ARLINGTON - Nicklas Backstrom est un fabricant de jeu qui récolte presque un point par match en moyenne, mais qui joue dans l'ombre de son coéquipier Alex Ovechkin, l'électrisant marqueur naturel des Capitals de Washington. Il n'est donc pas étonnant que le modeste suédois n'ait jamais obtenu tout le mérite qui devrait lui revenir pour ses réalisations.

« Nicky est l'étoile la plus discrète dans la ligue, soutient l'attaquant Brooks Laich, également des Capitals. Les grands joueurs font paraître leurs coéquipiers meilleurs qu'ils ne le sont, et je pense que Nicky est le maître à cet égard. »

Backstrom passe inaperçu comme personne d'autres parmi tous les hockeyeurs ayant accumulé au moins 600 points en carrière. Seulement six joueurs actifs totalisent plus de points par match depuis qu'il a amorcé sa carrière dans la LNH, et ils font partie de l'élite : Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Ovechkin, Pavel Datsyuk, Ryan Getzlaf et Patrick Kane.

Et pourtant, Backstrom en sera à sa première présence au match des étoiles, ce dimanche.

« Ce sera la première fois qu'il y participe?, a questionné Mike Knuble, un ancien coéquipier de trio. Vraiment? Bon sang! C'est insensé! »

C'est pourtant vrai. Backstrom n'a jamais recherché les réflecteurs, et il a tenu à préciser qu'il n'avait pas demandé à son entraîneur-chef, Barry Trotz, de promouvoir sa candidature en vue du rendez-vous du 31 janvier.

Peut-être que ce sont ses origines qui le poussent à accomplir son travail sans ce besoin d'attirer l'attention. Peut-être est-ce son humilité, mais il reste que l'attaquant de 28 ans est touché par l'appui qu'il a reçu de son entraîneur-chef et de ses coéquipiers.

« J'imagine que c'est agréable d'être apprécié, a admis Backstrom. Mais par ailleurs, on ne peut pas dire que je sois passé complètement inaperçu. Je suis satisfait de la façon dont les choses se sont passées ou comme elles sont en ce moment. »

Dans les cercles de la Ligue nationale de hockey, Backstrom est perçu comme un excellent joueur. Mais pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut le voir de près.

« Je l'ai regardé dans le passé, et je savais qu'il était un grand joueur », a confié l'attaquant Daniel Sedin, des Canucks de Vancouver, un coéquipier de Backstrom aux Jeux olympiques de Sotchi.

« Mais je ne croyais pas qu'il était aussi bon. C'était tellement agréable de jouer sur le même trio que lui; il est un passeur remarquable, et il a une grande vision du jeu. C'est facile de jouer avec lui, à cause de la qualité de son coup de patin et de ses déplacements. Il est certainement l'un des meilleurs joueurs de centre de la ligue », a renchéri Sedin.

Tout comme Sedin, Trotz a pu constater le talent de Backstrom en le regardant évoluer match après match, de sa position derrière le banc de l'équipe. Et aujourd'hui, il est agacé de voir qu'il est constamment ignoré au moment de nommer les équipes d'étoiles, les candidats au trophée Selke à titre de meilleur attaquant défensif ou, tout simplement, lorsque vient le temps de reconnaître les joueurs de talent.

« Dans un sens, c'est presque honteux qu'un hockeyeur de ce calibre ne reçoive pas tout le mérite qui lui revient. Les gens manquent ce moment où ils peuvent voir évoluer un grand joueur, soir après soir, mais ils n'y portent pas attention. Je pense que Nick vit bien avec cette situation, mais je ne l'acceptais pas. »