Wayne Gretzky et ses coéquipiers avaient l'habitude de dire, à la blague, que Joey Moss serait une pièce-maîtresse des Oilers d'Edmonton bien après la conclusion de leurs carrières respectives. Finalement, ils ont eu raison.

Avec tristesse, humour et reconnaissance, Gretzky a rappelé ses plus précieux souvenirs de Moss, le légendaire préposé au vestiaire de l'équipe né avec la Trisomie 21, décédé plus tôt cette semaine à l'âge de 57 ans.

« (Les Oilers) m'ont échangé, a rappelé Gretzky avec un sourire. Joey a été un Oiler à vie.  »

Moss, qui a connu Gretzky au moment où le légendaire hockeyeur fréquentait sa soeur aînée au début des années 80, a été accueilli au sein de l'équipe de la LNH, à l'époque, pour effectuer du travail dans l'aréna.

Il n'a pratiquement jamais quitté.

« (Moss) a apporté un rayon de soleil et beaucoup de précieux souvenirs à chacun d'entre nous », a affirmé Gretzky lors d'une visioconférence.

« Il y a tellement de gens qui se sont exprimés, qui ont raconté  à quel point Joey était excité d'être auprès de nous et que Joey avait probablement vécu une vie vraiment merveilleuse.

« Mais comme je leur ai dit, il a enrichi nos vies. Ce n'était pas seulement nous qui lui apportions du bonheur. Il n'y a aucun doute; il a enrichi nos vies. »

Douzième de 13 enfants, Moss a occupé des fonctions semblables avec le club d'Edmonton dans la Ligue canadienne de football, et semé la joie de vivre chez les athlètes des deux sports pendant plus de 30 ans.

 « Il n'y avait rien de mieux que de prendre une tasse de café avec lui avant l'entraînement, a déclaré Gretzky. Il était un homme spécial. »

Gretzky, dont une tante était atteinte de la Trisomie 21 pendant sa jeunesse à Brantford, en Ontario, a noté que Moss n'avait pas seulement ouvert les portes aux enfants aux prises avec des handicaps.

« Il a donné espoir aux parents », estime le meilleur marqueur dans l'histoire de la LNH.

« Les parents qui ont eu des enfants aux prises avec des handicaps mentaux ont vu Joey Moss vivre une vie relativement normale, faire sa place dans la société et être accepté comme une personne régulière. Et je pense que ç'a donné beaucoup d'espoir aux parents d'enfants avec des handicaps. »

Gretzky, qui a été le capitaine des puissantes éditions des Oilers qui ont gagné quatre coupes Stanley en cinq ans dans les années 80, a raconté comment il avait suggéré à l'entraîneur-chef et directeur général Glen Sather l'idée d'intégrer Moss dans l'équipe, après l'avoir vu attendre un autobus par une journée froide pour se rendre à son travail dans un point de dépôt de bouteilles consignées.

« Je me rappelle avoir pensé qu'il devait bien y avoir quelque chose que je pourrais faire, ou que nous pourrions faire en tant que société, qui va rendre sa vie pas meilleure, mais plus simple et plus confortable », a relaté Gretzky, maintenant gouverneur adjoint avec les Oilers.

« La seule manière que ça n'aurait pas fonctionné, c'est s'il n'avait pas répondu aux exigences. Mais à partir du moment où il est entré dans ce vestiaire, il a compris que (le soigneur Lyle Kulchisky) allait être celui qui allait le guider. »

« Il était à l'aise, il connaissait ses responsabilités, il n'a jamais été irrespectueux. Il était sincèrement excité de se présenter au travail chaque jour. Dès le jour 1, il a été très bon pour nous et je pense que nous avons été très bons pour lui. C'était toujours une bouffée d'air frais d'entrer dans le vestiaire et de l'y voir assis. »

Et lorsque les Oilers ont échangé Gretzky aux Kings de Los Angeles en août 1988, celui-ci n'a jamais douté qu'il y aurait toujours une place pour Moss au sein de l'organisation.

"Il était au bon endroit. Il a rendu beaucoup de gens heureux », a ajouté Gretzky, qui espère voir la population d'Edmonton jouer un rôle actif dans la décision de rendre un hommage perpétuel à Moss.

 « Nous avons emballé les gens en gagnant des championnats. Il a rendu les gens heureux (...) il leur a donné de l'espoir pour leurs enfants. Les mots me manquent pour décrire ce qu'il a réalisé pour faire prendre conscience aux gens, leur montrer qu'une personne avec un handicap peut quand même être un membre de la société. »

« Nous devons trouver la bonne manière de l'honorer qui durera pour l'éternité. Il mérite ça. »