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MONTRÉAL - Après un revers prévisible lors du premier match, prévisible en raison de l’énergie gaspillée devant les Islanders qui ont prolongé la finale de l’Est alors que les Stars se reposaient bien sagement dans leur bulle, le Lightning se devait de ramener la grande finale à la case départ.

 

Il l’a fait.

 

Ce n’a pas été facile. Loin de là. Même qu’après les 10 premières minutes de la première période, tout semblait très difficile pour Tampa Bay. En fait, ça semblait vraiment ardu!

 

Nikita Kucherov était marqué au fer rouge. Une fois, deux fois, trois fois, il a été victime de coups d’épaule et de coups de bâton au visage et à la tête. À cause de ce marquage, ou non, Kucherov était incapable de faire quoi que ce soit avec la rondelle.

 

Il s’est même rendu coupable de cafouillages inhabituels et inacceptables dans un début de match aussi important lors du premier avantage numérique des Bolts. Un avantage numérique à l’image des 10 premières minutes des favoris – du moins mes favoris – pour soulever la coupe Stanley : c’est à dire brouillon.

 

Indiscipline coûteuse

 

C’est là que les Stars ont commis la pire gaffe du match. La gaffe qui leur a coûté le match. Après un 15e avantage numérique infructueux de suite, les Stars ont semblé se dire que le Lightning était vraiment au neutre. Que la grosse machine offensive était en fait enrayée.

 

À sa première chance de gagner la coupe Stanley à titre d’entraîneur-chef – il a vécu deux déceptions en grande finale à titre d’adjoint avec les Canucks de Vancouver et le Lightning de Tampa Bay – Rick Bowness n’abandonnera jamais.

 

Et son équipe l’a presque récompensé y allant de deux buts qui ont resserré le match et redonné de l’élan à son équipe.

 

Vrai que le Lightning a aidé la cause des Stars et ô combien nui à la sienne en multipliant les pénalités à son tour.

 

Mais ça n’enlève rien au mérite des Stars.

 

Le premier but de Joe Pavelski n’a pas trop secoué la confiance du Lightning.

 

Il faut dire qu’Andrei Vasilevskiy a eu un gros mot à dire pour éviter le pire en période médiane. Car après avoir affronté six tirs en première, il a été canardé 18 fois en deuxième alors que ses coéquipiers ont tiré sur Khudobin cinq fois seulement. Une deuxième période tout à l’opposé de la première au cours de laquelle Tampa avait pris les devants 3-0 et dominé 14-4 la guerre des tirs au but.

 

Le deuxième, marqué en début de troisième, a vraiment eu un effet sur le Lightning. Je sais : Tampa a obtenu 12 tirs contre cinq seulement pour les Stars dans les 20 dernières minutes de jeu. Mais une fois le score 3-2 et en dépit le chiffre des tirs, il semblait évident que la pression de ne pas en concéder un troisième était plus étouffante que celle d’aller en marquer un troisième pour les Stars qui ont, à mes yeux, mieux joué que le Lightning au dernier tiers.

 

Vasilevskiy n’a eu que cinq arrêts à effectuer, mais celui aux dépens de Jamie Benn qui a profité d’une rondelle libre dans l’enclave a fait la différence dans le match.

 

Je considère toujours le Lightning comme la meilleure équipe de la LNH alors que les Stars, qui méritent tous les hommages pour s’être faufilés en grande finale, ne forment pas la meilleure équipe de l’Association ouest.

 

C’est pour cette raison – et plusieurs autres – que je favorise Tampa pour gagner la finale en six matchs.

 

Mais si les Stars avaient marqué ce troisième but qui n’est jamais venu et gagné la deuxième partie, je suis loin d’être convaincu que le Lightning, aussi bon soit-il, serait arrivé à combler un recul de 0-2.

 

On ne le saura jamais!

 

Place aux clichés

 

Voilà la série égale 1-1 et ce résultat ouvre la porte à d’autres grands clichés classiques des séries. Des clichés qu’on sort à chaque occasion qu’on a de le faire.

 

Tenez :

 

Après la défaite lors du premier match, le Lightning a brandi la fatigue pour expliquer le revers. C’était de bonne guerre.

 

Et vous savez tout aussi bien que moi que si les Stars avaient perdu cette première partie, ils l’auraient imputé à l’inactivité prolongée en attente d’un adversaire en grande finale.

 

Maintenant que la série est égale 1-1, les Stars pourront se réfugier derrière le traditionnel : personne ne croyait que nous allions gagner cette grande finale en quatre matchs, pour démontrer que leur confiance n’est pas touchée.

 

Les Stars n’ont pas à sortir des clichés pour assurer que leur confiance n’est pas ébranlée. Ils l’ont démontré en revenant dans le match comme ils l’ont fait. Plutôt que brandir des clichés, ils devraient d’abord et avant tout s’assurer d’éviter de multiplier les pénalités.

 

Une stratégie que le Lightning serait mieux de comprendre lui aussi s’il veut éviter des mauvaises surprises et mettre en péril une autre de mes prédictions.

 

La finale en bref

 

  • Nikita Kucherov, après son mauvais début de match, et Victor Hedman, parce que c’est habituel pour lui, ont été de grands leaders une fois encore dans la victoire de lundi soir. Mais j’ai été une fois encore impressionné par la fougue et l’efficacité des Québécois Alex Killorn et Yanni Gourde. Ils n’affichent pas de point dans la victoire. Ils ne présentent pas de statistiques éloquentes, mais ils ont joué un rôle de premier plan dans la victoire des Bolts...

 

  • Je ne crois pas qu’ils puissent déloger Anton Khudobin dans l’éventualité que les Stars soulèvent la coupe Stanley, mais Joe Pavelski le suit de près dans la course au Conn Smythe. Ce vétéran donne vraiment aux Stars ce que Jim Nil recherchait lorsqu’il a fait son acquisition l’été dernier. Pavelski apporte bien plus que du leadership. Il a marqué son 10e but des présentes séries lundi. Il a terminé le match avec une efficacité de 73 % aux cercles des mises en jeu (11 en 15). Il a été le meilleur attaquant de son camp...

 

  • Miro Heiskanen est un défenseur exceptionnel, mais lundi soir, c’est son coéquipier John Klingberg qui a été le meilleur arrière des Stars. Pas juste en raison de ses deux passes, mais c’est lui qui semblait vraiment ancrer la défensive des Stars...

 

  • Les deux équipes ont échangé 101 mises en échec hier soir. C’était la deuxième fois en deux matchs que les clubs fracassaient le plateau des 100 coups d’épaule dans une rencontre. Chez les Stars, les défenseurs Heiskanen et Klingberg – malgré une utilisation combinée qui frise les 50 minutes – et l’ancien du Canadien Joel Hanley sont les seuls à ne pas avoir été crédité d’une mise en échec...

 

  • Dans le camp des Bolts, Carter Verheaghe est le seul qui n’a pas obtenu de coup d’épaule...

 

  • Blake Colemen et Ondrej Palat – vous avez bien lu – ont été les plus impliqués physiquement chez le Lightning avec sept mises en échec chacun. Jamie Oleksiak et Denis Gurianov, avec six, ont été les plus actifs chez les Stars...

 

  • On reprend ça mercredi soir...