Lorsque j’ai appris ce matin que Lou Lamoriello devenait le nouveau directeur général des Maple Leafs de Toronto, comme plusieurs, j’ai été très surpris.

On pensait tous que Lou allait terminer sa carrière avec les Devils du New Jersey. Quand on voit une décision comme celle prise par Lamoriello, ça nous prouve une chose. Maintenant, dans le monde du sport, il faut s’attendre à n’importe quoi, n’importe quand et n’importe où.

Le président des Leafs, Brendan Shanahan, a pris sa retraite en 2009 avec les Devils et j’étais dans l’organisation cette année-là comme entraîneur adjoint. Lou Lamoriello lui a trouvé du travail à la Ligue nationale dès qu’il a accroché ses patins.

Shanahan a ensuite gravi les échelons dans les bureaux de la LNH. Grâce à cet emploi que Lou lui a déniché, il est maintenant le grand patron des Maple Leafs. Aujourd’hui, c’est peut-être le retour de l’ascenseur.

Quelle sera la structure exacte chez les Leafs? Est-ce Shanahan qui prendra toutes les décisions? Mark Hunter avait aussi pris beaucoup de place au cours des derniers mois. Est-ce que Lou va chapeauter Shanahan et Hunter ou il prendra plusieurs responsabilités? Ce sera à voir dans un avenir rapproché.

Avant de prendre la décision d’embaucher Lamoriello, Brendan Shanahan a probablement avisé Mike Babcock. Tu n’engages pas un homme comme Lou Lamoriello sans en parler à Babcock. Le nouvel entraîneur-chef des Torontois est en poste pour les huit prochaines années.

Je suis certain qu’il y a eu plusieurs discussions. Tu ne prends pas une décision aussi importante sans en discuter avec ton personnel hockey. Je pense même que Babcock a dû parler à Lamoriello avant que ce dernier accepte le poste de DG à Toronto.

Les Maple Leafs ne seront plus la risée de la LNH, et bien au contraire. L’arrivée de Lamoriello va apporter de la crédibilité à l’organisation des Maple Leafs. Au tour de la même table, il y aura maintenant Brendan Shanahan, Lou Lamoriello et Mike Babcock. Ce n’est plus pareil comme avant.

Il ne faut pas s’attendre à des miracles dès le début. Ce n’est pas parce que tu embauches Lamoriello et Babcock que tu changes une équipe du jour au lendemain. Ça va leur prendre quelques années. Il faut leur donner du temps.

C’est donc dire que Lamoriello quitte l’organisation des Devils avec laquelle il a été pendant 28 ans remportant trois coupes Stanley avec Jacques Lemaire, Larry Robinson et Pat Burns comme entraîneurs. Les Devils se sont rendus deux autres fois en finale sous la gouverne de Lamoriello.

Il faut toutefois admettre que la dernière décennie a été beaucoup plus difficile pour les Devils. Malgré que Lou soit tout un homme de hockey, il n’a pas connu beaucoup de succès au cours des 10 dernières années.

Par contre, les Devils avaient beaucoup de problèmes financiers. Lou avait les mains liées. Il a donné un contrat de 100 millions $ à Ilya Kovalchuk, mais le Russe a décidé de retourner dans son pays natal. Ce n’est pas de la faute à Lou. En raison de cette entente, il n’avait plus d’argent pour conserver Zac Parise au New Jersey. Bref, il avait perdu son punch en attaque dans une équipe qui ne marquait déjà pas beaucoup de buts.

J’ai l’impression que Lou n’était pas pleinement satisfait comme président des Devils depuis l’arrivée de Ray Shero comme DG. Il voulait être plus impliqué que ça. C’est selon moi la raison qui explique ce départ.

Il aime encore ce travail. Il est âgé de 72 ans et il veut être dans l’action. Aller jouer au golf trois par semaine n’est pas son style.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne