TAMPA - Corey Perry est passé à l’histoire lundi soir en marquant le sixième et dernier but du Lightning dans la victoire de 6-2 aux dépens de l’Avalanche.

Perry est devenu le premier joueur à enfiler au moins un but, en grande finale de la coupe Stanley, avec quatre équipes différentes. Il l’a fait avec les Ducks d’Anaheim qui l’ont repêché – 28e sélection de la première ronde – en 2003, avec les Stars de Dallas il y a deux ans, le Canadien l’an dernier et maintenant avec le Lightning.

 

Cet exploit, aussi intéressant soit-il, passe loin derrière le seul objectif qui motive le vétéran comptant 1 362 matchs d’expérience dans la LNH, dont 186 rencontres disputées en séries : la conquête de la coupe Stanley.

 

Du mauvais côté de la patinoire l’an dernier et il y a deux ans alors que le Lightning a battu le Canadien et les Stars en grande finale, Perry souhaite être débarqué du bon bord de la patinoire cette année.

 

Et ce n’est pas parce qu’il a déjà une conquête à son actif – en 2007, Perry a marqué six buts et récolté 15 points en 21 matchs, pour contribuer à la victoire des Ducks aux dépens des Sénateurs d’Ottawa – que Perry encaisserait plus facilement la gifle de perdre en grande finale trois années de suite.

 

Que non!

 

« On se bat toute la saison avec comme seul objectif de gagner la coupe Stanley. Et c’est comme ça depuis le tout premier jour où j’ai joué au hockey. Dans la rue, sur la patinoire derrière la maison, lorsque mes parents nous criaient d’entrer, c’était le message que le prochain but devenait celui qui permettait de gagner la coupe Stanley. C’est toujours ce même objectif qui me pousse encore aujourd’hui », m’a assuré Corey Perry lors de la journée médiatique tenue la veille du premier match de la finale.

 

À 37 ans, Corey Perry remplit un rôle de soutien avec le Lightning. Il évolue au sein d’un quatrième trio en compagnie de Pierre-Édouard Bellemare et Pat Maroon.

 

Il est toutefois bien plus qu’un joueur de soutien.

 

Comme il l’a fait l’an dernier avec le Canadien, Perry assume un rôle de leader au sein de sa nouvelle équipe. Il met son expérience au service de ses coéquipiers. Et il continue d’afficher la hargne qui a toujours caractérisé son jeu.

 

Victime d’une mise en échec par derrière assénée par le défenseur Josh Manson, lundi soir, Perry a lourdement chuté contre la bande. Il est demeuré au sol quelques secondes. Lorsqu’il s’est relevé, alors que l’action se déroulait à l’autre bout de la patinoire, Perry a donné un coup de gant sur le plastron du gardien Darcy Kuemper. C’était la deuxième fois en trois matchs que Perry tentait de déconcentrer le gardien adverse.

 

Après les coups de sifflet, on le voit régulièrement se retrouver nez à nez avec des adversaires histoire de changer le cours des matchs en motivant ses coéquipiers ou en tentant de déconcentrer l’adversaire.

 

S’il savoure chaque minute de cette quatrième opportunité de soulever la coupe Stanley, Corey Perry assure qu’il aurait pu endosser l’uniforme du Canadien encore cette année.

 

« J’ai adoré mon expérience avec le Canadien. J’ai adoré la ville, la passion des partisans et toute la frénésie associée à nos succès en séries. Mais quand le Lightning m’a offert un contrat de deux ans alors que le Canadien se limitait à un contrat d’une durée d’un an, je ne pouvais refuser pareille offre », a souligné le vétéran de 37 ans.

 

Et ce n’est pas l’argent – avec des gains en carrière qui oscillent autour des 90 millions $, Perry ajoutera 2 millions $ au fil de son entente avec les « Bolts »  – l’attrait du soleil ou le fait que le Lightning lui offrait une chance bien plus sérieuse de réaliser son objectif de gagner une deuxième coupe Stanley que le Tricolore qui l’a poussé à mettre le cap sur le nord de la Floride.

 

« Je joue au hockey parce que j’aime encore le hockey et parce que je ne veux pas arrêter. Quand ils m’ont dit : on t’offre deux années, c’est tout ce que j’avais besoin d’entendre », a conclu Perry.

 

D’un match crucial à un autre...

 

Au lendemain de la première victoire de son équipe, Jon Cooper s’est réjoui d’avoir reçu une meilleure note de la part de son fils.

