MONTRÉAL – Les personnalités fortes abondaient dans le vestiaire du Lightning de Tampa Bay quand Mathieu Garon y est entré pour la première fois au début de la saison 2011-2012.

Steven Stamkos avait déjà un trophée Maurice-Richard dans sa collection et allait en ajouter un autre quelques mois plus tard au terme d’une campagne de 60 buts. À 21 ans, il était sans contredit l’une des plus brillantes vedettes montantes de la Ligue nationale. À ses côtés, Vincent Lecavalier était l’imposant capitaine, la force tranquille de l’équipe.

Mais bien assez vite, Garon a réalisé que le Lightning était l’équipe de Martin St-Louis.

Même si St-Louis avait 36 ans quand Garon est venu faire équipe avec Dwayne Roloson devant le filet du Lightning, sa contribution à l’équipe dépassait largement les limites du vestiaire. En 2011-2012, il a amassé 74 points en 77 matchs. La saison suivante, coupée de moitié par le lock-out, il en a récolté 60, un sommet dans la LNH.

« Je n’ai jamais vu des jambes aussi grosses que les siennes. Pour lui, se préparer physiquement, c’était vraiment important. Il n’y avait pas un gars plus en forme que lui », se rappelle Garon pour expliquer les succès de son ami.

Et sur la patinoire, la forme de St-Louis était tout aussi impressionnante. Garon se souvient d’un gars qui ne lançait jamais la rondelle simplement pour toucher le filet, mais toujours pour la mettre dedans.

« Quand on pratiquait l’avantage numérique avec Guy, il plaçait souvent ses joueurs à 5-contre-0 juste pour travailler la circulation de rondelle. Martin était toujours à ma gauche, prêt pour un tir sur réception, et je savais que même si je trichais, il allait me battre pareil. Il finissait toujours sur un genou, c’était sa marque de commerce. Il voulait toujours compter. C’était pas le fun... »