LAS VEGAS - Forts de deux victoires consécutives aux dépens des Golden Knights qu’ils ont battus 3-2 en prolongation lundi à Los Angeles, et 4-1, mardi, à Las Vegas, les Kings sont de retour en séries.

 

Pour maximiser les chances d’y être encore à la fin du calendrier régulier, les Kings ont profité du dernier droit de la période des transactions pour solidifier leur ligne bleue avec Dion Phaneuf, ajouter du talent offensif avec Tobias Rieder et donner plus de poids et d’expérience à leurs trios de soutien avec Nate Thompson.

 

Les Kings ont toutefois réalisé leur plus «grosse transaction» avec le retour en santé de Jeff Carter.

 

Coupé par un patin de Jeff Petry le 18 octobre dernier lors de l’escale annuelle du Canadien à Los Angeles, Jeff Carter a été victime d’une lacération d’un tendon de la cheville. Il a raté 55 rencontres. Pourtant, lors de l’impact initial, il ne croyait jamais avoir été victime d’une blessure aux conséquences aussi graves.

 

« J’ai senti le patin glisser derrière ma jambe. Je ne ressentais aucune douleur vive, mais je savais que je venais d’être coupé. En retraitant au vestiaire, j’ai dit au soigneur que j’aurais besoin de quelques points de suture et que je serais bon pour revenir au jeu. Une fois dans la clinique, quand j’ai vu les visages du soigneur et du médecin qui regardaient ma blessure, j’ai compris que c’était plus sérieux que ce que j’anticipais », a raconté le vétéran âgé de 33 ans.

 

Renaissance du trio des 70…

 

Tard en troisième période, mardi, Jeff Carter a profité d’une supériorité de deux hommes pour marquer le 4e but des Kings et miner toute chance de remontée tardive des Knights. C’était le 100e en but en avantage numérique de sa carrière sur les 340 à son actif. En trois rencontres depuis son retour, il affiche donc deux buts : ses deux premiers de la saison, car il avait été limité à trois mentions d’aide lors des six premiers matchs disputés avant qu’il ne se blesse.

 

« Jeff est un marqueur élite dans la LNH. Le fait qu’il soit de retour stabilise nos trios et nous donne une bien meilleure force de frappe », a indiqué le capitaine Anze Kopitar qui a habilement rejoint Carter sur son but.

 

Lorsque j’ai indiqué à Kopitar qu’il semblait chercher Carter sur la séquence qui a mené au but, le grand leader des Kings a hoché la tête de gauche à droite pour signifier son désaccord. « Tu n’as jamais besoin de chercher Jeff Carter autour du but. C’est un marqueur d’instinct. Il sait où se placer. Comment se découvrir. Ce n’est pas toi qui le cherches, mais lui qui t’incite à lui refiler la rondelle », de préciser le capitaine.

 

En plus de donner du punch à l’attaque massive des Kings – un renfort qui est bienvenu considérant que Los Angeles occupe le 15e de la LNH, deux places derrière le Canadien, avec une efficacité de 20,2 % – le retour de Jeff Carter a permis à l’entraîneur-chef John Stevens de récréer la ligne des «70» alors que Tanner Pearson (70) et Tyler Toffoli (73) encadrent à nouveau le centre de 33 ans qui porte le chandail 77.

 

Toffoli a enfilé son 21e but de la saison mardi en déjouant le gardien québécois Maxime Lagacé avec un puissant et précis tir des poignets. Quant à Pearson, le retour de Carter pourrait l’aider à ajouter quelques buts d’ici la fin de la saison alors qu’il n’en compte que 10 après une saison de 24 l’an dernier.

 

Robitaille a toujours cru au retour de Carter

 

Bien qu’il ait marqué deux fois en trois matchs depuis son retour au jeu, Jeff Carter est le premier à reconnaître qu’il n’a pas encore retrouvé sa forme complète.

