Liste des meilleurs espoirs en prévision du repêchage :

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MONTRÉAL – Ça fait longtemps que l’immense talent de Joshua Roy défraie les manchettes. Le premier choix de la LHJMQ en 2019 n’a rien perdu de ses aptitudes de marqueur, mais le manque de profondeur dans son arsenal lui a fait perdre des points en vue du repêchage de la LNH. 

Dans une année aussi particulière, la liste finale de la Centrale de recrutement de la LNH ne garantit rien, sauf que Roy apparaît au 66e rang des espoirs nord-américains et au 13e rang parmi ceux de la LHJMQ, en excluant les gardiens. 

L’attaquant gaucher de six pieds et 190 livres n’a donc pas été en mesure de chauffer les Xavier Bourgault, Zachary L’Heureux, Zachary Bolduc et compagnie. 

Cela dit, si la saison a été complexe pour les athlètes de cette cuvée avec les bulles, les tests de dépistage, les pauses dans le calendrier et tout le reste, Roy a dû ajouter une transaction à son parcours personnel. Certains diront – et ils ont raison - que c’est lui qui a demandé ce départ des Sea Dogs de Saint John, mais ça demeure un ajustement supplémentaire dans une année déterminante. 

Bref, si les recruteurs ne sont pas payés uniquement pour identifier les forces d’un joueur, son ancien entraîneur dans le Midget AAA, Mathieu Turcotte, retient bien du positif. 

« À moins que je me trompe, c'est le meilleur buteur de 17 ans de la LHJMQ. Ce n’est pas rien avec la qualité des joueurs québécois qui sont admissibles au repêchage cette année. Avec les circonstances plutôt difficiles et l’échange, je trouve qu’il a plutôt bien fait ça cette saison », a exprimé Turcotte qui agit désormais comme adjoint chez les Voltigeurs de Drummondville. 

En effet, Roy a amassé 22 buts (et 13 aides) en 35 parties pour devancer Bourgault (20 buts en 29 matchs) et L’Heureux (19 buts en 33 matchs). 

Pour évaluer sa production, on a sondé trois recruteurs sous le couvert de l’anonymat et ils ont chacun un degré d’appréciation différent du jeu de Roy qui évolue désormais pour le Phoenix de Sherbrooke. 

« C’est un marqueur élite. Bien sûr, quand tu montes d’un niveau, il y a des choses dans ta game que tu dois changer. Mais j'ai trouvé, après qu'il ait été échangé à Sherbrooke, qu’il s'impliquait beaucoup plus et il semblait même mieux patiner. Plusieurs joueurs doivent améliorer beaucoup de choses dans leur jeu, mais il a déjà une longueur d'avance sur les autres sur la chose la plus importante, celle de compter », a ciblé un recruteur d’une équipe de l’Est de la LNH. 

« C'est un jeune intrigant avant tout parce qu’il n’a pas besoin de deux chances pour marquer. Oui, il est intéressant, mais la question reste de savoir s’il va devenir un bon joueur professionnel. Il doit corriger bien des détails pour pouvoir jouer dans la LNH. S’il glisse au repêchage, ça se pourrait qu’on le prenne », a raconté une deuxième source d’un autre club de l’Est. 

Le troisième avis a été plus froid. 

« Il ramasse les points mais, tu ne le vois pas assez, il est souvent invisible. Ça se peut que ça débloque dans son cas, et je lui souhaite, mais j’aime mieux prendre le risque avec d'autres jeunes. Ça n’enlève pas son talent et son instinct si naturel avec la rondelle », a soulevé un dépisteur d’une équipe de l’Ouest qui a préféré l’exclure de sa liste. 

Peu importe leur avis sur Roy, les recruteurs n’oublient pas qu’il a été en mesure de marquer bien des buts avec des équipes peu nanties. 

Une autre source du milieu du hockey trouve d’ailleurs que les observateurs d’ici sont durs envers les hockeyeurs québécois. Il considère qu’on leur trouve trop de lacunes s’ils ne jouent pas de manière responsable comme Patrice Bergeron. 

« Ça existe des joueurs qui comptent des buts sans que la défense soit leur priorité et ils gagnent plusieurs millions par année. Je pense qu'il faut arrêter de voir les choses comme blanc ou noir avec certains joueurs. Il faut surtout savoir les entourer correctement. »

Le bon environnement pour raffermir son jeu 

De retour en Beauce, son coin de pays, Roy a accepté de faire le bilan de cette année mouvementée. 

« Depuis que je suis arrivé avec Sherbrooke, je trouve que ça se passe mieux pour les petits aspects sur lesquels je devais progresser. Mon implication physique a un peu changé et mon jeu défensif aussi. Ça s'est beaucoup amélioré depuis Noël », a soutenu Roy ajoutant que la transaction a été bénéfique mentalement. 

Il ne détourne pas la question quand on lui fait remarquer qu’il pourrait être impliqué dans le jeu. 

« C’est une chose sur laquelle je travaille. Être impliqué dans les coins, ne pas rester passif et créer les chances de marquer », a répondu celui qui aime se comparer à John Tavares pour son intelligence offensive sur la glace. 

Par la suite, Roy nous a quelque peu fait sursauter en avouant qu’il oublie parfois d’exécuter certains détails sur la patinoire. 

« Stéphane (Julien), c'est un excellent entraîneur là-dessus, il est vraiment intense sur les petits détails. Je sais qu'il faut que je les fasse, mais ça m’arrive d’oublier. Il va être là pour me pour le rappeler si ça se produit », a noté Roy qui a même été employé en infériorité numérique en fin de saison.

De tels oublis n’effraient pas Turcotte. 

« À mon avis, ça arrive surtout parce que son apprentissage n’est pas complété. Le côté défensif ne lui vient pas de façon naturelle, mais je pense qu’il sera capable d’intégrer tout ça. C'est un gars tellement intelligent et il veut devenir un joueur professionnel », a souligné Turcotte qui l’a vu récolter 38 buts et 50 aides dans la fabuleuse saison des Chevaliers de Lévis en 2018-2019. 

« Avec la pression qu'il a sur les épaules, ce n’est pas évident de performer à son âge et je trouve qu'il fait un travail exceptionnel », a conclu Turcotte. 

Roy, en tant que premier choix de la LHJMQ, avait succédé à Hendrix Lapierre (2018), Alexis Lafrenière (2017), Benoit-Olivier Groulx (2016), Joe Veleno (2015), Luke Green (2014) et Nicolas Roy (2013).