tous deux que Sergachev profite de l'expertise d'Anton Stralman, le meneur dans la LNH avec un ratio défensif de plus-27.

« Il peut compter sur un très bon partenaire, affirme Engblom. Stralman n'est pas nerveux pour cinq sous. Que ce soit septembre ou juin, il affiche toujours le même calme. Sa lecture du jeu est probablement meilleure que chez n'importe quel autre défenseur de l'équipe, et ça lui permet de voir arriver les erreurs potentielles. Et il lui parle beaucoup. » 

L'association entre Sergachev et Stralman s'est faite dès le début de la saison et le vétéran de 31 ans a accepté avec enthousiasme le mandat qui lui a été confié.

« Jusqu'à maintenant, c'est un bon partenariat. Il est un joueur très talentueux, tout particulièrement en attaque et lorsqu'il est en possession de la rondelle. J'essaie seulement de me servir de mon expérience et de l'aider à s'intégrer à notre système de jeu, surtout en territoire défensif. Je ne pense pas que je puisse lui enseigner grand chose à l'attaque. Il semble comprendre cette facette du jeu assez facilement. »