L’automne dernier avant le début de la saison, j’étais prêt à donner le titre de représentant de l’Association Ouest en grande finale de la coupe Stanley à l’Avalanche du Colorado.

 

Je le suis toujours!

 

Mais l’Avalanche est moins seule dans la course que je le croyais l’automne dernier alors que les Flames de Calgary pourraient leur donner une vive opposition.

 

D’ailleurs, le meilleur match de hockey que j’ai vu cette année, le match le plus rapide, le plus intense, le plus enlevant, ce sont les Flames et l’Avalanche qui l’ont offert le 5 mars dernier à Denver. Les deux clubs se sont échangés sept buts, mais bien plus de poussées offensives et d’occasions de marquer de qualité. Après avoir chassé Darcy Kuemper de la rencontre, les Flames ont réussi à sortir du Colorado avec la victoire : un gain de 4-3 chèrement acquis grâce à un but de Johnny Gaudreau dès la 37e seconde de la prolongation.

 

L’avertissement était donné.

 

L’Avalanche a gagné les deux autres duels en saison, mais quand même. Les Flames ont confirmé avec leur victoire de 5 mars dernier et les 49 autres qu’ils ont ajoutées qu’ils sont à prendre au sérieux à l’aube des séries.

 

Comme quoi, dans l’Ouest : il y a l’Avalanche, les Flames… et les autres.

 

J’anticipe, avec un énorme plaisir, le spectacle que ces deux clubs offriront lorsqu’ils se croiseront en finale de l’Ouest. S’ils se rendent en finale bien sûr, car j’ai beau les considérer meilleurs que tous leurs rivaux de l’Ouest, l’Avalanche et les Flames ne sont pas à l’abri d’une amère déception.

 

Colorado – Nashville

 

Après une victoire facile (6-2) lors du premier affrontement entre les deux équipes, l’Avalanche a perdu trois fois de suite aux mains des Predators. Une fois en prolongation, c’est vrai. Une fois en tirs de barrage, c’est vrai aussi. Mais ils ont quand même perdu trois fois en quatre affrontements.

 

De quoi inquiéter les partisans des anciens Nordiques?

 

Pas vraiment. Même que j’avancerais que cette fiche en saison régulière – fiche qui a bien plus d’importance qu’on tend à le croire quand vient le temps d’y aller avec des prédictions – servira surtout d’avertissement dans ce cas-ci.

 

Nathan MacKinnon et sa bande savent qu’ils sont bons. Ils savent qu’ils sont les meilleurs dans l’Ouest et peut-être même dans la LNH. C’est pour cette raison qu’ils sont favoris pour soulever la coupe dans deux mois.

 

Mais aussi bons soient-ils, ils doivent prendre les moyens pour le prouver.

 

À Nashville, les «Preds» ont connu une très bonne saison. Le capitaine Roman Josi a tenu son club à bout de bras. Il est, selon moi, le joueur le plus utile de son équipe à l’échelle de la Ligue. Grâce à lui, Matt Duchene (43) et Filip Forsberg (42) ont franchi le cap des 40 buts. Le gardien Juuse Saros a admirablement succédé à Pekka Rinne. Colton Sissons est l’un des meilleurs attaquants défensifs de la LNH.

 

Mais l’Avalanche demeure supérieure dans toutes les catégories… avec un petit bémol devant le filet. Darcy Kuemper a la chance de prouver qu’il est bien meilleur que les résultats obtenus au fil de sa carrière ne l’indiquent. L’Avalanche a donné son choix de première ronde – au repêchage de juillet prochain au Centre Bell – pour faire son acquisition et lui donner l’occasion de prouver sa valeur.

 

S’il y arrive, non seulement soulèvera-t-il la coupe Stanley, mais il pourrait obtenir une très belle augmentation de salaire alors qu’il sera joueur autonome sans compensation en juillet… à moins que Joe Sakic décide de le garder.

 

Ceux et celles qui s’ennuient d’Artturi Lehkonen auront la chance de le voir aussi régulièrement ce printemps qu’ils l’ont vu le printemps dernier dans l’uniforme du Canadien.

 

Prédiction : Avalanche en 5

 

Minnesota – St.Louis

 

Dommage que ces deux équipes se croisent en première ronde. La série la plus difficile à départager des huit qui se mettront en branle dès lundi soir est sans aucun doute celle qui oppose le Wild et les Blues.

 

Le Wild c’est Kirill Kaprizov et le hockey excitant qu’il propose chaque fois qu’il saute sur la patinoire. Bon! Le Wild s’est bien plus que Kaprizov, c’est aussi des coéquipiers méconnus, mais ô combien efficaces ! C’est aussi Marc-André Fleury qui amorcera les séries devant le filet, mais qui pourrait voir Cam Talbot venir en relève à tout moment. De quoi donner de l’urticaire à son agent Allan Walsh!

 

Le Wild c’est un club bien dirigé par Dean Evason. Une belle équipe de hockey.