 

« J’ai été sur la touche pendant plus de quatre mois. C’est très long. Jamais encore je n’avais été tenu à l’écart du jeu aussi longtemps. Le plus difficile, c’est qu’en raison de la nature de la blessure, je ne pouvais prendre les bouchées doubles à l’entraînement. Ma réadaptation était très bien structurée et je devais respecter chaque étape pour assurer que le tendon résiste à la pression de plus en plus forte. Ce fut très long. Je n’en pouvais plus de regarder des matchs à la télé, assis sur le divan. Je suis demeuré le plus près possible de l’équipe lors des entraînements, mais les jours de matchs, je tenais à m’effacer un peu pour ne pas nuire à la préparation de l’équipe. »

 

En raison de ces contraintes, Carter a été condamné à patiner en solitaire pendant des semaines. Lorsqu’il a rejoint ses coéquipiers pour l’entraînement, il s’est vite retrouvé au sein de la formation.

 

« Je compte sur ma vitesse normale lorsque je patine en ligne droite, mais quand vient le temps de tourner rapidement et d’effectuer des changements de direction rapides, ce n’est pas encore à point. »

 

« On va lui donner encore quelques pratiques pour retrouver son "timming" et la complicité avec ses deux ailiers et il sera en mesure de nous en donner beaucoup. C’est normal! Il n’a pas joué de l’année », a réagi Luc Robitaille lorsque je lui ai demandé s’il était inquiet du niveau de performance de Jeff Carter alors que les Kings et leurs rivaux amorcent le dernier sprint de la saison régulière.

 

« On savait qu’il reviendrait, mais il a fallu être patients. Ça nous a coûté des points au classement en cours de saison, mais on est confiant de pouvoir maintenir notre place maintenant que Jeff est de retour. C’est comme si on venait de mettre la main sur un très gros joueur de location à la date limite des transactions. Mais la beauté de l’affaire, c’est qu’on n’a rien donné en retour », a ajouté le président des Kings croisé à l’extérieur du vestiaire de son équipe après la victoire de mardi.

 

Lutte vive jusqu’à la toute fin

 

Avec 18 matchs à disputer, les Kings occupent troisième rang de la division pacifique. Ils accusent un retard de deux points seulement sur les Sharks de San Jose. Mais les Ducks d’Anaheim et les Flames de Calgary leur soufflent dans le dos avec des reculs d’un et deux points seulement. Malgré leur retard de deux petits points, les Flames sont actuellement exclus des séries, car les Ducks et les Stars de Dallas occupent les places réservées aux équipes repêchées.

 

« Ce sera serré comme ça jusqu’à la fin de la saison. C’est pour cette raison que nous devions maximiser notre récolte contre un gros club comme Vegas. Nous avons compliqué notre situation en perdant trop souvent plus tôt en saison. Mais avec le renfort obtenu et 18 matchs encore à jouer, nous avons encore le contrôle de notre saison », a conclu le capitaine Anze Kopitar après le match mardi.

 

Victimes d’une séquence de six revers de suite qui s’est prolongée en séquence de 11 défaites en 17 matchs (6-11-0) entre le 4 janvier et le 15 février, les Kings viennent de signer cinq victoires à leurs sept dernières parties (5-2-0).

 

Ils amorceront jeudi une série de cinq matchs consécutifs à domicile contre les Blue Jackets de Columbus. Des 18 matchs encore à disputer, les Kings en joueront 11 au Staples Center où ils ont maintenu un dossier de 15-11-3 jusqu’ici cette année.

 

Venu en relève à Jonathan Quick, qui profitait d’un congé mardi, tout comme son vis-à-vis habituel Marc-André Fleury, le gardien Jack Campbell a réalisé 41 arrêts pour signer sa première victoire dès son deuxième départ dans la LNH. Repêché par les Stars de Dallas, Campbell est passé aux Kings par le biais d’une transaction conclue l’été dernier. Il a été rappelé du club-école le 22 février lorsque les Kings ont échangé Darcy Kuemper aux Coyotes de l’Arizona en retour de Tobias Reider et Scott Wedgewood.

 

Kyle Clifford, Tyler Toffoli, Anze Kopitar, avec une poussée en zone adverse et une feinte sensationnelle réalisée aux dépens de Maxime Lagacé, et Jeff Carter ont marqué les quatre buts des Kings mardi. Quatre buts enfilés sans riposte après que William Karlsson (avec son 34e) eut donné les devants aux Golden Knight qui jouaient encore mardi dans un T-Mobile Arena rempli à capacité.