DENVER - Artturi Lehkonen patine en finale de l’Ouest pour la deuxième année de suite. L’ancien du Canadien et ses nouveaux coéquipiers de l’Avalanche tenteront, jeudi soir, de prendre les devants 2-0 dans la finale de l’Ouest qui les oppose aux Oilers d’Edmonton.

 

Le Finlandais a vécu de grands moments avec le Tricolore l’an dernier. De fait, il a vécu le plus grand moment de sa carrière lorsqu’il a marqué, en prolongation, le but qui a propulsé le Canadien en finale de la coupe Stanley pour la première fois en 33 ans. Un but préparé par Phillip Danault. Un but qui éliminait les Golden Knights de Vegas. Un but qui a fait vibrer le Centre Bell et déclenché des festivités dans les rues qui le ceinturent. Un but qui a coloré de bleu, de blanc et de rouge les feux d’artifice de la Saint-Jean-Baptiste.

 

Ce n’est toutefois pas pour ce but gagnant que l’Avalanche du Colorado a payé le gros prix – Justin Barron est un espoir de premier plan à la ligne bleue et un choix de deuxième ronde au repêchage de 2024 – pour acquérir Lehkonen. C’est pour toutes les qualités qu’il déploie lorsqu’il saute sur la patinoire.

 

Rapide, intelligent, efficace en échec avant, tout autant qu’en défense, Lehkonen est le complément que l’entraîneur-chef Jared Bednar cherchait pour donner plus de profondeur à sa formation.

 

Place de choix dans le top-6

 

Mais attention! N’associez pas ici le mot profondeur à un simple rôle de soutien au sein d’un quatrième trio. Ou pire à un joueur acquis à titre de police d’assurance en cas de blessures.

 

Que non! Car s’il était surtout confiné au sein des troisième et quatrième trios avec le Canadien, c’est aujourd’hui au sein des premier et deuxième trios de l’Avalanche, les trios de Nathan MacKinnon et de Nazem Kadri, que Lehkonen patine depuis le début des séries.

 

« Artturi nous donne du hockey exceptionnel depuis son acquisition. Il occupe une place importante au sein de notre top-6. Il joue sur la deuxième vague de notre attaque massive et est aussi un élément important de nos brigades qui écoulent les pénalités », a indiqué un Jared Bednar très élogieux à l’endroit de l’ancien du Canadien.

 

« Joe (le directeur général Joe Sakic) a compris au fil de la saison que nous avions besoin d’un joueur comme Artturi pour compléter nos joueurs de talent. Son acquisition a été très importante », a ajouté l’entraîneur-chef de l’Avalanche.

 

« Nous avons plusieurs très bons joueurs au sein de cette équipe, mais c’est plaisant de jouer avec des joueurs élites. Ils sont rapides. Ils sont intelligents. Il est important de patiner à fond et de savoir anticiper ce qu’ils entendent faire avec la rondelle. L’expérience acquise en séries l’an dernier me sert un peu. Mais en même temps, il est essentiel de rester dans le moment présent. Je prends les choses un jour à la fois. Je ne change donc rien à ma façon de jouer. Je tente simplement de les appuyer à ma manière et le mieux possible », qu’Artturi Lehkonen a lancé à un groupe de journalistes venus de Montréal pour couvrir la finale de l’Ouest à sa sortie du Ball Arena.

 

Sourire aux lèvres, un sac rempli de chandails et de casquettes aux couleurs de sa nouvelle équipe à la main, Lehkonen savoure pleinement la chance d’être une fois encore en finale d’association.

 

« C’est le meilleur moment de l’année pour jouer au hockey. C’est vraiment plaisant. Je suis très content d’avoir la chance d’être ici et de profiter des opportunités qui s’offrent à moi », a ajouté Lehkonen.

 

À bientôt 27 ans, le choix de deuxième ronde du Canadien (55e sélection) en 2013, revendique quatre buts et six points à l’aube de son 12e match des présentes séries. Il affiche un différentiel de +5, a asséné 28 mises en échec et bloqué huit tirs au cours des 11 premières rencontres disputées. Onze rencontres au cours desquelles il a maintenu un temps moyen d’utilisation de 16 min 42 s.

 

Ses statistiques depuis le début des séries correspondent au rythme maintenu après son arrivée au Colorado alors qu’il a inscrit six buts et récolté neuf points en 16 rencontres.

 

Un choc que Rantanen a aidé à encaisser

 

Aujourd’hui bien installé dans sa nouvelle ville, Lehkonen a admis que la transaction conclue à la date limite des transactions, le 21 mars, l’a initialement beaucoup secoué.

 

« Ce fut un gros coup à encaisser. Ça faisait quand même neuf ans que j’étais au sein de l’organisation qui m’a repêché. Mais les choses vont tellement vite après qu’on t’annonce que tu quittes l’organisation que tu n’as pas vraiment le temps de penser à ce qui arrive. Je suis arrivé ici dès le lendemain. Je me suis retrouvé à l’hôtel, j’ai rejoint l’équipe et j’ai recommencé à jouer », a indiqué Lehkonen qui a vécu ce changement de carrière à la même vitesse qui déploie sur la patinoire.

 

En plus de ses nouveaux coéquipiers qui l’ont accueilli à bras ouverts à Denver, Artturi Lehkonen a retrouvé, en Mikko Rantanen un ami d’enfance a grandement facilité son intégration.

 

« Nous nous connaissons depuis que nous sommes enfants. On a joué ensemble quand nous avions 10 ou 11 ans. Je jouais avec les plus vieux et il jouait avec les plus jeunes. Nous n’étions donc pas toujours dans la même équipe. Mais nous sommes toujours restés amis. Tous les gars ont été vraiment corrects avec moi, mais c’est plaisant de retrouver quelqu’un que tu connais depuis ton enfance et qui parle ta langue maternelle. Ça facilite les choses. »

 

Artturi Lehkonen sera joueur autonome avec restriction le premier juillet si l’Avalanche ne le met pas sous contrat d’ici là. Il complète un contrat de deux saisons qui l’assurait d’un salaire annuel de 2,4 millions $. Un contrat signé après que le joueur finlandais eût signifié son intention d’aller en arbitrage.

 

Considérant les propos élogieux de l’entraîneur-chef Jared Bednar et la contribution du Finlandais dans les succès de l’Avalanche depuis le début des séries, il est plus que probable qu’il sera de retour à Denver l’an prochain.