OTTAWA – Pendant que ses coéquipiers passaient sur le corps du Canadien avec six buts dans un match au cours duquel 236 minutes de punition ont été décernées, Guillaume Latendresse observait le spectacle à partir d’une loge de la Place Banque Scotia.

«C'est un moment inoubliable»

Quelques heures plus tôt, il avait appris que ses services ne seraient pas requis pour le troisième match de la série qui oppose les Sénateurs à son ancienne équipe. La décision ne lui a pas plu, mais ne l’a pas fait changer d’idée. S’il doit modifier son style de jeu pour que son entraîneur l’utilise lorsqu’il s’attend à de la casse, il demeurera le spectateur le mieux payé dans l’aréna.

Sa stature lui permet de tirer son épingle du jeu dans le trafic, mais Latendresse n’est pas intéressé à jouer les fiers-à-bras.

« C’est certain que ça tourne toujours autour de ça, mais je n’ai jamais été une personne agressive », a justifié le numéro 73 des Sens lundi après-midi à quelques pas du vestiaire de l’équipe.

« Surtout présentement. Ça fait deux ans que je me remets de commotions cérébrales, je ne commencerai pas à aller me battre à la fin d’un match pour le plaisir de me battre. Il n’y a aucune chance que ça arrive, ça ne fait pas partie de moi. Je vais le faire si l’occasion se présente et que ça peut changer le cours d’un match, mais sinon, aucune chance. »

«Nous devons répéter ce que nous avons fait dans le 3e match»

Latendresse attend toujours de connaître les raisons de son rejet, mais refuse de causer du remous. Son équipe a le vent dans les voiles à l’aube du quatrième match et il n’est pas question qu’il commence à souffler dans le sens contraire.

« Je suis rendu au point où je contrôle ce que je peux contrôler. C’est certain qu’hier matin, je n’étais pas de bonne humeur, je ne m’attendais pas à ça. Mais ça fait partie de la game. Si ça doit se passer comme ça, soit. L’important, c’est que l’équipe gagne et qu’on se rende le plus loin possible en séries. »

Les Sénateurs ont tenu un entraînement optionnel auquel a participé une demi-douzaine de joueurs au lendemain du match no 3. Latendresse s'y est prêté avant de venir à la rencontre des journalistes avec les joueurs réguliers qui avaient été convoqués devant les médias.

« Le hockey, ça change vite, a appris le vétéran de sept saisons. Quelque chose peut aller moins bien pendant un match et soudainement, il y a un changement. Je ne peux pas seulement penser à moi et avoir une mauvaise attitude. Je dois venir travailler à tous les jours et si on est six gars sur la glace, je dois être le meilleur des six gars. Quand je quitte la glace, les entraîneurs doivent savoir que je suis prêt. »

« Je dois rester prêt, je sais qu’ils vont avoir besoin de moi à un moment donné. »

Même s’il était plus près de la machine à popcorn que de la bouteille de Gatorade dimanche soir, Latendresse a apprécié la performance de son équipe. 

« C’était assez intense, je pense qu’on peut utiliser ce terme-là! C’était un bon match de séries, du genre qu’on ne voit pas souvent. En fait, je pense que je n’ai jamais vu autant de batailles éclater en même temps depuis que je joue dans la Ligue nationale. Mais ça fait partie du jeu et on s’est bien défendu. »

« Les gars étaient en contrôle. On a été dans le match du début à la fin, je pense que c’est ce qui a fait la différence. Dans les premiers matchs de la série, on a eu des débuts de périodes un peu lents, on leur a donné du tempo. Mais hier, les gars ont été pas mal intenses. »

 

«L'ambiance des séries, c'est le fun!»
«Je vais essayer d'aider l'équipe du mieux que je peux»