Encore une fois cette année, nous serons choyés avec une finale de la Coupe Stanley qui s’annonce des plus enlevante. Le duel de l’an dernier entre Tampa et Chicago n’a pas déçu, bien que la perte de Bishop a quelque peu changé la donne. Nous avions aussi eu droit à une confrontation entre une jeune, rapide et talentueuse équipe en Tampa et une équipe aguerrie avec plusieurs vedettes qui étaient en quête d’une troisième coupe Stanley en six saisons. L’expérience des Hawks avait finalement eu le dessus sur une équipe encore un peu trop jeune et qui était handicapée de son gardien partant.

L’affrontement de cette saison oppose deux équipes qui ont été critiquées au cours des dernières saisons en séries éliminatoires. Les deux formations ont continuellement connu de bonnes campagnes qui ont été suivies de performances en deçà des attentes, surtout du côté des Sharks, qui ont littéralement dominé la LNH en saison régulière depuis 5-7 ans. Plusieurs joueurs impliqués dans cette finale voudront sans aucun doute taire leurs détracteurs qui les traitaient de sous performants.

Les Sharks ont en maintes occasions été le choix de plusieurs experts pour remporter la coupe Stanley, et ce autant en début de saison qu’au début du calendrier printanier. San Jose a déçu plusieurs personnes depuis quelques saisons, mais force est d’admettre qu’ils se reprennent de belle façon depuis le début des séries, comme en témoigne la première présence en finale de la Coupe Stanley de leur histoire, c’est-à-dire en 25 ans. Celui qui a subi les foudres des partisans et des experts est bel et bien Joe Thornton et je ne crois pas que c’était vraiment mérité. Oui, les Sharks ont connu des ratées en séries, mais mettre tout le blâme sur Thornton est injuste. Ses statistiques en séries sont plus qu’acceptables, bien qu’inférieures à ses statistiques en saison. Thornton est un joueur adoré de ses coéquipiers et j’ai eu la chance de l’apprécier lors de ma saison dans l’organisation des Sharks en 2006-2007. J’avais été rappelé pour seulement deux matchs et à mon rappel Thornton était le premier joueur à venir me saluer à ma chambre d’hôtel et il me traitait comme si j’avais fait partie de l’équipe toute la saison. De plus, lors de cette saison, il avait été choisi récipiendaire du trophée Hart. En guise de remerciement à ses coéquipiers, il avait nolisé un avion et amené tous les joueurs à Las Vegas pour quelques jours et avait lui-même payé le voyage à tous.

Ceci étant dit, je crois que le fait qu’on lui ait enlevé le rôle de capitaine lui a peut-être très bien servi, car il joue avec confiance et Joe Pavelski est le joueur parfait pour assumer le rôle de capitaine. Je partagerai une chronique entière sur Joe Pavelski avec vous lors de la finale, car en plus d’avoir été un coéquipier, il est un bon ami.

Mis à part Thornton et Pavelski, les Brent Burns, Marc-Édouard Vlasic, Patrick Marleau et Logan Couture sont extrêmement bien secondés par plusieurs bons joueurs de profondeur, sans compter un excellent gardien en Martin Jones, une autre facette qui n’avait pas aidé la cause des Sharks lors des saisons précédentes.

Pour ce qui est des Penguins, malgré deux présences en finale, ainsi qu’une coupe Stanley, cette équipe a aussi été fortement critiquée lors des derniers printemps, en commençant par Sydney Crosby. Crosby reste encore un des meilleurs, sinon le meilleur attaquant de la LNH. Plusieurs considèrent qu’il a connu une mauvaise saison, mais il a quand même terminé au troisième rang des marqueurs de la ligue… J’aurais bien aimé connaître ce genre de « mauvaise » saison. Il a 133 points en 118 matchs en carrière en séries dans la LNH, donc il n’est pas nécessairement le problème. Ce qui est merveilleux cette saison est que ce qui était une lacune pour l’équipe lors des dernières campagnes : la profondeur. Celle-ci s’est avérée la force de cette équipe depuis le début des séries. Le troisième trio composé de Nick Bonino, Phil Kessel et Carl Hagelin est un des meilleurs depuis le début, et des joueurs tels Bryan Rust et les autres ont grandement contribué aux succès des Penguins. Le brio du jeune Matt Murray y est également pour beaucoup, sans compter les excellentes performances de Kris Letang. Imaginez si Evgeni Malkin se met à produire lors de la finale.

Malgré tout le succès qu’ont connu les Penguins, je dois favoriser les Sharks lors de cette finale car ils ont été trop dominants depuis leur affrontement face aux Kings en première ronde. Cependant, les Penguins en font mentir plusieurs et surfent sur leurs succès tout à fait remarquables des deux derniers mois des séries. Leur parcours ressemble étrangement à celui de 2009 lorsqu’ils ont remporté les grands honneurs à la suite du congédiement en pleine saison de leur entraineur-chef Michel Therrien. Je préfère les Sharks, mais rendu en finale, pile ou face a autant de valeur scientifique que les prédictions de tous les experts.