TAMPA - Déjà qu’ils ont pris le Lightning de Tampa Bay et la LNH au grand complet par surprise en poussant la série en sept matchs, les Red Wings de Detroit devront étirer un peu plus la surprise en raison de l’absence de leur as défenseur Niklas Kronwall ce soir.

Le nerf de la guerre dans ce dossier, et c’est sans doute ce qui mousse les réactions hostiles des Wings et de leurs partisans, repose sur le fait que cette suspension tombe dans le cadre d’un match crucial. D’un match sans lendemain.

Bien que les motifs relatifs au bien fondé d’imposer la suspension soient clairs, il est vrai que les gestes ne sont pas outrageusement exagérés et que cela – dans le contexte d’une septième partie de série – aurait pu militer en faveur d’un brin ou deux de clémence à l’endroit de Kronwall bien que ce dernier ait des antécédents en matière de mises en échec percutantes à la ligne bleue adverse. Des mises en échec qui sont très souvent à cheval entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

Dans ces circonstances, il est clair que la LNH par le biais de Stéphane Quintal a fait preuve de courage. Mais parce que d’autres mises en échec similaires et coups d’autres natures sont demeurés impunis en saison et depuis le début des séries, cette fluctuation ouvre toute grande la porte aux critiques de toutes sortes.

Par exemple : si l’on dresse un parallèle entre la mise en échec qui a valu une suspension à Kronwall et celle d’Erik Karlsson qui n’a pas été suspendu même s’il a chassé Nathan Beaulieu de la série Montréal-Ottawa et qui le gardera à l’écart des quatre premiers matchs en deuxième ronde comme l’a dévoilé le Canadien plus tôt mercredi, on relève deux différences majeures : les patins de Karlsson ont quitté la patinoire après l’impact et le défenseur des Sénateurs s’est assuré de garder son bras bien appuyé contre son corps. Ce qui a milité en sa faveur même si la tête de Beaulieu – qui était déjà penché vers l’avant au moment de l’impact – a été atteinte par l’épaule de Karlsson.

Les fans du Canadien et ceux des Sénateurs ont bien sûr analysé et interprété cette mise en échec de façons diamétralement opposées. Mais ce sont ces facteurs qui ont mené la LNH à arriver à des conclusions différentes dans les dossiers Karlsson et Kronwall.

Ce qui est clair maintenant, c’est que la LNH pourra dorénavant se servir de ces deux exemples comme paramètres de comparaison quand viendra le temps de décider si une autre mise en échec percutante – et oui il y en aura bien d’autres – devra être sanctionnée ou non.