TORONTO - Si les coups à la tête et les moyens à prendre pour les enrayer continuent de donner des maux de tête aux 30 directeurs généraux de la LNH, le repêchage d’expansion risque de leur donner des migraines d’ici le samedi 17 juin, date à laquelle ils devront déposer la liste des joueurs qu’ils mettront à la disposition de Las Vegas.

« Il y a encore des zones grises qui pourraient permettre à différentes équipes de contourner les règles même si les sanctions prévues sont très sévères », a admis Ray Shero, le directeur général des Devils du New Jersey.

Les règles de base sont simples : les 30 équipes actuelles auront le choix entre deux formes de protection. Elles pourront protéger sept attaquants, trois défenseurs ou un gardien ou décider de protéger huit patineurs – et ainsi, protéger plus de défenseurs – et un gardien.

Au moins un défenseur et deux attaquants sous contrat en 2017-2018 et ayant disputé au moins 40 parties en 2016-2017 ou 70 rencontres lors des deux dernières saisons devront être offerts. Les 30 clubs devront aussi offrir un gardien sous contrat encore l’an prochain ou qui deviendra joueur autonome AVEC compensation le premier juillet prochain et aura en poche une offre qualificative.

Les joueurs dont les contrats comportent des clauses de non-transaction n’auront pas à être protégés par les équipes.

Les joueurs dont les contrats comportent des clauses de non-mouvement devront être protégés à moins qu’ils avisent leur club actuel qu’ils consentent à être offerts au club de Las Vegas.

Premier directeur général du club de Las Vegas, George McPhee devra sélectionner un joueur dans chacun des 30 clubs. Son équipe devra être composée d’au moins 14 avants, neuf arrières et trois gardiens. Au moins 20 de ces joueurs sélectionnés devront être sous contrat pour la saison 2017-2018 et leurs salaires devront représenter un minimum de 60 % de la masse salariale.

McPhee fera sa sélection le 20 juin et la liste des joueurs qu’il aura repêchés sera rendue publique le lendemain.

Ça, c’est la portion simple de l’équation.

La portion la plus complexe est associée aux joueurs qui profiteront de leur pleine autonomie le premier juillet prochain.

Ces joueurs n’ont pas à être protégés par leur club actuel.

Las Vegas craint que les 30 équipes puissent ainsi s’entendre secrètement avec ces joueurs autonomes potentiels – une fois sous contrat ces joueurs devraient être protégés ou offerts à Vegas – de façon à pouvoir en protéger davantage afin de les soustraire à la liste de sélection de Las Vegas.

Aujourd’hui à Toronto, les 30 directeurs généraux ont répliqué que Vegas pourrait également s’entendre secrètement avec des joueurs autonomes et retarder l’annonce de leur mise sous contrat de manière à pouvoir potentiellement sélectionner plus d’un joueur au sein d’une même équipe.

« Nous avons effectivement discuté de ces scénarios potentiels. Mais les règles sont à mes yeux assez claires et les pénalités sont tellement sévères – amendes en argent et/ou d’un choix de première ronde – que je doute fort que des équipes décident de prendre de tels risques », a indiqué Bill Daly à sa sortie des bureaux de la LNH à Toronto.

Transactions : deux dates limites

Les paramètres de l’expansion pourraient ouvrir la porte à deux dates limite de transaction.

La première est fixée au 27 février.

Après cette date, les équipes peuvent encore conclure des transactions, mais les joueurs acquis ne peuvent prendre part aux séries éliminatoires. Ce qui refroidit l’ardeur des biens des clubs.

Mais voilà! Pour respecter les paramètres du repêchage d’expansion, plusieurs clubs pourraient multiplier les échanges entre la date limite de février et la fin du calendrier.

Ils mettraient ainsi la main sur des joueurs de soutien à qui il manque quelques matchs en carrière pour être offert à Las Vegas. Par le biais d’une telle transaction, quelques équipes pourraient protéger les joueurs auxquels elles tiennent vraiment.

Le Canadien pourrait être un de ces clubs qui aura besoin d’une transaction... après la date limite des transactions.

Pourquoi?

En ce moment, le Tricolore devrait offrir Carey Price à Las Vegas. Un non-sens que Marc Bergevin devra corriger.

Parce qu’il sera joueur autonome sans compensation le premier juillet prochain, Al Montoya ne peut être offert à Vegas. Marc Bergevin pourrait le rendre admissible en lui faisant signer un contrat avant le repêchage d’expansion.

Mais si le Canadien tient à s’assurer de ne pas perdre Montoya – plusieurs gardiens intéressants, peut-être plus encore que Montoya, seront disponibles – il pourrait conclure une transaction pour mettre la main sur un gardien répondant aux critères d’expansion.

