Luc Robitaille a bien connu Nicklas Lidstrom et Sergei Fedorov avec qui il a gagné la coupe Stanley en 2002. Intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2009, Robitaille savait que ce n’était qu’une question de temps avant que ces deux joueurs ne viennent le rejoindre.

«J’ai joué deux saisons avec Lidstrom et je crois bien ne l’avoir jamais vu commettre une erreur sur la patinoire», a témoigné un Robitaille admiratif. «C’était un gars aussi calme dans le vestiaire qu’il l’était sur la glace. Les gars le surnommaient l’être humain parfait», m’a lancé celui qui est aujourd’hui président des Kings de Los Angeles.

Grands bâtisseurs 

Outre les cinq joueurs qui ont fait de la cuvée 2015 une cohorte exceptionnelle, Bill Hay et Peter Karmanos, à titre de bâtisseurs, ont rehaussé le niveau déjà impressionnant du groupe d’intronisés.

Bill Hay est surtout connu pour les différents rôles qu’il a remplis au cours de ses 33 ans passés au sein de la haute direction du Temple de la renommée, dont 15 à titre de président et chef de la direction. Toutes ces années ont fait oublier que Bill Hay a aussi été une vedette du hockey. Son trophée Calder acquit en 1960 lors de sa première saison avec les Blackhawks de Chicago et la coupe Stanley qu’il a soulevée la saison suivante ont été les faits saillants de sa courte carrière de sept saisons dans la LNH.

Quant à Peter Karmanos, le milliardaire est surtout connu à titre de propriétaire des Hurricanes de la Caroline et de fondateur de la compagnie de haute technologie Compuware.

Dans son discours d’intronisation, Karmanos s’est assuré d’illustrer la passion qui l’a toujours associé au hockey. «J’ai regardé mon premier match sur une télé zénith, avec un écran rond de 11 pouces en noir et blanc. À cette époque, la diffusion du match débutait en troisième période. Gordie Howe, Ted Lindsay et Alex Delvecchio sont les trois premiers joueurs que j’ai vu jouer lors de ce premier match qui opposait les Wings au Canadien de Montréal. Depuis ce premier match, le hockey a toujours fait partie de ma vie», a lancé Karmanos.

En plus de fonder une riche multinationale en haute technologie, Peter Karmanos a fondé une multinationale du hockey amateur – le programme de hockey Compuware – qui a propulsé des dizaines de jeunes joueurs vers la LNH dont les Pat Lafontaine, Mike Modano, Eric Lindros et Kevin Hatcher. Les équipes associées au programme mis de l’avant par Karmanos ont remporté les grands honneurs de tournois prestigieux comme le Tournoi international de hockey pee-wee de Québec et des championnats à tous les niveaux du hockey mineur aux États-Unis. Ses Spitfires de Windsor et les Whalers de Playmouth, premier club de la Ligue junior de l’Ontario à avoir pignon sur rue aux USA ont aussi connu du succès. Sans oublier ses Hurricanes de la Caroline, anciennement Whalers de Hartford, qui lui ont permis de célébrer une conquête de la coupe Stanley en 2006.

Si la cuvée 2015 est exceptionnelle alors que Fedorov, Lidstrom et Pronger ont fait leur entrée au Temple dès leur première année d’éligibilité, ce sera différent en 2016. Aucun joueur ayant pris sa retraite il y a trois ans ne semble avoir une place déjà réservée. La cuvée 2016 devrait donc permettre à plusieurs joueurs qui patientent depuis des années d’obtenir le laissez-passer tant espéré. Sur cette liste, on peut déjà inscrire les noms des Eric Lindros, Mark Recchi, Sergei Zubov, Paul Kariya, voire peut-être même celui de Guy Carbonneau, l’un des meilleurs joueurs défensifs de son époque.

Jacques Demers, qui le dernier entraîneur-chef à avoir soulevé la coupe Stanley à la barre du Canadien de Montréal en 1993, pourrait aussi certainement être considéré.