LAVAL – Tous les scénarios les plus pessimistes avaient été évoqués pour les Blue Jackets de Columbus après les départs d’Artemi Panarin, Matt Duchene et Sergei Bobrovsky durant la saison morte. Pierre-Luc Dubois a toutefois contribué à limiter les dégâts en devenant le pilier offensif de ce club.

 

Lorsque les Jackets ont causé la surprise en sélectionnant Dubois au troisième rang du repêchage en 2016, ils avaient envisagé que l’attaquant québécois jouerait éventuellement ce rôle.

 

Dubois avait déjà connu deux premières saisons très convaincantes dans la LNH, mais il se retrouvait néanmoins avec une mission périlleuse entre les mains. Son père Éric, entraîneur adjoint avec le Moose du Manitoba, a rapidement constaté qu’il était mûr pour ce mandat colossal.

 

« Ça s’explique par son état d’esprit cet été. D’abord, il aime s’entraîner, ce n’est pas une corvée pour lui. Mais je voyais surtout que, dans sa tête, il était prêt à ça et on en parlait souvent. En quelque sorte, il se disait ‘C’est rendu mon club, je suis prêt à assumer ces responsabilités’. Il est encore jeune, il va continuer de grandir en tant que joueur, mais je voyais qu’il était prêt, qu’il voulait faire sa part en commençant à donner le ton du leadership de l’équipe. Je savais qu’il allait connaître une bonne saison même s’il doit encore traverser des hauts et des bas », a raconté son père en parlant notamment de la séquence actuelle alors qu’il a mis fin, mardi, à une disette de 11 matchs sans compter.

 

L’orgueil et l’ambition font des miracles pour les athlètes. Autant c’était précieux pour Dubois de jouer sur le même trio que Panarin, autant il voulait prouver que son succès n’était pas lié à sa présence.

 

« Ça l’agaçait un peu que les gens disent que son rendement allait baisser parce qu’il était parti. Il voulait prouver qu’il était capable de faire la job quand même. Il tenait à le faire un peu pour lui et un peu pour tout le monde », a noté l’ancien défenseur croisé la semaine dernière à Laval lors de la visite du Moose.

 

Faut-il le rappeler, mais Panarin se classe parmi l’élite du circuit Bettman. Outre Leon Draisaitl qui trône au sommet des pointeurs, Panarin lutte avec le peloton qui suit.

 

« Panarin fait quand même partie des 10 meilleurs joueurs de la LNH. Il y avait une belle chimie entre les deux. Mais c’était clair dans sa tête qu’il allait prouver aux gens qu’il était capable de produire et jouer sans lui. Bien sûr, il a dû faire des ajustements et on s’en parlait encore tantôt, mais j’étais content qu’il veuille hériter de ces responsabilités.

 

Difficile de « chiffrer » l’impact de cet aspect dans la production de Dubois, mais il a reçu tout un appui des gros noms qui ont élu domicile ailleurs cette saison.

 

« Avant que Pierre-Luc ne revienne pour l’été, Panarin, Duchene et les gars qui sont partis lui ont justement dit que c’était maintenant son club. Rick Nash (adjoint spécial au directeur général) lui a fait le même message », a révélé le paternel qui a entamé sa carrière d’entraîneur en 2004.

 

Un bon moment pour le démontrer, c’était lors de la première confrontation contre Panarin.

 

« Je me souviens du premier match contre les Rangers cette année, il avait bien joué et Panarin est allé lui jaser après la partie pour lui dire ‘Tu vois, tu n’as pas besoin de moi pour bien jouer. Tu n’as peut-être pas produit dans ce match, mais tu as bien joué’. Se faire dire ça par son ancien partenaire...  », a confié Éric Dubois, les yeux remplis de reconnaissance à propos de cette marque de respect de Panarin envers son fils.

 

« Je suis fier de lui. Il veut faire les choses de la bonne façon, c’est le fun à voir », a conclu l’adjoint de Pascal Vincent alors que Dubois a enregistré 18 buts et 28 aides cette saison.

 

Une qualification pour les éliminatoires permettrait encore plus d'en boucher un coin à plusieurs sceptiques.