Parce qu’ils n’ont pas assez de matchs d’expérience dans la LNH, Charlie Lindgren et Zachary Fucale ne peuvent être offerts.

« Nous suivrons de près l’évolution des discussions sur le repêchage d’expansion et prendrons les mesures nécessaires pour que l’objectif de base soit atteint. Et cet objectif demeure le même : s’assurer que Las Vegas obtienne un club compétitif dès son entrée l’an prochain », a indiqué le commissaire Gary Bettman.

À la lumière des commentaires recueillis des directeurs généraux à leur sortie des bureaux de la LNH à Toronto, ils semblent convaincus que leur homologue George McPhee sera en mesure de composer un club vraiment compétitif.

Coups à la tête

Comme c’est rendu le cas chaque fois qu’ils se réunissent, les directeurs généraux se sont penchés sur les coups à la tête, les moyens à prendre pour les enrayer et les sanctions supplémentaires à imposer.

Le coup asséné par Nazem Kadri à Daniel Sedin qui venait de marquer un but lors de la récente visite des Canucks à Toronto a relancé les débats. Un débat qui n’a pas fait de maître comme l’a candidement admis Steve Yzerman du Lightning de Tampa Bay. « Le seul consensus est qu’il n’y a pas de consensus! »

En après-midi lundi, Stéphane Quintal et les membres du bureau responsable de la sécurité des joueurs ont passé en revue le coup de Kadri en compagnie de huit DG invités à prendre part à une réunion restreinte. Ils l’ont mis en parallèle avec une vingtaine de coups similaires qui n’ont pas soulevé les mêmes passions. Invités à prendre position sur le coup du joueur des Leafs, quatre directeurs généraux ont opté pour l’imposition d’une sanction supplémentaire, quatre ont rejeté cette option.

« Le fait que les cas soient de plus en plus difficiles à analyser représente une très bonne nouvelle à mes yeux. Car cela témoigne d’une nette amélioration. Nous avons enrayé les coups à la tête qui étaient les plus évidents, les plus graves. On doit poursuivre dans la même voie, mais je trouve encouragent qu’il y ait maintenant plus de place à l’interprétation. Ça veut dire que les coups sont moins graves qu’avant. Il nous reste à clarifier les situations, à s’entendre davantage sur ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Mais on avance et c’est bon signe », a plaidé Brad Treliving des Flames de Calgary.

« La sécurité doit primer sur tout le reste et c’est très bien ainsi, a pour sa part ajouté Peter Chiarelli des Oilers d’Edmonton. En même temps, on ne veut pas retirer du hockey l’élément robustesse qui est également important.

Tirs de barrage

Directeur général des Blues de St.Louis, Doug Armstrong a saisi ses homologues d’une proposition visant à améliorer les tirs de barrage.

Véritable mal nécessaire aux yeux de plusieurs hommes de hockey de la LNH, la fusillade est devenue l’un des aspects les plus appréciés par les partisans. Pour la rendre plus attrayante encore, le DG des Blues voudrait, en cas d’égalité une fois les trois tirs préliminaires effectués, que les équipes puissent revenir avec leurs meilleurs éléments au lieu de défiler un à un les autres membres de l’équipe.

Armstrong s’inspire du hockey international et s’appuie sur les exploits des T.J. Oshie aux derniers Jeux olympiques et Jonathan Toews au Championnat du monde junior qui ont enfilé des buts en séries lors de séances de tirs de barrage pour justifier sa démarche.

« On ne change pas de règlement en cours de saison et la discussion d’aujourd’hui a été très préliminaire », a mentionné Gary Bettman.

Il semble toutefois acquis que les DG étudieront la proposition de leur homologue des Blues plus en détail lors de leur réunion qui se déroulera en Floride en mars prochain.

Contestation vidéo

La Ligue nationale n’entend pas ajouter les buts marqués après que la rondelle eut touché le filet de protection à la liste des contestations potentielles par les entraîneurs-chefs.

Un but semblable a été marqué aux dépens du Canadien lors de sa visite à Chicago dimanche.

« Les angles de caméra donnent rarement de bonnes prises de vue sur le filet de protection. Ça rendrait le processus de révision très long et je ne crois pas que ce soit souhaitable », a plaidé Peter Chiarelli.

« Ce n’est pas nécessaire, a ajouté Gary Bettman. Dans le cas qui nous occupe, le but a été marqué longtemps après que la rondelle eut touché le filet de sécurité. On doit vivre avec. Si un but était marqué rapidement, les responsables de la supervision des matchs pourraient intervenir et annuler le but. »

Les entraîneurs peuvent contester un but et réclamer une révision lorsqu’ils considèrent que leur gardien a été victime d’une obstruction qui l’a empêché d’effectuer l’arrêt ou dans une situation ou un hors-jeu a échappé aux juges de lignes.