 

Mais les Blues représentent un gros adversaire. Aux sens propre et figuré. Les Blues c’est l’expérience. Le jeu étanche. Le jeu physique. C’est aussi un club qui peut marquer des buts de bien des façons. Derrière Vladimir Tarasenko (34) et Pavel Buchnevich (30) qui ont atteint le plateau des 30 buts, sept autres joueurs des Blues ont atteint ou dépassé le plateau des 20 buts. Ça donne donc neuf marqueurs de 20 buts et plus.

 

C’est beaucoup. Énorme même.

 

Les Panthers, qui ont marqué plus de buts que toutes les autres formations de la LNH, comptent sur six marqueurs de 20 buts et plus. Comme les Leafs. Les Flames? Quatre. Le Canadien? Vous le savez déjà… Pour ceux et celles qui l’auraient oublié, la réponse est deux!

 

C’est pour cette raison que je donne l’avantage à l’expérience et à l’attaque diversifiée des Blues dans cette série. Sans oublier que St.Louis a gagné les trois affrontements entre les deux clubs cette année. Dont deux victoires arrachées en prolongation.

 

Grâce à ses quatre victoires de plus que son adversaire, le Wild s’est offert l’avantage de la patinoire. Une bonne idée, car il a été bien meilleur (31-8-2) à domicile qu’à l’étranger (22-14-5).

 

Mais attention : il serait imprudent de croire que cet avantage de la patinoire assurera le Wild de franchir la première ronde.

 

Prédiction : Blues en 7

 

Calgary – Dallas

 

Les Stars de Dallas sont la seule des 16 formations inscrites en première ronde des séries à présenter un différentiel négatif (-8).

 

Considérant que les Flames de Calgary sont les meilleurs dans l’Ouest et deuxièmes du circuit avec un différentiel de +85 – ce sont les Panthers qui dominent la Ligue à +94 – ça vous donne une idée du défi qui se dresse devant les Stars.

 

Les Stars ne font pas le poids face aux Flames.

 

La seule raison qui m’oblige à ne pas accorder tout de go un balayage aux Flames, c’est la crainte qu’ils prennent les choses à la légère. Je sais, ce n’est pas dans la nature de Darryl Sutter de permettre à ses joueurs de prendre les choses trop à la légère.

 

Mais cet affrontement semble tellement inégal, qu’il serait presque normal que ses joueurs tombent dans le piège. Je crois d’ailleurs que si les Stars arrivent à gagner un match, ce sera le premier. Et une fois réveillés, les Flames les balaieront ensuite du revers de la main.

 

Prédiction : Flames en 5

 

Edmonton – Los Angeles

 

Même les plus ardents partisans des Kings sont aussi aveuglés par la présence de leurs favoris en séries que par les casques argentés qu’ils portent de temps en temps.

 

Comment un club que personne ne voyait en séries pourrait franchir la première ronde? Surtout qu’il croisera le monstre à deux têtes qui fait des Oilers d’Edmonton, un club plus menaçant qu’il ne l’est est réalité.

 

En comptant sur le travail exceptionnel d’Anze Kopitar et Phillip Danault pour tenter de freiner, à défaut d’éteindre, Connor McDavid et Leon Draisaitl. La motivation supplémentaire pour offrir à Dustin Brown une dernière poussée victorieuse en séries pourrait aider aussi.

 

Mais les deux excellents centres des Kings et le futur retraité auront besoin d’aide en du côté de la défense. Une défense privée de Drew Doughty qui est son plus solide élément.

 

Cette aide pourrait venir de Jonathan Quick qui a semblé retrouver ses moyens en fin de saison. Bon! On est encore loin du gardien qui a permis aux Kings de gagner deux coupes Stanley en 2012 et 2014. Mais un gardien béni des Dieux du hockey peut parfois réaliser des miracles.

 

C’est exactement ce qui est en voie de se produire avec les Oilers. Aussi vulnérables soient-ils devant les buts, et ils le sont beaucoup, les Oilers comptent sur un Mike Smith qui vient d’obtenir la deuxième étoile du mois d’avril. Et non, ce n’est pas un poisson…

 

Smith a signé neuf victoires consécutives pour terminer la saison. Il a réalisé deux jeux blancs. Au cours de cette séquence, il a maintenu une moyenne de 1,66 but alloué par match et une efficacité de 95,1 %.

 

Tout un contraste avec le dossier de 7-9-2, les 3,41 buts accordés par match et son efficacité de 89,6 % qu’il affichait avant ce renversement de situation.

 

Est-ce un mirage? Est-ce qu’une fois en séries, les Oilers seront une nouvelle fois hantés par les insuccès de leurs gardiens?

 

La réponse à cette question déterminera l’issue de la série. Mais parce que les Kings sont loin d’être des adversaires redoutables, il me semble qu’Edmonton passera en deuxième ronde.

 

Prédiction : Oilers en 6