BUFFALO – Sous la loupe depuis des mois, Shane Wright est sur le point de conclure une semaine exigeante. C’était normal de le sentir un tantinet nerveux devant les journalistes, mais il a répondu avec aplomb aux questions sur l’élément qu’on lui reproche le plus souvent. 

Pour ceux qui n’ont pas lu à son sujet, Wright semble parfois manquer d’intensité ou de niveau d’implication dans son jeu. 

Évidemment, le Canadien a été l’une des équipes à le questionner sur le sujet. D’ailleurs, d’après quelques informations obtenues, le Tricolore ne s’est pas gêné pour défier les athlètes conviés en entrevue. 

« C’était assurément une question et bien des équipes l’ont posée. J’ai simplement dit que certains soirs, ça arrive de moins l’avoir. Parfois, ça peut sembler que je ne patine pas à fond ou que mon niveau de compétition est plus bas. Mais c’est plutôt que j’analyse beaucoup le déroulement du jeu et mon style fait que je ne pousse pas toujours à 100%, je suis plus méthodique. Je prévois le prochain jeu, j’essaie de lire où le jeu ira au lieu de patiner vers un mauvais endroit », a décrit Wright, sans se défiler, à notre question. 

À l’exception de quelques questions plus pointues, Wright y est allé de cette note d’humour à propos de la sélection de son repas. 

« Je regardais pour commander un steak sur le menu, mais je trouvais que c’était plutôt dispendieux, autour 60$. Ils m’ont dit ‘Vas-y, prends-le’. Je voulais m’assurer que c’était correct pour eux », a-t-il raconté en riant. 

Dans l’ensemble, il a jugé que le souper avec l’état-major du Canadien s’était très bien déroulé. 

« C’était super, j’ai vraiment apprécié ce moment et ça s’est bien déroulé dans l’ensemble. Ils ont appris bien des choses sur moi et vice-versa. Ils voulaient savoir quel genre de personne je suis hors de la glace et ce que je veux procurer à leur organisation s’ils me repêchent. Je suis vraiment content du déroulement », a décrit le centre des Frontenacs de Kingston. 

Plutôt transparent devant les médias, l’Ontarien a admis que son souper et son entrevue avec le Canadien étaient accompagnés d’une petite épice supplémentaire. 

« Il y avait assurément un peu plus de pression, mais de l’excitation aussi. Je suis excité par la possibilité d’être repêché par Montréal, j’aime vraiment tout de cette organisation », a soutenu Wright. 

L’espoir des Frontenacs a rappelé qu’il est très compétitif et qu’il tient à être choisi au premier rang. Il considère que cette récompense lui revient et qu’il répondra bien aux attentes de la LNH dès la saison prochaine. 

« Je crois que je suis prêt pour la LNH. Je veux améliorer certaines choses durant la saison morte, mais c’est la prochaine étape. Il y a une courbe d’apprentissage et il y aura des moments d’adversité, sauf que je crois que je peux surmonter cela, que je suis prêt à le faire. Je veux être un joueur déterminant pour ma prochaine équipe, je ne veux pas seulement être un complément », a mentionné l’athlète de six pieds et 191 livres. 

Wright a hâte que le repêchage soit derrière lui

Cette prochaine étape, Wright l’accueillera avec grand plaisir. Il a hâte que le repêchage soit derrière lui et on peut le comprendre. La saison dernière, la pandémie l’a privé d’une saison très précieuse et il est le centre d’attention depuis son retour à l’action. 

Par conséquent, ses gestes sont analysés à répétition et on doit se demander si ce contexte ne finit par lui nuire. Comme si les recruteurs finissaient par voir d’abord ses carences puisque ça fait si longtemps qu’il est perçu comme le meilleur espoir de sa cuvée. 

« Je serais d’accord avec ça. Quand tu vois quelqu’un au sommet, il y aura toujours des personnes pour te rabaisser. Parfois, des gens vont s’attarder aux petits défauts dans ton jeu, ils vont se concentrer surtout sur le négatif. Un peu comme s’ils voulaient davantage voir la personne échouer que réussir », a reconnu Wright qui doit composer avec cette réalité au terme d’une saison de 94 points (32 buts et 62 aides en 63 matchs). 

Pour l’aider à travers les différentes étapes, Wright a pu compter sur les conseils de Ryan Kessler. 

« Le contact s’est fait via mon agence. Il a joué avec les meilleurs et contre les meilleurs. C’est une personne géniale pour discuter », a souligné le droitier. 

Au final, Wright voit la grande soirée du repêchage approcher à grande vitesse. Autant qu’il ne veut pas céder l’ascendant à ses poursuivants, il a été fort respectueux en parlant de Juraj Slafkovsky et Logan Cooley qui lui soufflent désormais dans le cou. À vrai dire, il a même été devancé sur certaines listes. 

« Ce sont deux joueurs incroyables, ils ont eu une belle année et ils ont mérité ce succès. On verra qui sera choisi au premier rang, c’est une décision qui repose entre les mains des dirigeants de Montréal. Mais ils méritent d’être dans cette position eux aussi », a conclu Wright qui veut devenir plus rapide et plus constant dans les prochains mois.