La date limite des transactions cette année a été assez mouvementée, mais aucune transaction n'a surpris le monde de la Ligue nationale de hockey autant que celle entre les Red Wings et les Capitals. Ayant tout fraîchement signé un nouveau contrat avec Detroit, peu de gens s’attendaient à voir Anthony Mantha faire ses valises. Les Capitals ont tout simplement fait une offre que les Wings ne pouvaient pas refuser, leur envoyant Jakub Vrana, des sélections de 1er tour en 2021 et 2e tour en 2022, ainsi que Richard Panik, qui a été inclus pour des raisons salariales, en retour des services du joueur originaire de Longueuil.
Mantha a toujours été un joueur rempli de talent. Un ancien choix de première ronde en 2013, la combinaison de son gros gabarit (6'5", 234 lb), sa vitesse, et son tir de qualité est une denrée rare dans la LNH. Mantha n’est pas que du potentiel non plus, alors que sa moyenne de points par match a augmenté chaque année en 2017-2018 et 2019-2020. Les Red Wings le voyaient certainement dans leurs plans futurs après lui avoir offert une prolongation de contrat de 4 ans au cours de la saison morte, mais l’offre des Capitals était simplement trop tentante pour Steve Yzerman. Il a pu ajouter deux bons choix au repêchage sans trop sacrifier la production immédiate de son équipe.
Quel genre de joueurs sont-ils?
Sur papier, Mantha et Vrana ont des carrières assez similaires. Ils sont tous deux d’anciens choix de premier tour qui ont des saisons de 25 et 24 buts à leur fiche. Ils ont aussi tous deux disputé l’une des meilleures saisons de leur carrière l’an dernier. Mantha marquait à un rythme qui lui aurait donné 30 buts et 72 points en 82 matchs, mais il a été ralenti par les blessures en plus de voir la saison raccourcie par la COVID-19. Vrana, quant à lui, a établi des sommets personnels en buts (25), mentions d'aides (27), et points (52) malgré le calendrier abrégé.
Par contre, ils ont atteint ces sommets dans des contextes bien différents. Matha évoluait pour un club dépourvu d’options offensives de qualité autre que lui, Dylan Larkin, et Tyler Bertuzzi, alors que Vrana était une pièce secondaire pour la 2e meilleure attaque de la LNH. Comparer leurs moyennes par match serait injuste pour Vrana, qui a disputé 4 minutes de moins par rencontre que Mantha, alors penchons-nous sur leurs moyennes par 20 minutes de jeu pour équilibrer le tout.
Des impacts immédiats des deux côtés
Mantha n’a jamais été dans une situation plus avantageuse en carrière. À Detroit, s’il évoluait avec Larkin, tous les meilleurs effectifs défensifs de l’adversaire pouvaient se concentrer à limiter la première ligne des Wings en raison du manque de production secondaire. Si lui et Larkin étaient séparés, la qualité des joueurs qui l’entouraient chutait drastiquement. Ça ne devrait pas être un problème avec la profondeur offensive des Capitals. Washington a 7 joueurs avec 25 points ou plus dans la formation cette saison (8 si l’on inclut Vrana), alors que Detroit est mené par Larkin et Filip Hronek, à 23 points chacun. Où qu’il soit utilisé dans la formation par Peter Laviolette, l'ancien des Red Wings sera très bien entouré.
Mantha a tout de suite été placé dans le top-6 de sa nouvelle équipe, complétant un trio avec Backstrom et T.J. Oshie, et il n’a pas perdu de temps à se faire remarquer. Il a trouvé le fond du filet lors de chacune de ses 4 premières rencontres avec Washington et se classe parmi les joueurs les plus dangereux de la troupe de Laviolette depuis son arrivée.
Cette transaction a certainement le potentiel d’être l’une des rares où les deux clubs émergent vainqueurs. Washington obtient le meilleur des deux joueurs pour les aider à maximiser les années restantes à leur noyau, notamment Backstrom (33 ans) et Alexander Ovechkin (35). Ils n’auront également pas à négocier un nouveau contrat avec l’attaquant au cours de la saison morte, ce qui aurait été le cas pour Vrana, qui est joueur autonome avec compensation cet été. Finalement, ils se libèrent des deux dernières années du contrat de Panik à 2,75 millions $ annuellement. Pas le contrat le plus étouffant de la LNH, mais clairement trop cher payé pour un attaquant de soutien pour un club qui flirte avec le plafond salarial.
Pour Detroit, ils ajoutent deux autres choix au repêchage qui viendront aider Yzerman à rebâtir cette franchise historique. Ils ont maintenant 12 sélections à l’encan de 2021, incluant 5 lors des deux premières rondes, et 22 au cours des deux prochaines années, ce qui est en ligne avec la vision à long terme du club. Bien que Vrana n'ait pas le même plafond, il demeure un très bon atout qui peut venir remplacer au moins une partie de la production de Mantha dans l’immédiat.
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