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VANCOUVER – Quand il était jeune, Alex Burrows ne croyait jamais qu’il atteindrait la LNH. Il s’imaginait encore moins qu’un espoir repêché en 2019 allait raconter aux journalistes que Burrows était son inspiration durant son enfance.

 

Burrows, un favori de la foule à Vancouver, était un invité de marque pour le repêchage qui se tient dans la ville où il a joué 12 saisons. Avant le lancement de la première ronde, il a reçu une ovation digne d’un joueur étoile quand les Canucks ont annoncé que son nom serait ajouté à l’anneau d’honneur, une reconnaissance accordée aux grands de cette organisation.

 

Environ une heure plus tard, Bowen Byram, un défenseur originaire de la Colombie-Britannique qui venait d’être repêché au quatrième rang par l’Avalanche du Colorado, a confié qu’il adorait regarder Burrows jouer quand il était plus jeune.

 

La remarque a été rapportée à Burrows qui était visiblement touché par le compliment.

 

« Certainement que c’est spécial. D’abord, ça dit que je vieillis et ça démontre que j’ai peut-être eu un impact sur certains jeunes. C’est flatteur un peu », a déclaré Burrows qui ne s’attendait pas à celle-ci.

 

Le jeune retraité et entraîneur adjoint du Rocket de Laval est donc devenu un immortel à Vancouver dans un contexte plutôt fascinant. C’est que Burrows n’a jamais été repêché et il ne s’est jamais approché de ce privilège. C’est en bûchant via le Midget AA, le Junior AAA, l’ECHL et la Ligue américaine qu’il a fini par accéder à la LNH.

 

« C’est tout un honneur. Je n’aurais jamais cru à une telle chose au début de ma carrière. Comme j’ai dit sur la scène tantôt, je  ne pensais même pas me rendre dans la LNH quand j’étais jeune. Vancouver m’a donné ma première chance, les partisans ont été incroyables avec moi tout au long de ma carrière », a exprimé Burrows en tenant à remercier ses proches qui ont été d’une aide précieuse dans son cheminement.

 

L’ironie ne s’arrête pas là. Les Canucks ont également profité de l’événement pour dévoiler que les numéros des jumeaux Henrik et Daniel Sedin seront retirés lors de la saison 2019-2020. Les frères suédois ont été repêchés il y a 20 ans alors que Burrows n’aurait même pas osé parier 1$ qu’il allait devenir leur partenaire de trio bien des années plus tard.

 

« Je pense même que j’étais dans le Midget AA quand ils ont été repêchés. Je jouais vraiment pour le plaisir à ce moment, mon nom n’apparaissait sur aucune liste. Je me rappelle de la grosse transaction effectuée par Brian Burke pour les obtenir. Quand je suis arrivé ici, ils commençaient à être dominants dans la LNH, ils sortaient un peu de leur coquille. C’est tellement mérité comme honneur pour eux », s’est souvenu Burrows.

 

Avant de se frayer un chemin jusque dans le circuit Bettman, Burrows a failli renoncer au hockey professionnel après une seule saison dans la LHJMQ. C’était après le calendrier 2000-2001 avec les Cataractes de Shawinigan. À ses yeux, ça semblait impossible que les Cataractes retiennent ses services en tant que joueur de 20 ans. Il trouvait qu’il n’avait rien cassé à 19 ans avec 16 buts et 14 aides.

 

Au lieu de se présenter au camp d’entraînement à Shawinigan, Burrows a plutôt aidé son équipe de hockey balle à remporter un premier championnat canadien. Au moment d’appeler ses parents pour leur annoncer la bonne nouvelle, sa mère lui a dit que l’entraîneur des Cataractes, Denis Francoeur, le cherchait.

 

« J’avais raté le camp et Denis n’était pas content, mais il était prêt à me reprendre quand même », a raconté Burrows, qui a vu sa carrière se poursuivre à sa grande surprise. Il se voyait davantage poursuivre ses études – une priorité pour sa mère qui est directrice d’école – afin de devenir journaliste sportif ou professeur d’éducation physique.

 

Au final, il aura franchi le plateau des 900 matchs réguliers dans la LNH en plus de s’approcher de la conquête de la coupe Stanley. Il n’a pas renoncé au hockey balle pour autant et il espère encore propulser cette discipline jusqu’aux Jeux olympiques. Des partenaires de Burrows ont déjà discuté de cette possibilité avec des membres du Comité international olympique.

 

Si le repêchage devient une célébration bien méritée pour les espoirs sélectionnés, Burrows ne craint pas de leur rappeler que ça ne garantit rien.

 

« Oui, j’ai eu ces discussions avec quelques joueurs, mais ils se le font dire de partout, pas juste par moi. Avec mon expérience dans la Ligue américaine et l’ECHL, j’ai vu des choix de première ronde réussir et d’autres échouer. Je suis quand même bien placé pour l’expliquer aux joueurs et leur donner les meilleurs outils pour que ça fonctionne », a conclu Burrows.