 

« Il nous a donné une note de C+ pour le premier match que nous avons perdu en prolongation. Il nous a donné une note de F bien méritée après la deuxième partie. Il nous a donné un B pour la troisième rencontre. On s’améliore, mais on devra s’améliorer encore », a convenu le coach du Lightning.

 

Surtout qu’il y a place à amélioration du côté de Tampa.

 

« On doit passer moins de temps en zone défensive, sortir la rondelle plus vite et surtout les empêcher de prendre de la vitesse en zone neutre lorsqu’ils prennent notre territoire d’assaut. »

 

Le Lightning devra aussi trouver une façon de rivaliser avec l’Avalanche au chapitre des unités spéciales. Non seulement Tampa n’affiche qu’un but en 12 attaques massives, mais il s’en est fait poivrer cinq en 11 supériorités accordées aux « Avs ».

 

Cooper est plus préoccupé par les buts accordés que par ceux qui ne viennent pas assez nombreux en attaque massive.

 

« La meilleure façon de ne pas accorder de buts en désavantages numériques est de ne pas écoper de pénalités. Mais on sait que c’est pratiquement impossible. Il faut donc nous assurer de gagner plus de mises en jeu, de dégager notre territoire plus rapidement et d’être agressifs pour couper les lignes de passes, celles de tirs et s’emparer des rondelles libres. Cela dit, il faut reconnaître la qualité de nos adversaires aussi. Sur le 2e but de Landeskog hier (lundi) il a décoché un tir parfait. Sur un tel jeu, tu dis bravo et tu tentes d’aller en marquer un à ton tour. »

 

Obligé de déclarer forfait lundi après avoir disputé les deux premières rencontres de la finale, Brayden Point représente un cas plus douteux en vue du match de mercredi.

 

« C’est n’est pas impossible, mais c’est très improbable », a admis Jon Cooper.

 

Dans le cas de Nikita Kucherov qui a raté les six dernières minutes de la partie après un double-échec de Devon Toews qui l’a atteint à la hanche, Cooper est plus optimiste.

 

« Je crois et j’espère qu’il va jouer. La décision reviendra aux médecins et à « Kuche » lui-même. Mais je connais assez bien ce jeune joueur pour avancer que si la décision lui revient il voudra être de la partie.

 

Kadri s’entraîne, Burakovsky à Denver

 

Dans le camp de l’Avalanche, le mot d’ordre était ajustement mardi.

 

« On s’attendait à une grosse performance de leur part et nous l’avons eue. Il faudra que nous soyons meilleurs collectivement demain (mercredi) pour maximiser nos chances de victoire », a indiqué Jared Bednar avec le calme qui le caractérise.

 

Même s’il a rappelé Darcy Kuemper au banc après qu’il eut accordé un cinquième but sur le 22e tir qu’il a affronté, l’entraîneur-chef de l’Avalanche a donné l’impression qu'il reviendrait avec son numéro un pour la quatrième rencontre de la finale.

 

Peu importe que Kuemper soit devant la cage ou que Pavel Francouz lui vienne en relève, le gardien désigné par Bednar devra être au sommet de sa forme pour donner une chance égale de victoire à son équipe qu’Andreï Vasilevskiy sera en mesure de le faire. Derrière une équipe qui a beaucoup mieux joué que lors des deux premières rencontres, Vasilevskiy a réalisé plusieurs arrêts solides lundi. Il est redevenu le gardien en qui ses coéquipiers peuvent avoir confiance.

 

« C’est difficile de faire le vide après une défaite de 7-0 comme celle encaissée samedi dernier à Denver. Mais si un gardien est en mesure de le faire, c’est bien Andreï. Je le connais depuis son arrivée dans la Ligue américaine. Il a une capacité à oublier une défaite, à mettre de côté en 10 secondes un but qu’il vient d’accorder. Il n’est pas le meilleur gardien au monde pour rien », que John Cooper a assuré en mêlée de presse mardi.

 

Il est aussi acquis qu’Andre Burakovsky ne sera pas du match puisqu’il est toujours à Denver où il subit des traitements pour soigner une blessure qui s’est aggravée lors de la deuxième partie.

 

Nazem Kadri se rapproche toutefois d’un retour au jeu.

 

« Nazem s’entraînera avec nos réservistes aujourd’hui et il peut maintenant tenir un bâton dans ses mains. Son cas s’améliorer quotidiennement et je n’écarte pas la possibilité qu’il puisse revenir au jeu au cours de la finale. Dans le cas d’Andre, il devrait patiner pour une première fois aujourd’hui ou demain », que Jared Bednar a conclu.