TAMPA – Les Blackhawks pourraient offrir à leurs partisans un cadeau dont ils ont été privés depuis 1938 : une conquête de la coupe Stanley sous leurs yeux à Chicago.

S’ils peuvent rêver à faire ce cadeau à leurs fans dès lundi, c’est parce que les Hawks ont eux-mêmes reçu un beau cadeau de la part du Lightning samedi soir. Un cadeau qui leur a permis de prendre les devants 1-0 dans un match qu’ils ont finalement gagné 2-1 grâce à un autre but vainqueur d’Antoine Vermette.

Acquis pour mousser les chances des Hawks de soulever une troisième coupe Stanley en cinq ans, Vermette a enfilé son quatrième but des séries, son deuxième de la finale. Deux buts qui ont propulsé son club vers la victoire. Au terme d’une belle poussée orchestrée par ses compagnons de trio Patrick Sharp et Teuvo Teravainen, Vermette a sauté sur un rebond généreux que venait d’accorder Ben Bishop pour déjouer le gardien du Lightning.

Ce but de Vermette a illustré à merveille l’ensemble des qualités qui font des Hawks une équipe aussi redoutable. Vermette a d’abord gagné la mise en jeu – il a excellé aux cercles avec une efficacité de 73 % (8 en 11) – qui a amorcé la séquence. Le Québécois et ses coéquipiers ont ensuite affiché beaucoup de vitesse pour déstabiliser la défense du Lightning et ont aussi démontré l’importance de tirer au filet et de converger au but pour saisir les éventuels retours. Un beau mélange de talent, de vitesse, d’effort et d’opportunisme.

Collision Bishop-Hedman

Revenons au cadeau offert aux Hawks.

Comme on le dit souvent, il ne faut pas juste être talentueux, rapide, impliqué et opportuniste pour gagner. Il faut parfois aussi être un peu chanceux. Il faut que cette chance soit plus souvent de ton côté que de celui de ton adversaire.

On en a eu une autre preuve en première samedi.

« Nous sommes rendus à cinq matchs dans cette finale et chacune des parties s’est décidée par un but. Quand la marge est aussi mince entre une victoire et un revers, chaque petite erreur dont l’autre équipe peut profiter, chaque coup de chance ou de malchance prend des proportions importantes », a commencé Cooper.

« Vous avez tous vu ce qui est arrivé sur le premier but. Lors du match no 4, Steven Stamkos a une chance en or de marquer, mais au dernier moment, le bâton de Seabrook (Brent) a fait dévier la rondelle. Pas question d’implorer votre pitié. Ce n’est pas mon genre. Ce n’est pas le genre de notre club non plus. Mais nous sommes en droit d’être déçus, car nous méritons un meilleur sort quand on regarde la qualité de notre jeu depuis le début de la finale. Si nous étions au quatrième match de la saison régulière, il serait facile de mettre tout ça de côté en se disant qu’il reste encore 78 parties pour tout changer. Mais là, il n’y a plus de marge de manœuvre. On doit gagner ou c’est terminé. Heureusement, nous sommes encore en vie. Ne nous comptez pas comme battus. Mais on devra trouver une façon de marquer plus d’un but lors des deux prochains matchs si on veut nous donner une chance de gagner », a convenu Jon Cooper.

En terrain connu

Le Lightning se retrouve en terrain connu. En 2004, lors de sa première conquête de la coupe Stanley, le Lightning est revenu de l’arrière pour combler un recul de 2-3 avant de ravir la coupe Stanley aux Flames de Calgary.

Remarquez que cette statistique ne veut pas dire grand-chose, car aucun joueur de l’équipe actuelle n’a pris part à cette remontée.

Mais ils étaient tous là en première ronde lorsqu’ils sont allés battre les Red Wings à Detroit dans le cadre d’un sixième match avant de les éliminer à Tampa lors de la septième rencontre. Un scénario que le Lightning devra répéter s’il veut gagner la coupe Stanley.

Un défi de taille si l’on considère que les Hawks, en plus d’être redoutables, affichent le meilleur dossier en séries à domicile avec ses huit victoires en dix rencontres.

ContentId(3.1137370):Chicago à un match d'être champion!
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« On est passé par là en finale de l’Est contre New York alors qu’on a battu – blanchi également – les Rangers lors des cinquième et septième parties. Il faudra continuer à jouer comme on le fait. Mais il faudra aussi marquer plus d’un but. On a des chances, mais nous n’arrivons pas à capitaliser. Ce qu’ils font de l’autre côté », indiquait un Steven Stamkos qui semblait abattu après la défaite.

En dépit de ses 28 présences (21:31 de temps d’utilisation) et de ses quatre tirs tentés (un seul cadré) Stamkos a prolongé à sept sa série de matchs consécutifs sans trouver le fond du filet.

Si le passé peut aider le Lightning à se motiver alors que le défi qui se dresse devant lui est immense, les Hawks peuvent également se motiver avec l’histoire récente de leurs succès en finale de la Coupe Stanley. Car en 2013, aux dépens des Bruins de Boston, les Hawks ont comblé un recul de 2-3 dans la série pour l’emporter finalement en six parties. Un scénario qu’ils pourraient répéter lundi.

« On ne commencera pas à penser à la coupe trop vite. Il reste un match à gagner et je suis convaincu que ce sera la victoire la plus difficile à aller chercher », a prévenu le gardien Corey Crawford qui a signé sa 12e victoire des séries.

Si la série finale opposant le Lightning aux Hawks est loin d’être terminée, elle est déjà assurée d’avoir sa place dans l’histoire de la LNH. C’est la deuxième fois seulement que les cinq premiers matchs d’une finale se décident par un seul but. La première est survenue en 1951 alors que les Maple Leafs de Toronto ont gagné la coupe Stanley aux dépens du Canadien en cinq parties. Cinq rencontres qui s’étaient décidées en prolongation.